Jean Boulet confiant : « Ça va donner des résultats concrets ! »

  • Publié le 17 févr. 2025 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 4 minutes

La « Stratégie gouvernementale pour assurer l'occupation et la vitalité des territoires 2025-2029 » a été lancée, le 4 février, par la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest. Le ministre du Travail et ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue, Jean Boulet, évoque l’impact positif du Plan et deux actions : une somme allouée à l’organisme 48ᵉ Nord international et une pétition en faveur de l'hôpital l’Hôtel-Dieu d'Amos dont l’instigatrice est la députée Suzanne Blais.

Quelle a été la genèse du Plan?
L'année dernière, ma collègue a formé un comité directeur qui avait comme mandat de coordonner la démarche régionale. Donc, les élus municipaux de notre région ont fait un diagnostic régional des besoins. 

Ensuite, ils ont fait une vaste consultation pour identifier des priorités pour les cinq prochaines années. Tu as une bien meilleure garantie de succès quand les priorités sont établies par le monde qui vit sur le terrain. Ça ne vient pas de personnes dans des bureaux à Québec au Montréal.

Pour l'exécution, ce sera fait par une conférence administrative régionale composée des ministères et organismes. Eux ont un plan d’action à établir pour s’assurer de la planification puis de la mise en application la plus harmonieuse possible des priorités.
Ils vont bénéficier du fonds région ruralité, une enveloppe de 1,3 milliard de dollars qui est un levier financier privilégié.  

Quel va être l’impact pour l’Abitibi-Témiscamingue ?
Ce sont des communautés qui vont être mieux outillées. C'est la démonstration d’un gouvernement capable d'écouter. Ce sont des interventions ciblées sur des priorités déterminées dans notre région.  

Et dans quels secteurs d’activité prioritairement ?
En santé. Sûrement, la fierté collective en visant particulièrement la culture, le tourisme, le logement, l'innovation. Le développement ! Que va-t-on faire pour continuer à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre ? Comment optimisera-t-on notre économie ? Comment va-t-on confronter les enjeux environnementaux spécifiques à notre région ?  
En fait, il y a beaucoup de priorités établies par l’Abitibi-Témiscamingue. Je suis très confiant que ça va donner des résultats concrets !  

Le Plan s’étalera sur quatre années. Verra-t-on les premières retombées concrètes dès cette année ou l’an prochain ?
Quand on établit des stratégies pareilles, il faut avoir une vision à court, moyen et long terme. Le Plan va se déployer jusqu’en 2029. Pour les priorités les plus urgentes, il faut souhaiter du concret dans les deux premières années. 

Il faut que ça puisse être mis en application dans les meilleurs délais possibles. Plus les besoins sont urgents plus ça requiert des actions concrètes diligentes.
On s'attend qu'avec le plan d'action émanant de la conférence administrative régionale, ça puisse aller de l'avant. Puis, personne ne va travailler en silo : tous les ministères et tous les organismes gouvernementaux vont travailler ensemble pour s'assurer qu'on ait des retombées les plus immédiates possibles. 

Est-il prévu de faire venir du personnel de santé en Abitibi-Témiscamingue à court/moyen terme ?
La santé, évidemment, est un enjeu particulier. On a la problématique de l'hôpital l’Hôtel-Dieu d'Amos. Ma collègue, députée d’Abitibi-Ouest, Suzanne Blais a présenté une motion, le 6 février dernier, qui a recueilli 16 000 signatures (la pétition s’intitule Accélérer la construction d’unités des urgences et des soins intensifs ainsi que d’un bloc opératoire moderne au Centre hospitalier Hôtel-Dieu d’Amos, NDLR). 

On pousse fort tous ensemble pour que ce dossier-là soit intégré au prochain programme québécois des infrastructures. Le budget en santé a augmenté depuis 2018, par ailleurs. 

Il y a beaucoup de façon de faire. Exemple : plusieurs établissements sont en réorganisation de services : placer le bon personnel au bon endroit. 

Il n'y a pas de coupure paramétrique comme nos prédécesseurs ont fait. 

Avec Santé Québec, mon collègue ministre de la Santé, Christian Dubé, s'assure de minimiser les effets sur les services. On a toujours répété qu'on ne fait aucun compromis sur la qualité des soins mais c'est du cas par cas. 

Il y a eu des projets-pilotes en Abitibi-Témiscamingue et M. Dubé est constamment à l'affût de nouvelles solutions en collaboration avec les équipes témiscabitibiennes.

Dans le dossier pénurie, et dans un souci de pallier les manques, l'idée est-elle de faire venir des travailleurs d’autres régions ou des étrangers ?
C'est un mélange de plusieurs interventions qui nous permet de lutter efficacement contre la pénurie de main-d’œuvre. 

Il y en a eu en Abitibi-Témiscamingue dans l'industrie de la construction, un point névralgique dans tous les secteurs d’activité : l'habitation, les écoles, les hôpitaux, les infrastructures, etc. 

Ladite lutte doit passer aussi par la formation, l'alternance travail-études. On a lancé des programmes de formation dans les centres de formation professionnelle aussi en Abitibi-Témiscamingue. Ça doit passer aussi par l'automatisation, l'intégration d'outils technologiques modernes. Ça passe aussi par le recrutement.  

Évidemment, on ne veut pas dire à quelqu'un « tu vas t'en aller dans telle région ». Si une personne a une opportunité d'emploi en Abitibi-Témiscamingue suffisamment attrayante, elle doit pouvoir emménager. 

Quant aux travailleurs étrangers temporaires, on en a besoin dans la mesure de notre capacité d'accueil pour répondre au déficit de main-d’œuvre pour certains miniers. 

Peut-on déjà avancer des chiffres de nouveaux travailleurs qui arriveront d’ici l’an prochain en Abitibi-Témiscamingue ?
Je n’anticipe pas avec des chiffres de cette nature-là. La meilleure façon est de se valoriser dans notre région, mettre l'accent sur tous nos atouts : la grandeur de notre territoire, sa richesse, ses ressources minières. 

Je répéterai la fierté collective. Il faut la stimuler ! Puis, parler d'enracinement durable en renforçant nos capacités d'accueil et d'intégration pour se rendre davantage attrayants. Il est nécessaire aussi d’améliorer notre taux de rétention chez nous. 

Face à la guerre tarifaire menée par notre voisin du sud, quelle est la stratégie de votre gouvernement ?
À ce stade-ci, on apprend à s'adapter à gérer l'imprévisibilité. Il est intéressant de réitérer ce que vous entendez à peu près sur toutes les plateformes : il faut diversifier nos exportations. 

Le 7 février, on a annoncé un nouveau montant de 510 000 dollars pour aider nos entreprises. L’Abitibi-Témiscamingue a déniché de nouveaux marchés. Les sommes ont été octroyées à l’organisme 48ᵉ Nord international (Rouyn-Noranda), l'organisme de promotion des exportations témiscabitibiennes. 

On a beaucoup d'institutions au Québec qui peuvent donner de l'expertise, accompagner et consentir de l'aide financière pour des projets d'expansion ou d'exploration de marché. On a l’écosystème ! 

Quel est votre sentiment concernant l’ancien maire de Rouyn-Noranda, Jean-Claude Beauchemin, récemment disparu ?
Je transmets mes plus sincères sympathies à sa famille, ses proches en cette circonstance malheureuse. J’ai parlé de lui avec Daniel Bernard et Pierre Dufour qui ont souligné à quel point M. Beauchemin était immensément apprécié.

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