Réouverture officielle de la mine Kiena

  • Publié le 25 août 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Michel Ducas

Tentes, jeux gonflables, barbe à papa, les dirigeants de la mine Kiena ont mis le paquet pour célébrer, avec leurs employés et leurs fournisseurs, la réouverture officielle et sa remise en production.  La corporation Wesdome, propriétaire de Kiena, a investi plusieurs millions de dollars non seulement pour exploiter les nouveaux gisements trouvés non loin, mais aussi pour s’adapter au goût du jour. 

L’une des grandes qualités de Wesdome, selon les dirigeants de la mine Kiena, c’est d’avoir été résilients.  « Malgré le fait que nous ayons suspendu indéfiniment nos activités en 2013, nous avons poursuivi nos activités d’exploration du gisement et nos travaux de maintenance des installations, indique le chef des opérations, Frédéric Mercier-Langevin.  Et puisqu’on parle de résilience, la pandémie avait mis notre chaîne d’approvisionnement en lambeaux.  Le fait d’être ici, aujourd’hui, pour célébrer la remise en production de la mine relève de l’exploit. »    

Les deux députés locaux, Sylvie Bérubé et Pierre Dufour, étaient sur place pour l’occasion.  La députée bloquiste d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou s’est réjouie de la réouverture de la mine, tout en servant un avertissement à ses dirigeants, sur la conservation de l’environnement.   

Quant au député caquiste d’Abitibi-Est, il a dressé un survol de l’histoire de la mine depuis ses débuts, en 1936.  Il a évoqué les nombreuses transactions dont elle a fait l’objet au fil des ans, passant notamment aux mains de Placer Dome et Mines Mcwatters, dans les années 90.  Il a également salué le fait que les  dirigeants de Wesdome ont toujours cru au potentiel de la mine Kiena.  

Au goût du jour 

Wesdome a investi plusieurs millions de dollars non seulement dans des programmes d’exploration, mais aussi dans ses installations.  L’entreprise a notamment construit une nouvelle usine de production de remblai en pâte, un investissement de plus de 50 M$.  « Auparavant, le mélange de remblayage que nous utilisions était beaucoup plus liquide, rappelle le gérant de la mine Kiena, Sean McCormack.  Le remblayage en pâte s’avère non seulement plus efficace, mais il nous permet de récupérer près de 98% des résidus miniers.  En réutilisant cette matière, nous réduisons notre empreinte environnementale.  Dans notre cas, on parle d’une situation gagnant-gagnant-gagnant. »  

M. McCormack s’est dit soulagé de voir enfin la lumière au bout du tunnel.  « C’est deux ans de stress qui viennent de s’évacuer, dit-il en souriant.  Je dis cela même si j’étais confiant de nous voir relancer la mine.  Dans mon cas, ce n’était pas une question de si, mais plutôt de quand on allait procéder à la relance.  La pandémie, il faut le dire, a ralenti notre momentum. »  

Pénurie de main-d’oeuvre 

À l’instar de plusieurs entreprises de la région, le grand défi de la mine Kiena est de trouver la main-d’œuvre nécessaire aux opérations.  « On est en compétition avec tout le monde, affirme Sean McCormack.  Il nous manque des mineurs, bien sûr, mais nos défis sont encore plus grands pour les mécaniciens et les électriciens.  Nous sommes en compétition avec d’autres industries, parce que les jeunes qui sortent des programmes de formation ne veulent pas tous venir en Abitibi.  Quant aux mines du Grand Nord, elles offrent l’option « fly in, fly out », une option de plus en plus séduisante pour les jeunes qui sortent de l’école.  Comme vous pouvez le constater, la compétition est féroce en matière de ressources humaines.»  

Le nom de la mine, Kiena, vient de l’algonquin « Kienawizik », qui signifie « eaux tumultueuses ».  Ce qualificatif évoque bien l’histoire de cette mine, qui a connu au fil des ans plusieurs longues périodes d’inactivité.  La nouvelle direction de Wesdome espère maintenant, avec les plus récentes découvertes sur ses gisements, que les eaux du lac Demontigny, dans lequel s’avance la presqu’ile qui abrite la mine, se calment un peu pour les prochaines années.      

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De gauche à droite : Chef Lance Haymond ; Chef Francis Verreault-Paul ; Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire en matière de relations avec les Premières Nations ; la directrice générale de l’organisme Eau Secours, Rébecca Pétrin et le président de la Coalition canadienne de la responsabilité nucléaire, Docteur Gordon Edwards. 

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