Rebond gagnant pour Malcolm Larche, du basket-ball à la médecine

  • Publié le 14 juill. 2025 (Mis à jour le 14 juill. 2025)
  • Lecture : 4 minutes
Malcolm Larche en compagnie de la lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte.
Malcolm Larche en compagnie de la lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte.

Admis en médecine à l’Université Laval, l’Amossois Malcolm Larche, âgé de 20 ans, a conjugué avec brio basket et excellence académique. Entretien avec un étudiant humble et déterminé. Un parangon de sagesse et d’enracinement.

Qui êtes-vous, Malcolm Larche ? 

Né à Amos, j’y ai vécu toute ma vie. Je viens de terminer ma dernière année de Cégep. J’entamerai mes études de médecine à la rentrée. 

Comment avez-vous été sélectionné ? 

Au Cégep, on essaie d’avoir les meilleurs résultats scolaires possibles. Autant dans nos cours de chimie, de mathématiques, de physique, mais aussi en français, anglais, philosophie. Ensuite, ils calculent la côte R (côte de rendement collégial). 

Ça prend en compte ma moyenne mais aussi la moyenne des autres de la classe. Enfin, la moyenne des autres personnes au Québec. C’est un calcul qui permet de voir à quel point tu te démarques. 

Je pense que ça va assez bien au Québec dans les études de médecine. Pas tant d’échecs que ça en raison du processus de sélection en amont. Après ce processus, pour ma part, j’ai dû passer des entrevues. 

Comment se sont passées ces entrevues ? 

On était des milliers en entrevue. Mais ils en ont pris seulement quelques-uns. Je me suis qualifié grâce à mes notes mais aussi les tests de personnalité (tests de morale, d’éthique) en vidéoconférence. Ils ont fait, par la suite, une moyenne des notes et de ces tests-là.  

C’est là qu’on était invité en entrevue. J’ai dû répondre à leurs questions. Enfin, j’ai reçu un courriel quelques semaines plus tard disant que j’étais accepté. 

Dans ces tests de personnalité, on regardait une vidéo avec deux colocataires qui se chicanaient. On nous demandait ce qu’on ferait dans cette situation. On avait trois minutes chrono pour fournir une réponse écrite. 

Quand vous est venue l’envie d’étudier la médecine ? 

Ma belle-mère, la conjointe de mon père, est médecin de famille. J’ai un peu grandi là-dedans. 

Mon père et ma mère ne sont pas dans le domaine médical : lui est entrepreneur, il a une compagnie de divertissement, d’amusement. Des jeux gonflables, des manèges. Ma mère est enseignante au primaire. Mes parents m’ont beaucoup soutenu dans ma scolarité. 

J’ai toujours aimé les sciences et les mathématiques. J’ai hésité entre la médecine ou la pharmacie parce que j’ai travaillé plusieurs années dans un laboratoire pharmaceutique. J’aimais vraiment ça. 

Votre particularité est d’avoir cumulé vos études collégiales et la pratique d’un sport compétitif : le basket. 

J’ai commencé le basket au secondaire 1. J’ai réalisé ma 8ᵉ saison de basket compétitif. J’ai eu du basket à chaque jour. C’était à Amos où j’habitais. 

Mais au Cégep, l’équipe de basketball se trouvait à Rouyn-Noranda comme toutes les équipes sportives. Je n’avais pas prévu de déménager avant l’université. J’avais prévu de faire mon Cégep à Amos. Je faisais la route trois fois par semaine. 

J’étudiais en Sciences de la nature. J’avais beaucoup de devoirs et peu de temps. Je rentrais le soir à Amos souvent vers 23 h 30. 

Poursuivrez-vous cette double activité à l’université ? 

Non, je ne jouerai que dans des ligues pour le plaisir. En dehors du basket, je jouais au soccer avant. Au total, j’ai 12 ans de sport compétitif. 

À quel niveau jouiez-vous (basket) ? 

En Division 3. En Division 2 auparavant. J’ai joué trois ans avec les Gaillards de l’Abitibi-Témiscamingue. Je jouais meneur de jeu, je mesure 5 pieds 10, voire 11. 

J’avais la bonne grandeur pour un meneur de jeu de mon niveau : petit et rapide. Ça a toujours été ma position naturelle. 

Qui vous a donné envie de vous mettre au basket ? 

Stephen Curry (Warriors de Golden State — San Francisco), je dirais. 

En NBA, quelle équipe soutenez-vous ?

Avant c’étaient Les Raptors. Désormais, ce sont les Knicks de New-York. Je n’ai jamais pu voir un match de NBA en réel. Des matchs de soccer et de hockey, oui.

L'Amossois Malcolm Larche brille au basket-ball et entame des études de médecine
Malcolm Larche, 20 ans, basketteur et bientôt étudiant en médecine.

Pourquoi avoir choisi l’Université Laval ? 

J’ai choisi Québec car en comparaison de Montréal, c’est une ville pas mal plus étudiante. Même si c’est gros Québec, il y a plus l’aspect campagne comme l’Abitibi. Ça a moins l’air d’une grosse métropole. Mon père a fait ses études à Québec ; il a vraiment aimé. 

Vous avez reçu la médaille de la gouverneure générale du Canada, des bourses et la médaille de la lieutenante-gouverneure du Québec. Pour quelles raisons ? 

La médaille de la gouverneure générale du Canada m’a été remise pour la meilleure côte de rendement de mon Cégep. J’ai reçu aussi une bourse par rapport à ça. J’ai reçu une autre bourse pour une dictée d’excellence. C’est moi qui l’ai gagnée dans le volet masculin.  

J’ai remporté une autre bourse pour mon implication dans la vie étudiante. Cette bourse va également avec la médaille de la lieutenante-gouverneure du Québec. 

Quoiqu’il en soit, je veux rester humble concernant les distinctions que j’ai reçues. Même si ce sont des distinctions individuelles, ça provient de l’aide apportée par mes enseignants, par mes compagnons de classe avec qui j’ai fait des travaux. Je n’aurais jamais pu faire ça sans leur aide.

Malcolm Larche, excellent élève au Cégep
Malcolm Larche reçoit une bourse d’excellence pour ses bons résultats scolaires. À sa gauche, le maire d’Amos, Sébastien D’Astous.

Pensez-vous exercer en Abitibi pour servir votre communauté ? Et on connaît la pénurie dans le milieu médical. 

Oui, absolument. Ce serait mon objectif parce que j’ai un sentiment d’appartenance. Je me vois passer ma vie dans ma région. 

Et ici, il y a toutes les personnes qui m’ont aidé à rentrer dans ce programme d’études. Il y a la pénurie, par ailleurs. Il manque de monde ici.
Les médecins ici font un peu de tout parce qu’ils n’ont pas le choix parce qu’il y a moins de spécialistes qu’à Montréal.

Ma belle-mère, en plus d’être médecin de famille, fait de la pédiatrie. Elle va en prison, aux urgences. Je trouve ça le « fun » d’avoir un horaire varié comme ça. 

C’est important de servir dans le public car c’est le Québec qui contribue à payer nos études. 

Dans ma dernière session au Cégep, on a eu une dissertation en philosophie sur le sujet de la pénurie de médecins. Le gouvernement devrait passer une loi pour les médecins. Ces derniers devraient obligatoirement passer leurs cinq premières années de profession dans le domaine public. 

Il y en a de plus en plus qui vont dans le domaine privé selon des statistiques. Dans le privé, tu choisis tes patients, tu choisis le prix de tes affaires, etc. Certains y voient plus d’avantages. 

Quand vous vous projetez dans vos études de médecine, vous imaginez vous spécialiser dans quoi ?

Là, en revanche, je suis plus ouvert à changer d’idée. Pour le moment, j’opte pour la médecine familiale. Comme autre option, je dirais chirurgien. Les spécialisations se décident en 6e année.

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