L’art de la seconde main, environnementalement plus sain

  • Publié le 17 avr. 2023 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Hugo Saez

Alors que des centaines de pays du monde entier fêteront le Jour de la Terre ce samedi 22 avril, l’achat de vêtements de seconde main s’avère être une pratique responsable en voie de démocratisation en Abitibi-Témiscamingue.

Qui n’a pas déjà acheté un vêtement neuf, par passion des dernières nouveautés phares de la mode ou tout simplement pour combler un besoin primaire, sans réfléchir à se rendre dans une boutique de seconde main ? Peu de monde, très certainement. Pourtant, l’industrie du textile est l’une des plus polluantes de la planète et se révèle être une menace sans précédent pour l’environnement.  

Un constat alarmant 

« Ce sont 150 tonnes de vêtements qui brûlent par minute. C’est l’équivalent d’un camion vidange par seconde. La problématique avec le Québec, le Canada ou même les États-Unis, c’est que l’on ne les fait pas brûler sur nos terres. On va les faire brûler dans les pays du tiers monde puis en Amérique Centrale. Donc en plus de consommer, on pollue », dresse avec amertume Marina Fontaine, gérante de la boutique Quatre-vingt-dix de Rouyn-Noranda. 

Face à ce fléau et en réaction aux alertes émises par les spécialistes en environnement au fil du temps, de nombreux consommateurs optent de plus en plus pour des vêtements de seconde main, dont ils font l’acquisition dans des organismes ou des friperies entre autres. L’Abitibi-Témiscamingue est une région qui n’échappe pas à ce virage. « L’industrie du textile, c’est grave. On est quasiment ex-aequo avec le pétrole. Les gens sont conscients, mais ferment les yeux. Après, si on compare avec il y a 3-4 ans, je suis vraiment agréablement surprise de voir le changement qu’il y a eu. Il y a 3-4 ans, on n’en parlait pas et ce n’était pas autant mis sur table », reconnaît Marina Fontaine. 

Dans la bonne direction 

Cette transformation des modes de consommation de la population témiscabitibienne s’explique par plusieurs facteurs. Parmi eux, la crise sanitaire a sa part de responsabilité dans l’avancement des choses. « Le Covid a eu un impact positif. Tout le monde était sur son téléphone, les gens consommaient plus mais ils lisaient plus. À force de faire ces lectures, ils ont commencé à faire l’achat québécois. Somme toute, les gens ont plus fait attention à leur consommation et ont voulu encourager le local », rend compte celle qui offre également des conférences à propos de la fast fashion et de ses conséquences néfastes sur l’environnement. 

« Je pense que depuis trois ans, il y a vraiment une belle évolution. C’est sûr qu’il y a des gens qui ne sont pas encore prêts à accepter la réalité parce que nous sommes dans une société de consommation. De se faire dire que tu devrais peut-être changer ça, ça et ça alors que ça fait soixante ans que tu consommes d’une manière précise, ce n’est pas facile. Ce que je dis aux gens, c’est qu’un article acheté en seconde main c’est un article neuf en moins », renseigne par ailleurs cette dernière. 

Des jeunes conscientisés 

Celles et ceux qui seront les adultes de demain jouent aussi un rôle non négligeable dans l’évolution des consciences selon Marina Fontaine. « Les jeunes sont formidables, merveilleux. Ceux qui ont entre 14 et 18 ans sont de belles éponges qui font que ça va plus vite », admet-elle.  

« Grâce aux jeunes, sur une échelle de 1 à 10 en ce qui concerne le niveau d’acceptabilité sociale des vêtements de seconde main, je mettrais un bon 6,5 puis si on recule trois ans en arrière, on était à 1. Somme toute, on est dans un beau mouvement de changement », avance Marina Fontaine avec satisfaction et optimisme. 

Si le changement ne se fera évidemment pas du jour au lendemain, force est de constater qu’il est en ordre de marche depuis plusieurs années. La consommation de vêtements de seconde main est en vogue en Abitibi-Témiscamingue. Un mouvement qui s’avère nécessaire pour la protection de notre Terre. Si vous avez mis trois minutes pour lire cet article, sachez que ce sont près de 450 tonnes de vêtements qui ont été brûlés pendant ce temps-là.

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