Gravière Norascon : la Ville de Val-d’Or vote non à l’unanimité

  • Publié le 18 oct. 2022 (Mis à jour le 29 avr. 2025)
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Pierre-Olivier Poulin

ENVIRONNEMENT – La Ville de Val-d’Or espère lancer un message fort concernant l’arrivée d’une potentielle gravière sous le giron de la compagnie Norascon Inc. L’ensemble du conseil municipal s’est unanimement prononcé contre le choix du site, qui aurait une grandeur de 64 hectares. 

Dans une résolution adoptée lundi soir, lors du dernier conseil de ville, Val-d’Or a exprimé son désaccord. Elle s’oppose à la demande de Norascon, qui désire obtenir un bail exclusif d’exploitation (BEX). En plus d’empiéter sur la Forêt récréative et sur le site culturel de Kinawit, la carrière aurait des répercussions majeures sur la qualité de l’eau souterraine, en plus de menacer la biodiversité de la moraine d’Harricana. 

«On a pris le temps qu’il fallait pour prendre position. Avec tous les événements rattachés aux changements climatiques, on a une nouvelle commission d’environnement qui est plus active qu’auparavant. C’est surtout la question de la qualité de l’eau qui est venue nous chercher le plus», a commenté la mairesse de Val-d’Or, Céline Brindamour, après la réunion. 

Parrainé par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN), qui est en charge de l'attribuation des baux, ce projet n’a pas encore été évalué à la MRCVO. Avec le député d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, qui s’est engagé à protéger les espaces récréotouristiques comme la Forêt récréative lors de la dernière campagne électorale, la Ville de Val-d’Or espère que ce vote aura un impact colossal lorsque le MERN rendra sa décision. 

«J’ai bien hâte qu’on s’assoit pour avoir toutes les fines lignes de ce processus… on va envoyer notre résolution, dès mardi matin, à la MRC et à toutes les personnes interpellées», mentionne la première magistrate. 

Compromis encore possible 

Ce vote d’opposition unanime par le conseil municipal vient toutefois avec un petit pincement au cœur pour la mairesse Brindamour. Considérant avoir toujours eu de bonnes relations avec l’entreprise Norascon, elle voyait tout de même des avantages à ce que l’initiative aille de l’avant. Dans des conditions différentes, l’élue aurait été ouverte à un compromis pour amener la gravière en territoire valdorien. 

«J’ai espoir que Norascon puisse trouver une façon de s’approvisionner à un autre endroit. C’est un de nos fournisseurs de gravier. D’autres entreprises vont avoir besoin de gravier. J’espère qu’en travaillant tous ensemble, on va pouvoir trouver un autre emplacement qui n’affectera pas l’esker, la qualité de l’eau ou le Chemin des scouts», souhaite-t-elle. 

Chez les citoyens qui habitent proche du potentiel site, on pousse un soupir de soulagement. En plus des impacts hydriques, l’augmentation de la circulation qu’aurait occasionné la venue de cette gravière dans ce secteur était difficile à défendre. Pour le porte-parole du regroupement citoyen habitant sur le Chemin des Scouts, Stéphane Tremblay, il n’était pas question de faire des compromis avec les paramètres actuels du projet. 

«On est conscient qu’il y a des raisons pour que ça se fasse. Du bruit et de la poussière, ça se contrôle. Un chemin, ça peut se refaire. Par contre, si on met des pelles dans une moraine qui agit comme un filtre pour l’eau, c’est terminé. On ne pourra la restaurer», avance M. Tremblay. 

Rappelons que Norason poursuit ses consultations publiques sur ce projet de gravière jusqu’au 21 novembre. 

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