Ottawa critiqué pour ses restrictions aux travailleurs étrangers temporaires

  • Publié le 24 sept. 2025 (Mis à jour le 24 sept. 2025)
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Ottawa critiqué pour ses restrictions aux travailleurs étrangers temporaires. Photo Unsplash.
Ottawa critiqué pour ses restrictions aux travailleurs étrangers temporaires. Photo Unsplash.

Les Chambres de commerce de l’Abitibi-Témiscamingue ont dénoncé, le 22 septembre, les restrictions fédérales imposées à l’embauche de travailleurs étrangers temporaires, qu’elles jugent menaçantes pour la survie des entreprises et la vitalité économique régionale.

Des restrictions jugées arbitraires et dangereuses

La Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD), la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN), la Chambre de commerce et d’industrie d’Amos-Harricana (CCIAH), la Chambre de commerce et d’industrie d’Abitibi-Ouest (CCIAO) et la Chambre de commerce Témis-Accord (CCTA) dénoncent la réduction jugée arbitraire du nombre de TET autorisés.

Elles estiment que ces travailleurs occupent des postes pour lesquels aucune main-d’œuvre locale n’est disponible, ni qualifiée, ni intéressée. Se priver de TET revient à pénaliser des entreprises déjà fragilisées, alors qu’elles sont souvent des piliers économiques de leur communauté.

Immigration et démographie : un dossier lié

Les Chambres rappellent qu’elles ont récemment participé aux consultations publiques sur la planification pluriannuelle de l’immigration au Québec, en y déposant un mémoire commun. Ce document souligne l’importance vitale de l’immigration pour contrer le déclin démographique et répondre aux besoins criants de main-d’œuvre.
Les signataires estiment que les travailleurs étrangers temporaires constituent une solution indispensable pour soutenir les investissements en cours, maintenir les services de proximité et assurer la vitalité des collectivités régionales.

Réaction

Nos chambres de commerce déclarent que « les restrictions actuelles au Programme des travailleurs étrangers temporaires sont déconnectées de la réalité de l’Abitibi-Témiscamingue. Dans une région où le taux de chômage demeure autour de 4 % et où plus de 1 100 permis ont été délivrés en 2023 pour soutenir directement plus de 400 entreprises, ces travailleurs sont indispensables ».

« Nos PME ont déjà investi massivement dans leur accueil, leur formation et leur intégration. Sans un moratoire immédiat sur ces mesures, c’est l’équilibre même de notre tissu économique et social qui est menacé », ajoutent-elles.

Une pénurie structurelle dans plusieurs secteurs

La rareté de personnel ne se limite pas à quelques domaines précis. En Abitibi-Témiscamingue, la pénurie est qualifiée de structurelle et touche la majorité des secteurs stratégiques : mines, forêt, agriculture, transport, restauration et commerce de détail.

Un sondage mené durant l’été 2025 auprès des entreprises régionales révèle que 83 % d’entre elles se disent directement affectées par les nouvelles restrictions. Plus de la moitié ont déjà dû refuser des contrats, faute de main-d’œuvre suffisante. Ces travailleurs ne remplacent pas des employés locaux, ils occupent uniquement des postes introuvables dans la région.

Une démographie préoccupante

À ces difficultés s’ajoute la situation démographique. L’Institut de la statistique du Québec prévoit que la population de l’Abitibi-Témiscamingue pourrait chuter de plus de 7 % d’ici 2051 si aucune mesure n’est mise en place pour freiner la tendance.

Dans ce contexte, l’apport des TET est présenté comme une condition incontournable pour préserver l’activité économique et soutenir la croissance des entreprises.

Les chiffres du Programme des travailleurs étrangers temporaires

  • Le Québec comptait 72 405 TET lors du dernier bilan annuel de décembre 2024.
  • Les principaux secteurs d’embauche sont :
    • 14 905 dans les métiers, transports et machinerie
    • 14 440 dans les ressources naturelles, l’agriculture et la production connexe
    • 14 440 dans les ventes et services
  • Malgré cette présence, le Québec affichait encore 115 000 postes vacants, dont 92 300 à temps plein.
  • Sur ce total, 82 785 postes étaient situés à l’extérieur de Montréal.
  • Selon un sondage de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), 63 % des entreprises affirment que les restrictions au PTET les obligeraient à prendre l’une ou plusieurs des décisions suivantes :
    • Refuser ou perdre des contrats
    • Réduire la production
    • Fermer un quart de travail

Les chambres de commerce régionales en action

Les organisations signataires soulignent qu’elles ne ménagent aucun effort pour défendre les intérêts de leurs membres auprès des instances gouvernementales. Les cinq chambres de commerce de l’Abitibi-Témiscamingue – Rouyn-Noranda, Val-d’Or, Amos, La Sarre et Témiscamingue – affirment travailler de concert pour promouvoir un environnement d’affaires favorable et soutenir l’entrepreneuriat.

Elles se présentent comme des porte-voix solidement enracinés dans leur milieu et déterminés à jouer un rôle central dans la vitalité économique et sociale régionale.

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