Un nouvel outil pour la formation des Premières Nations et des Inuits

  • Publié le 24 janv. 2024 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Michel Ducas

L’Institut national des mines du Québec (INMQ) lançait en grande pompe mercredi un outil pédagogique d’importance à l’intention des intervenants en formation professionnelle dans le secteur minier.  Le guide s’adresse spécifiquement aux enseignants dont les étudiants sont des membres des Premières Nations et des Inuits, et offre des pratiques concrètes et des stratégies sensibles culturellement.

Il a fallu 18 mois de travail par un groupe de chercheuses en enseignement, accompagnées par des intervenantes en provenance des Premières Nations, pour accoucher de ce document.  La méthodologie s’attaque principalement à une demi-douzaine d’enjeux, allant des facteurs de vulnérabilité de l’élève à sa sécurisation culturelle, en passant par des stratégies de promotion de la persévérance et des stratégies d’entrée en relation et d’accompagnement de l’élève.  « Ce sont des outils qui pourraient s’appliquer à n’importe quel programme de formation professionnelle, convient l’une des chercheuses, Sophie-Anne Soumis, de l’INMQ.  Mais à la lecture du document, on s’aperçoit qu’il renferme plusieurs exemples tirés directement du secteur minier.  On a des citations d’élèves qui recontextualisent le fait qu’ils sont en formation minière, ce qui les aide, ce qui leur nuit.  C’est donc de cette manière que l’outil est teinté par les programmes miniers. »   

Des différences culturelles 

L’outil parle de différences dans la langue, dans la culture, mais aussi de différences à travers les communautés elles-mêmes.  Le document tient compte des spécificités des différentes Premières Nations.  « Il y a des singularités, des spécificités culturelles qui appartiennent à chacune des nations, explique Mme Soumis.  Ce qu’on encourage les gens à faire, avec notre outil, c’est justement de découvrir les particularités culturelles et linguistiques de chaque nation, pour éviter de les amalgamer. » 

Les auteurs de l’étude se sont adjoint des représentants des Premières Nations dans leurs protocoles de recherche.  Sophie Anne Soumis et la Dre Émilie Deschênes ont pu compter sur la précieuse collaboration de Susane King, de Timiskaming First Nation, qui a dit apprécier la collaboration qu’elle a entretenue avec les deux chercheuses.  « L’outil proposé invite à des pratiques inclusives et représentatives, indique-t-elle.  Il permettra non seulement une représentation culturelle adéquate, mais aussi une forme de sécurisation culturelle.  On pourra aussi, on l’espère, améliorer le taux de réussite de ces élèves. » 

Un outil « pertinent », pour l’INMQ 

Le contexte actuel de la course au lithium vient apporter toute sa pertinence à l’outil présenté ce mercredi, selon la PDGde l’INMQ, Christine Duchesneau.  « On sait que les compagnies minières se trouvent souvent sur des territoires des communautés des Premières Nations, remarque-t-elle.  C’est donc une main-d’œuvre essentielle pour la réussite du secteur minier dans la région.  Ils seront donc formés avec une pertinence culturelle, une sensibilité, et on souhaite que les enseignants puissent utiliser adéquatement cet outil qui a toute sa pertinence dans le contexte actuel. » 

Du côté du Centre de formation Kitci-Amik, de Val-d’Or et Lac-Simon, on prévoit relancer de nouvelles cohortes d’étudiants dans le domaine minier, après un hiatus de quelques années.  Dans ce contexte, l’outil présenté par L’INMQ viendra répondre à un besoin.  « C’est un outil qui sera bienvenu, affirme le directeur de Kitci-Amik, Martin Adam.  Ça nous met, en 2024, sur la réalité des Premières Nations, et comment interagir pour favoriser les liens. » 

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De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards. 

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