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13 février 2018

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Frank Polson met en lumière l’âme de son peuple

L’artiste de Winneway rayonne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de sa communauté

©Photo gracieuseté – Nadya Kwandibens/Redworks Photography

Le récent lancement des «Treize enseignements de Grand-Mère Lune», la nouvelle collection de pièces d’argent pour de la Monnaie royale canadienne, a braqué les projecteurs sur l’artiste anishinabe Frank Polson. Son œuvre rayonne toutefois bien au-delà de cette forme de consécration.

«Le calendrier de nos ancêtres était basé sur les 13 lunes qui se succèdent dans une année. Chacune d’elle illustre une étape de ce cycle annuel», a indiqué le peintre anishinabe.
«C’est le même principe que «Les Sept Grands-Pères», qui représentent les sept valeurs qui, si on les applique dans notre vie, feront que nous aurons une bonne vie, a-t-il ajouté. Quand des gens de la Monnaie royale canadienne m’ont contacté en juillet 2017, j’ai fait cette proposition des 13 grand-mères, car c’est important pour moi que les autres apprennent à nous connaître, à travers notre culture et les enseignements de nos ancêtres.»

Pas de réelle surprise
Que l’œuvre de Frank Polson se retrouve ainsi immortalisée par la Monnaie royale canadienne n’a guère surpris le sociologue de l’art Guy Sioui Durand, un Wendat (Huron) reconnu pour son expertise en art autochtone.
«C’est une tribune incroyable, mais l’impact de son œuvre dans la communauté est tout aussi important», a-t-il souligné. Selon M. Sioui Durand, l’œuvre de Frank Polson est de plus en plus appréciée à l’extérieur de la communauté, dans différents lieux, différents événements.
«Au début, nous percevions dans ses créations l’influence de l’artiste ojibway Norwal Morrisseau, à l’origine du mouvement Woodland Art dans les années 1960. À présent, il possède sa propre signature. Son évolution est vraiment intéressante. Désormais, il recevra sans doute encore plus de propositions et c’est tant mieux», a-t-il fait valoir.

Connu jusqu’au Pakistan
Depuis les années 1990, Frank Polson a, entre autres, participé à de nombreux événements et expositions à l’échelle de l’Abitibi-Témiscamingue ainsi que dans des grandes villes du Québec et de l’Ontario. Plusieurs de ses œuvres ont été acquises par des collectionneurs étrangers. Elles se retrouvent à présent aux États-Unis, en Europe et même, tout récemment, au Pakistan. Certaines de ses œuvres ont également illustré des publications des presses universitaires de Vancouver, Toronto et Hamilton.

Renouer avec son identité
Frank Polson a commencé tardivement à peindre. Quoiqu’il ait toujours ressenti un attrait, une forme d’appel vers l’art, ce n’est qu’à 42 ans qu’il a fait le grand saut. De son propre aveu, il avait répondu à un double appel.
«J’étais intéressé par les arts, mais je ressentais aussi un besoin très fort de retrouver mes origines, redécouvrir ma propre identité à travers la création, a-t-il confié. Mes œuvres portent toujours un message envers les autres cultures. Quand on comprend les autres cultures, on a moins de perceptions négatives. Moi-même, j’essaie toujours de comprendre qui je suis, moi, au Canada, dans mon art, dans ces œuvres qui représentent notre Nation. À la fin, mes œuvres peuvent aussi permettre aux plus jeunes de comprendre leur propre identité.»

Pour moi, l’art est aussi un moyen de guérison. Quelqu’un qui souhaite guérir d’une addiction ou d’une blessure peut trouver les moyens qui lui conviennent. L’art peut aider quand on le pratique, mais aussi quand on l’observe. -Frank Polson

Un trésor pour Winneway
Le chef de la Long Point First Nation à Winneway, Steeve Mathias, partage tout à fait cette perception. Pour lui, l’œuvre de cet artiste représente un trésor pour cette petite communauté qui compte à peine quelques centaines de résidents.
«Sans l’œuvre de Frank, je ne sais pas si nos jeunes seraient demeurés en contact aussi étroit avec notre tradition et nos ancêtres, a-t-il estimé. Mais au-delà de tout ça, l’œuvre de Frank est aussi un honneur pour l’ensemble du Témiscamingue. Ville-Marie a été la plus belle ville du Québec, la chute de Laniel s’est retrouvée sur le 10 $ et voilà qu’un artiste de Winneway s’illustre dans une collection de la Monnaie royale canadienne. C’est une grande distinction pour tous.»

L’art comme moyen de guérison
Ceux qui s’intéressent aux œuvres de Frank Polson auront noté qu’une nouvelle lumière semble y jaillir au fil des ans, comme si une nouvelle limpidité s’y installait peu à peu.
«Pour moi, l’art est aussi un moyen de guérison, a-t-il évoqué. Quelqu’un qui souhaite guérir d’une addiction ou d’une blessure peut trouver les moyens qui lui conviennent. L’art peut aider quand on le pratique, mais aussi quand on l’observe.»

Une pièce par mois
Une pièce de la collection «Les Treize enseignements de Grand-Mère Lune», est lancée chaque mois depuis janvier au www.mint.ca/store/template/home.jsp. Les deux dernières pièces seront disponibles en décembre. Celles-ci sont tirées à 4000 exemplaires. Chacune de ces pièces d’argent pur pesant 8 grammes se détaille 49,95 $ l’unité ou 44,95 $ si l’on s’abonne pour recevoir toute la série.
On peut également contempler une partie de l’œuvre de Frank Polson à travers l’exposition «Les Sept Grands-Pères». Celle-ci se poursuit jusqu’au 25 février au Centre d’exposition de La Sarre.

©Photo gracieuseté – Monnaie royale canadienne

La nouvelle collection de la Monnaie royale canadienne illustrée par Frank Polson révèle tout un pan de la culture anishinabe.

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