Jérémy Langlois fait taire les 2 775 partisans à Val-d’Or

HOCKEY JUNIOR – Un classique attendu par les mordus de hockey témiscabitibiens, les matchs du Jour de l’An entre les Huskies de Rouyn-Noranda et les Foreurs de Val-d’Or ont encore donné droit à un rendez-vous des plus tendus et palpitants. Face à une grosse foule rassemblée au Centre Agnico Eagle, Jérémy Langlois (8) a fait taire la foule en marquant le but de la victoire pour donner un gain de 5 à 4 en prolongation aux visiteurs.

Défaits au terme de ce duel, les Foreurs se consolent avec un gros point de classement amassé à la sueur de leur front. Privés de deux joueurs de 20 ans, les Valdoriens ont dû fonctionner avec trois recrues de 16 ans dans l’alignement et 10 attaquants pendant un peu plus de deux périodes.

«Les joueurs embarquent sur la patinoire et ont du plaisir. Ils jouent sans aucune crainte et ils font de belles choses. William Blackburn a notamment fait deux miracles en fin de match sur le dos, sur le ventre, sur la tête. C’est parfait, car quand il manque des piliers, on a besoin de ça. Ç’a créé de la belle magie pour aller chercher un point», mentionne Maxime Desruisseaux.

Fumants avant de partir en congé de Noël, le défenseur Nathan Drapeau et l’ailier Philippe Veilleux n’ont pas été ralentis par les assiettes de dinde, de pâté à la viande et de bûche.

Le premier est devenu le 9e arrière de l’histoire de la franchise verte et or à amasser un tour du chapeau, ce qui porte son total à sept buts à ses cinq derniers matchs. Le deuxième a été de tous les instants en amassant une passe sur chaque but de Drapeau, en plus d’avoir touché la cible en troisième période. Sans faire trop de bruit, Veilleux compte un impressionnant total de neuf points à ses deux dernières sorties.

«Avec tous les jeunes qui étaient dans l’alignement, ça donne espoir pour du très beau hockey à Val-d’Or, dans les prochaines années. Tout le monde a élevé son jeu d’un cran. Les jeunes ont pris le rôle comme il le voulait. Cette année, on a déjà joué avec l’avance, mais jamais avec des jeunes comme ça. On a bien géré cela», croit Nathan Drapeau.

Gérer mieux les émotions

Dominants et en plein contrôle à égalité numérique, les Huskies savourent enfin un premier gain sur la patinoire du Centre Agnico Eagle, en 2023-2024.

En avant dès la 51e seconde du match (œuvre d’Antonin Verreault), les visiteurs ont tout de même dû combler deux retards dans cette partie, même si la plupart des principales statistiques pointaient en leur faveur.

Maintenant les hôtes des Foreurs, dimanche après-midi, les Rouynorandiens voudront rester planter au sol et éviter que le trop plein d’émotions les conduisent au banc des pénalités, comme ç’a été le cas, samedi.

«Aujourd’hui, il y avait beaucoup d’émotions, et on les a mal gérées. Notre désavantage numérique et notre jeu de puissance peuvent être meilleurs. On veut essayer de jouer le plus possible à cinq contre cinq, car on dominait ce match», analyse l’entraîneur-chef des Huskies, Martin Dagenais.

Louis-Philippe Fontaine (19,20) a terminé la soirée avec deux buts et une passe dans ce gain. Ses coéquipiers ont bataillé farouchement pour créer l’égalité 4 à 4 et forcer la prolongation. Grâce à deux coûteux revirements d’Alexandre Guy, ceux-ci ont vu Emeric Gaudet (4) créer l’égalité, avant de voir Jérémy Langlois intercepter une rondelle et battre William Blackburn entre les jambières pour la victoire.

«Demain, il faut comprendre et accepter le moment. Oui, il va avoir de l’émotion et nos gradins seront pleins, mais il va falloir rester à notre identité. C’est drôle, on va à Halifax et on ne panique pas, même s’il y a 10 000 personnes dans l’aréna. En revanche, on panique un peu quand on vient à Val-d’Or et que c’est proche. Tu vois que c’est une rivalité et qu’il y a quelque chose de spécial quand ces deux clubs s’affrontent», analyse Martin Dagenais.

La meute comble ses besoins

Juste avant la première mise en jeu du match, les Huskies ont frappé un grand coup, via le marché des transactions. Le directeur général Yannick Gaucher s’est tourné vers un rival de division afin de combler un besoin dans le groupe, avec l’acquisition de l’attaquant Samuel Savoie, des Olympiques de Gatineau.

En retour, les Rouynorandiens ont envoyé un paquet cadeau de six choix au repêchage, dont un de premier tour en 2024 (originalement des Eagles du Cap-Breton). Une sélection de 2e (2025), de 3e (Gatineau 2024), de 4e (Charlottetown 2024) et deux de 5e tour (2024 et Gatineau 2025) font également la route vers l’Outaouais.

Le cas de Savoie en était un particulier, puisque l’espoir des Blackhawks de Chicago a subi une fracture du fémur, le 30 septembre dernier, lors d’une vilaine chute pendant le camp d’entraînement de la formation de l’Illinois.

Incertain à un moment donné de pouvoir chausser les patins cet hiver, Savoie n’est cependant pas un pari risqué, assure Yannick Gaucher.

«Ça fait plus d’un mois qu’on travaille sur ce dossier. Samuel va super bien et est toujours en processus de réhabilitation. On souhaite le voir avec nous d’ici quatre à six semaines. On pense qu’il va faire une grosse différence pour nous», raconte le manitou des Huskies.

Ayant travaillé dans la région d’Ottawa avant de s’installer à Rouyn-Noranda, Martin Dagenais avait un accès facile aux performances de son futur nouveau joueur. Pour lui, la vitesse et le jeu rugueux du natif de Dieppe, au Nouveau-Brunswick, comblent un besoin vital en vue de la prochaine danse du printemps.

«J’ai pu le suivre depuis son arrivée dans la ligue, lorsqu’il avait 16 ans. Ce type de joueur avec de la fougue, de la grit et un désir de toujours compétitionner nous manquait un peu. J’adore l’échange, car Yannick n’aurait pas pu trouver une meilleure option pour combler nos principaux besoins en attaque», confie Dagenais.