Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Justice

Retour

10 septembre 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Nouvelle condamnation contre René Bellemarre

Il a posé des gestes et tenu des propos déplacés à l’endroit d’une dizaine d’étudiantes en soins infirmiers

Rene Bellemarre

©Archives - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Après avoir été reconnu coupable d’avoir posé des gestes à caractère sexuel sur une victime mineure, René Bellemarre s’expose maintenant à des sanctions de la part de l’OIIQ, dont il a été radié le 2 mars 2018 à la suite de sa condamnation criminelle.

Déjà reconnu coupable d’attouchements sexuels sur une victime d’âge mineur, René Bellemarre vient d’être à nouveau condamné, cette fois pour avoir tenu des propos et d’avoir posés des gestes inappropriés à l’égard d’une dizaine d’étudiantes en soins infirmiers du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.

Le Conseil de discipline de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) a rendu sa décision le 27 août, pour des gestes qui ont été posés entre le 28 janvier 2013 et le 21 mars 2014 aux hôpitaux de Rouyn-Noranda et de Malartic. Bellemarre, qui était inscrit au Tableau de l’OIIQ depuis le 22 mars 1990, agissait alors comme professeur et superviseur de stage en santé mentale d’une durée de cinq semaines.

L’enquête avait été initiée à la suite du dépôt de plaintes par une dizaine d’étudiantes. Le Conseil de discipline précise que ces dernières avaient décidé d’agir lorsqu’elles ont appris par les journaux, en 2016, que Bellemarre était accusé au criminel pour des gestes à caractère sexuel posés sur une victime d’âge mineur.

Nombreux gestes déplacés

Lors du dépôt de la plainte par le Syndic de l’OIIQ, le 7 novembre 2017, Bellemarre avait enregistré un plaidoyer de non-culpabilité. Durant l’audience, qui s’est déroulée le 11 juin 2018, une volumineuse preuve documentaire a été déposée contre lui.

Parmi les preuves retenues contre Bellemarre par le Conseil de discipline figurent les gestes suivants: toucher les fesses d’une étudiante en passant à côté d’elle soi-disant pour s’assurer qu’elle avait toujours dans sa poche la clef qu’il lui avait remise; tenir la main d’une étudiante avec un beau physique pour la faire tourner en la regardant et en faisant un commentaire sur les bretelles de son soutien-gorge; envoyer un texto à une étudiante, après la fin de son stage, pour lui rappeler combien elle est jolie et que cela lui ferait du bien de la revoir; coller son front sur celui d’une étudiante et lui dire qu’il l’embrasserait tellement «elle est nounoune»; mettre ses mains sur les cuisses d’étudiantes lorsqu’il est assis auprès d’elles; toucher ou sentir le cou d’étudiantes.

«L’intimé avait clairement indiqué que si l’une d’elles se plaignait, il n’hésiterait pas à les mettre en échec» - Conseil de discipline de l’OIIQ

Aucune défense de la part de Bellemarre

Pour sa part, lors de l’audience, Bellemarre n’a pas reconnu les gestes, mais a reconnu que si les étudiantes témoignaient, elles diraient ce qu’elles ont écrit dans leurs versions respectives. Il a néanmoins décidé de ne présenter aucune défense à la plainte portée contre lui.

«Il réitère qu’il n’est pas là pour décrire si cela a été fait ou non ou comment cela a été fait, peut-on lire dans la décision du Conseil de discipline. Il conclut en disant que tout a été dit et qu’il appartient aux membres du Conseil de décider si les paroles et les gestes reprochés sont inappropriés.»

Gestes dérogatoires à l’honneur de la profession

«Il ressort de toutes les étudiantes impliquées que l’intimé n’a pas su maintenir la distance requise entre ses étudiantes et lui-même en tant que professeur, expose le Conseil de discipline. De plus, peut-on lire dans la décision, aucune des victimes n’a osé se plaindre aux autorités du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, "l’intimé ayant clairement indiqué que si l’une d’elles se plaignait, il n’hésiterait pas à les mettre en échec".»

Le Conseil de discipline de l’OIIQ a donc déclaré Bellemarre coupable d’avoir tenu des propos et d’avoir posé des gestes inappropriés à l’égard de ses étudiantes. «Les gestes reprochés à l’intimé sont dérogatoires à l’honneur ou à la dignité de la profession ou à la discipline des membres de l’Ordre», précise-t-on dans la décision.

Le Syndic de l’OIIQ et Bellemarre reviendront devant le Conseil de discipline à une date ultérieure pour les représentations sur sanction.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média