Plus de 400 manifestants contre la Fonderie Horne

  • Publié le 8 sept. 2025 (Mis à jour le 8 sept. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
La marche du 7 septembre.

Photo gracieuseté Alex Alisich.
La marche du 7 septembre. Photo gracieuseté Alex Alisich.

Plus de 400 personnes ont marché, le 7 septembre à Rouyn-Noranda, pour dénoncer la pollution industrielle de la Fonderie Horne. Le cortège s’est conclu devant l’usine par une mise en scène symbolique d’un cimetière.

Répondant à l’appel du collectif Mères au front et du comité ARET, les participants se sont rassemblés en début d’après-midi sur la rive ouest du lac Osisko, à l’occasion de la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. Malgré la pluie, l’ambiance se voulait à la fois festive et militante, ponctuée de discours engagés et de prestations musicales.

Un cortège funèbre devant la fonderie

Le défilé a pris fin au pied du complexe industriel. Les manifestants, vêtus de noir, portaient croix et pierres tombales pour rappeler les pertes liées à la proximité de l’usine. Pour certains, il s’agissait des maisons détruites ; pour d’autres, de la santé compromise ou de la confiance perdue envers les autorités. Le cortège s’est conclu par la mise en place d’un cimetière symbolique, accompagné de chants tragiques. L’objectif était de donner corps au deuil collectif, non pas comme une résignation, mais comme une résistance partagée.

Des normes contestées

La Fonderie Horne, propriété de la multinationale Glencore, détient une autorisation ministérielle lui permettant d’émettre dans l’air des concentrations d’arsenic largement supérieures aux normes québécoises. L’entente de 2023 prévoit une réduction progressive des rejets à 15 nanogrammes par mètre cube d’ici 2027 et la présentation d’un plan pour atteindre la norme québécoise de 3 nanogrammes en décembre de la même année.

Or, la population a appris en juillet dernier que la société entend non seulement demander des délais pour atteindre ces cibles, mais aussi exercer des pressions sur le gouvernement afin d’être soustraite de façon permanente à la norme québécoise sur l’arsenic.

Des risques accrus pour la santé

« Cette demande de délais n’est rien de plus qu’une stratégie pour gagner encore du temps, retarder l’application des normes et faire passer ses intérêts privés avant la santé et la sécurité de la population », soutient Marc-André Larose.

La toxicité de l’arsenic est reconnue : même à faible dose, le risque de cancer augmente. Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), un enfant né en 2023 à Rouyn-Noranda court un risque jusqu’à 94 fois supérieur aux balises québécoises de développer un cancer, et ce, malgré les améliorations récentes.

« Que la Fonderie Horne demande des délais supplémentaires équivaut à sacrifier plus longtemps encore la santé de nos enfants. C’est inacceptable », s’indigne Jennifer Ricard Turcotte, Co porte-parole de Mères au front.

Un appel au gouvernement

Les organisateurs dénoncent ce qu’ils considèrent comme des manœuvres d’écoblanchiment et de désinformation de la part de Glencore, destinées à influencer les autorités et l’opinion publique. Ils demandent au gouvernement de ne pas céder à ces pressions et de faire respecter sans délai les normes québécoises en matière de qualité de l’air.

« Les gens de Rouyn-Noranda sont victimes d’une injustice environnementale grave. Leurs droits fondamentaux sont bafoués depuis de trop nombreuses années : les normes québécoises doivent s’appliquer sans plus de délai, les résidents ont assez attendu », ont-ils affirmé en conclusion.

Plus de 400 manifestants contre la Fonderie Horne
La marche du 7 septembre.
Photo gracieuseté Alex Alisich.

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