Justice
Retour23 janvier 2017
Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca
Franz le Barbier coupable de présence illégale dans une maison
Une réclamation d’argent avait tourné au vinaigre

©TC Media - Archives/Thierry de Noncourt
Initialement accusé d’introduction par effraction dans un lieu d’habitation en vue d’y commettre des voies de fait, Francis Jacob, aussi connu à Rouyn-Noranda sous le surnom de Franz le Barbier, a renoncé à son enquête préliminaire pour plutôt enregistrer un plaidoyer de culpabilité à une accusation de présence illégale dans une habitation.
Comme l’a rappelé la procureure de la Couronne, Me Mélissa, Plante, le 23 janvier au Palais de justice de Rouyn-Noranda, les faits qui lui étaient reprochés impliquaient une ex-conjointe.
«Lorsque l’accusé et la victime se sont laissés, ils avaient convenu qu’elle conserverait le logement, tandis que lui déménagerait. Le jour des événements, M. Jacob s’est rendu sur les lieux pour se faire payer une somme que Madame lui devait. Comme cette dernière ne répondait pas, malgré l’insistance de Monsieur, celui-ci a défoncé la porte. Il avait alors son cellulaire en mains et filmait la scène. Madame lui a demandé de cesser de filmer et a saisi son appareil. M. Jacob lui a alors empoigné le bras pour le récupérer», a relaté la procureure de la Couronne, Me Mélissa Plante.

Une résidence doit être comme un château-fort, on doit pouvoir s’y sentir en sécurité -La juge Renée Lemoine
Encore responsable du logement
L’avocat de Jacob, Me Claude Bédard, a cependant apporté quelques nuances, rappelant du même coup que celui-ci n’avait aucun antécédent judiciaire.
«Même s’il n’habitait plus là, mon client était encore responsable du logement. Il souhaitait donc que Madame lui rembourse les loyers qu’il avait payés après l’avoir quittée. Comme il était tanné de se faire achaler par le propriétaire et que Madame ne lui versait pas les sommes demandées, il avait pris entente avec elle pour se présenter au logement cette journée-là afin de recevoir l’argent», a-t-il expliqué.
«Je regrette les gestes que j’ai posés, a déclaré Jacob. Je n’ai jamais voulu lui faire de mal. Je voulais simplement récupérer ce qu’elle me devait.»
Comme un château-fort
La juge Renée Lemoine s’est rangée derrière la suggestion commune des deux avocats. Elle a donc condamné Jacob à une sentence suspendue de 12 mois, assortie d’un don de 500 $ à l’organisme Alternative pour elles.
«La situation dans laquelle vous avez été impliqué est particulière, mais vous devez comprendre que le logement était devenu la résidence de Madame. À cet égard, le Code criminel est très précis: une résidence doit être comme un château-fort, on doit pouvoir s’y sentir en sécurité», a souligné la juge à l’endroit de Jacob.
En plus des 12 mois durant lesquels il devra garder la paix et avoir une bonne conduite, Jacob s’est aussi vu imposer une interdiction d’entrer en contact avec la victime ou de se présenter à son domicile. Il lui sera aussi interdit de faire mention d’elle sur les réseaux sociaux.
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