Changements au PTET : une mobilisation se dessine

  • Publié le 28 févr. 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

Face aux Changements au niveau du Programme des Travailleurs Étrangers Temporaires (PTET), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et les chambres de commerce de l’Abitibi-Témiscamingue demandent un moratoire sur les restrictions imposées au PTET. 

Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 28 février, une large majorité des Chambres de commerce membres de la FCCQ ont exprimé leurs préoccupations concernant les répercussions négatives de ces restrictions sur le marché du travail. Ces nouvelles mesures, jugées trop strictes, risquent de compliquer l’embauche de travailleurs étrangers, un besoin crucial pour de nombreuses entreprises qui peinent déjà à recruter de la main-d’œuvre locale. 

Des secteurs clés de l’économie de la région, qu’il s’agisse de l’industrie forestière, de l’hôtellerie, des services ou de la santé, sont sérieusement impactés par cette situation et menacent non seulement la croissance des entreprises, mais aussi la compétitivité de la région à l’échelle nationale et internationale. 

Alors, l’objectif de cette rencontre est d’envoyer un message clair au gouvernement concernant les nouvelles restrictions imposées à ce programme. De ce fait, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et les chambres de commerce de l’Abitibi-Témiscamingue plaident pour une collaboration des deux paliers de gouvernements afin d’agir rapidement sur le maintien du niveau actuel de travailleurs étrangers temporaires (TET). 

« Nous comprenons les enjeux liés à l’immigration, mais les restrictions actuelles risquent d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre et d’accélérer la fermeture d’entreprises déjà fragilisées », déclare une entrepreneure de la place.  

D’après les dernières données de l’Enquête sur la population active, publiée en janvier 2025, le taux de chômage au Québec demeure l’un des plus bas au Canada, s’élevant à 5,4 %. La pénurie de main-d’œuvre, qui touche particulièrement les régions, perdure depuis plusieurs années.  

Dans ce contexte, le recours aux travailleurs et travailleuses issus de l’immigration s’est révélé essentiel pour soutenir la vitalité économique de la province. 

 

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De gauche à droite, Eric Beaupré, président et directeur général Groupe Technosub, Rouyn-Noranda | Sébastien Richard, 2e vice-président de la Chambre de commerce de Val-d’Or| Stephane Brown, président de la chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda| Alexa Lacroix, co-propriétaire de Cari & gingembre et de Groupe Beauséjour, Val-d’Or.

L’incertitude plane  

Des entrepreneurs de l’Abitibi-Témiscamingue expriment des craintes de perdre simultanément plusieurs de leurs employés, alors que les modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires se renforcent. En raison des nouvelles exigences pour le renouvellement des permis de travail d’une durée d’un an, certains entrepreneurs redoutent des conséquences néfastes pour la stabilité de leur main-d’œuvre. 

« En pleine période d’incertitude économique, il serait déplorable d’ajouter une deuxième crise en privant les entreprises de travailleurs essentiels. Ces derniers contribuent à la compétitivité et à la vitalité économique de nos régions. En entreprise, on commence déjà à ressentir les effets des départs imminents de ces travailleurs », affirme Véronique Proulx, présidente-directrice générale de la FCCQ. 

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Sébastien Richard estime que les entreprises ont besoin de ce bassin de main-d’œuvre alors que les restrictions au PTET en obligeront plusieurs à revoir leur modèle économique.

Suzanne Leduc, propriétaire du Continental Centre-Ville à Val-d’Or, exprime ses préoccupations face aux modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires. « Nous avons investi temps et argent pour obtenir le certificat d’acceptation du Québec (CAQ), le permis de travail fédéral, la formation, l’aide à l’installation et même un perfectionnement en anglais pour pourvoir cinq postes vacants dans notre entreprise », explique-t-elle. 

Dans une région où la pénurie de main-d’œuvre est une réalité, ces investissements étaient nécessaires pour remplir des postes qui restaient vacants depuis 2 à 3 ans.  

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Des entrepreneurs inquiets de la situation ont répondu présents à cette initiative.

« Ici à Rouyn-Noranda, on continue quand même d’être capable de fonctionner sans les travailleurs étrangers mais on n’est pas sûr de pouvoir fonctionner sans les travailleurs étrangers, sans intégrer ces travailleurs-là dans notre commerce à Rouyn-Noranda », mentionne Alexa Lacroix, co-propriétaire Cari & gingembre et de Groupe Beauséjour, Val-d’Or.  

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Alexa Lacroix, co-propriétaire de Cari & gingembre et de Groupe Beauséjour, Val-d’Or.

Rappelons que cette initiative vise à soutenir les entreprises québécoises, particulièrement celles de la région, qui se retrouvent de plus en plus fragilisées par ces changements.  

Par ailleurs, les Chambres de commerce espèrent que le gouvernement prêtera une oreille attentive à ces préoccupations et prendra des mesures pour alléger les restrictions qui pénalisent les entreprises et entravent leur capacité à croître et à innover. 

 

 

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De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards. 

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