Jean-Maurice Matte rejoint les Libéraux dans Abitibi-Est

POLITIQUE – Après Guy Bourgeois dans le comté d’Abitibi-Ouest, le Parti libéral du Québec recrute un autre candidat d’expérience pour les prochaines élections provinciales du 3 octobre. Maire de Senneterre pendant 19 ans, Jean-Maurice Matte tentera de ramener le rouge sur la carte électorale dans Abitibi-Est.

Impliqué en politique pendant 33 ans, le candidat avait pris une pause dans les derniers mois, après le scrutin municipal de novembre 2020. Après un bref passage dans le monde de l’éducation M. Matte s’est senti interpellé après la saga de la fermeture partielle du service d’urgence de sa municipalité. 

«Chez nous, les problèmes de main-d’œuvre, de logement et d’accès aux soins sont réels. Qui s’en occupe? Notre député a choisi d’être attentiste. Il ne se sent pas interpellé par la fermeture des urgences, par la pénurie de main-d’œuvre et la crise du logement. Il attend que des solutions lui soient proposées, qu’un de ses collègues s’en occupe ou qu’on arrête d’en parler en espérant que le problème se règle par lui-même», a-t-il déclaré lors de sa présentation. 

Les rumeurs d’une association entre Jean-Maurice Matte et le Parti libéral s’étaient intensifiées dans les derniers mois. Tout juste avant de céder son siège de maire, celui-ci s’était rendu à l’Assemblée nationale, au côté de la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, pour réclamer une rencontre avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, concernant le dossier de la fermeture de 16 heures par jour du service d’urgence de Senneterre. Tout juste avant le mois de décembre, il avait aussi été aperçu parmi les gens invités au congrès des membres du Parti libéral du Québec. La sensibilité de Mme Anglade face aux dossiers régionaux a convaincu M. Matte de se ranger derrière la cheffe. 

«Le Parti libéral est le parti qui nous a ouvert les portes de l’Assemblée nationale pour régler le dossier de l’urgence et y donner une visibilité provinciale. Je crois beaucoup à la charte des régions. C’est à nous d’y donner la couleur de l’Abitibi-Témiscamingue et celle du comté», explique le candidat, qui a mentionné que Mme Anglade sera en visite dans la région au cours des prochaines semaines.  

Appuis considérables 

À peine présenté officiellement sur la petite scène du parc Albert-Dumais, Jean-Maurice Matte comptait déjà quelques appuis du monde politique régional. En plus de Guy Bourgeois qui s’est déplacé à Val-d’Or, Martin Ferron (maire de Malartic), Léandre Gervais (ex-conseiller et candidat à la mairie de Val-d’Or) et Pierre Corbeil (ancien maire de Val-d’Or et ex-député libéral) étaient présents dans la foule lors de l’investiture. Malgré ces appuis, le candidat devra trouver le moyen de renverser la tendance du vote en faveur de la CAQ en remettant les idées du  PLQ au premier plan. 

«Ça fait quelques semaines et même quelques mois qu’on est sur le terrain pour mettre en place une organisation qui est solide. J’ai été maire pendant 19 ans. Notre responsabilité n’est pas d’appuyer, mais d’être présent pour chaque candidat. Je suis content de voir le préfet de la MRC de La Vallée-de-l’Or (M. Ferron) être ici ce matin. Mais je comprends aussi qu’il va probablement l’être pour d’autres investitures», nuance M. Matte. 

Toutefois, le message est clair au sein des rangs libéraux : on veut que l’Abitibi-Témiscamingue soit fièrement représentée par des candidats de choix. 

«Jean-Maurice est un choix de grande qualité. Je suis fier d’avoir un successeur comme candidat libéral dans Abitibi-Est. Il va pouvoir faire valoir les aspirations du comté auprès du gouvernement. Il connait la dynamique sociopolitique du territoire», indique Guy Bourgeois, qui a occupé le poste de député d’Abitibi-Est de 2014 à 2018. 

En plus de ses fonctions de premier magistrat, M. Matte avait aussi été candidat dans Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou pour le Parti conservateur lors des élections fédérales de 2008 et 2011.