La résilience des membres présente au 80e congrès de l’AFAT

  • Publié le 20 nov. 2023 (Mis à jour le 23 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Lucie Charest

Au vu et au su des 180 membres de l’Association forestière de l’Abitibi-Témiscamingue (AFAT) participant au 80e Congrès tenu à Val-d’Or ce 17 novembre, la foresterie devra sortir de ses sentiers battus. La crise des feux de forêt traversée à l’été 2023 précipite l’amorce d’un virage pourtant anticipé.

Au moment de clôturer ce 80e congrès, la présidente, Marie-Ève Sigouin, éprouvait bien sûr un sentiment de devoir accompli. Mais ce qui l’a principalement frappée, c’est la résilience des membres de l’AFAT et leur capacité à se tourner vers l’avant, prêts à relever les défis qui se dressent devant eux. 

« Ce qu’on a vécu cet été avec les feux de forêt est appelé à se reproduire, a-t-elle rappelé. Nous avons vu des entrepreneurs forestiers très touchés, par les arrêts de production prolongés, des machines brûlées. Aujourd’hui, ils retournent au travail dans des conditions extrêmement difficiles liées à la suie et au carbone qui s’infiltre dans les machines. Malgré tout ça, ils poursuivent. C’est extrêmement rassurant, et pour le domaine forestier, mais aussi pour tous les besoins qui dépendent de la foresterie. » 

Enjeux liés à l’actualité 

Si la première partie de ce 80e congrès tenue en avant-midi a principalement porté sur l’État des lieux, le bilan par la SOPFEU de l’été 2023, l’impact socio-économique, de même que les conséquences pour les entrepreneurs forestiers, la seconde partie, en après-midi, a porté quant à elle sur l’avenir de la forêt après sinistre, en abordant la régénération et les changements climatiques. 

« Les chercheurs nous ont appris que la saison des feux va se prolonger, avec moins de précipitations, de plus grands écarts de température, a noté Mme Sigouin. Si les feux deviennent de plus en plus récurrents, ça nous rend vulnérables à des accidents de régénération. C’est-à-dire quand la forêt brûle avant que les arbres aient pu produire des cônes. Notre forêt boréale était adaptée à une régénération naturelle, si le feu arrive trop tôt en saison, ça devient une problématique importante. » 

«Ce qu’on a vécu cet été avec les feux de forêt est appelé à se reproduire »  

– Marie-Ève Sigouin

L’équivalent de six années 

En un été, la foresterie de la région a perdu l’équivalent de six années de reboisement ou récolte. « Nous n’avons pas la capacité présentement pour reboiser rapidement, ça prend trois ans à produire les petites épinettes, a-t-elle poursuivi. Il faut cibler les endroits, à privilégier. Et heureusement, de nouvelles technologies existent avec de la détection par satellite et des images infrarouges, car ne nous le cachons pas, le feu ne va pas seulement où il y a des chemins forestiers. » 

Aménager différemment 

À la lumière des récents événements et des informations fournies par des acteurs du milieu, par des chercheurs lors du congrès, les membres de l’AFAT n’ont pas le choix d’être résilients. « Le bois fait partie de nos vies, notre vie de tous les jours a rappelé Marie-Ève Sigouin. Pour construire nos maisons, dans le papier, même dans certains produits alimentaires, c’est pourquoi sa récolte et sa régénération sont si importants. » 

Pour Mme Sigouin, l’une des bonnes nouvelles, dévoilée par la ministre Maïté Blanchette Vézina, le jour même du congrès est la création de tables de réflexion sur l’aménagement des forêts. « Ils sont arrivés à la même conclusion que nous», s’est-elle réjouie. 

Fait intéressant pour une première fois, la participation au congrès a atteint les mêmes proportions qu’avant la pandémie. 

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Un panel d’acteurs du milieu composé de Arnaud Warolin, Doris Nolet, Guy Lafrenière, Lise Kistabish a traité de leurs expériences respectives et leurs recommandations.

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Lise Kistabish, Conseil de la Première Nation Abitibiwinni, a pris la parole lors de ce 80e congrès.

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Patrick Garneau, Produits forestiers Résolu a fait part des impacts des feux de forêt sur l’industrie.

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