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13 juillet 2018

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Jusqu’à 240 800 $ en redevances pour drainer un hectare de terres agricoles

Agriculture UPA Milieux humides

©Photo La Frontière/Le Citoyen – Archives

Les agriculteurs de l’Abitibi-Témiscamingue s’estiment menacés par la nouvelle règlementation sur les milieux humides et hydriques.

La nouvelle réglementation sur la compensation pour atteinte aux milieux humides et hydriques pourrait faire très mal aux agriculteurs de l’Abitibi-Témiscamingue. 

Les membres de la Fédération régionale de l’UPA d’Abitibi-Témiscamingue (UPA-AT) se sont battus durant plusieurs années pour obtenir de l’aide pour le drainage agricole. Lancé en 2013, par François Gendron, qui était ministre de l’Agriculture à l’époque, le programme de drainage adapté aux réalités de la région a été poursuivi par le gouvernement libéral. 

Aujourd’hui, les agriculteurs craignent d’avoir à verser de 18 100 $ à 240 800 $ pour le drainage d’un seul hectare de terres agricoles afin de répondre à la nouvelle réglementation sur les milieux humides, une situation qui risque d’en ruiner plusieurs. 

Payer pour cultiver 

Les revenus des agriculteurs sont souvent modestes. Dans la région, 44 % des entreprises agricoles ont un revenu agricole brut de moins de 50 000 $ annuellement. Le revenu agricole net moyen des fermes de petite taille, toutes productions confondues, est de -5369 $, contre une moyenne de 32 324 $ pour l’ensemble des fermes de la région. Le milieu agricole est donc déjà en grande difficulté. De 2006 à 2016, 29 % des entreprises agricoles de l’Abitibi-Témiscamingue, soit un peu plus de 200 fermes, ont mis fin à leurs activités. 

«Pour assurer l’essor de l’agriculture durable en Abitibi-Témiscamingue, et non la fin du développement agricole, il est impératif que le ministère ajuste sa réglementation», a déclaré Pascal Rheault, président de l’UPA-AT. 

24 % du territoire 

En région, les milieux humides couvrent 15 459 km², soit 24,1 % du territoire. Dans la MRC d’Abitibi, cette proportion atteint 44 %, tandis que dans la MRC de la Vallée-du-St-Laurent, par exemple, cette proportion n’est que de 12,5 %, selon les données de l’UPA. En Abitibi-Témiscamingue, le sol argileux se sature facilement d’eau et le drainage est nécessaire pour l’évacuer plus rapidement afin de devancer les travaux au printemps, pallier la courte saison de production et augmenter le rendement. 

Trois recommandations 

L’UPA a soumis trois recommandations au ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques: simplifier et clarifier davantage la réglementation pour que les initiateurs de projets soient en mesure de comprendre facilement la réglementation; reconnaître les spécificités des activités agricoles et sylvicoles et des fonctions écologiques qu’ils détiennent; exclure les activités agricoles et sylvicoles de toute compensation financière de l’atteinte aux fonctions écologiques et à la biodiversité des milieux humides et hydriques. 

«L’application de la réglementation doit être modulée pour tenir compte des réalités de la région, mais aussi du caractère réversible des activités agricoles, sans quoi le développement de l’agriculture se voit grandement affecté. Le potentiel agricole de l’Abitibi-Témiscamingue demeure sous-exploité puisque seulement le sixième de la zone agricole est présentement cultivé. Nous ne voulons pas perdre l’opportunité de cultiver nos terres à cause des trop grandes compensations à payer», a conclu M. Rheault. 

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