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16 octobre 2018

L’entrepreneur : Ce capitaliste!

Jean-Philippe Perrier

Jean-Philippe Perrier

Jean-Philippe Perrier est copropriétaire du restaurant Horizon Thaï de Rouyn-Noranda.

Aujourd’hui j’ai envie de publier à nouveau un texte dans lequel je m’étais exprimé il y a un an sur ma page Facebook personnelle et qui avait été partagé plus de 500 fois en une semaine un peu partout au Québec. Un sujet qui m’interpelle, celui de la perception qu’ont les gens des entrepreneurs, l’argent et les nombreuses associations qu’on semble faire, souvent non fondées.

Oui il y a des PDG qui gagnent en 4 jours le salaire à vie de travailleurs dans des pays défavorisés. Ça c’est vendeur pour un journal. Par contre, c’est comme comparer Sydney Crosby avec le monde normal sur une patinoire. C’est le meilleur au monde, ce sont les plus riches du monde. Oui c’est ridicule et injuste, mais ce n’est pas ça, un(e) entrepreneur(e) normal(e). On parle des patrons trop riches, on parle de l’aspect capitaliste de posséder une entreprise, des paradis fiscaux, des entreprises qui ont reçu des subventions et j’ai même vu un commentaire d’un individu qui critiquait le fait qu’un de ses anciens patrons allait en voyage une fois par année. On ne parle pas du fait que les PME sont responsables de 57% des emplois au Québec (selon la FCEI) et que le bénéfice moyen des 250 000 PME du Québec est de 35 000$. On ne parle pas de l’apport qu’elles peuvent offrir à une ville ou un quartier. La fierté ou le plaisir que peuvent avoir les citoyens d’avoir ce genre de boutiques, restaurants ou autres dans leur milieu. On ne mentionne pas non plus que le propriétaire à parfois mis en jeu tout ce qu’il possédait pour y arriver. Pour ouvrir notre restaurant ma conjointe et moi, nos 2 mamans nous ont prêté 200 000$, l’autre 20 000$ venait de toutes nos économies. Une de nos mères a même hypothéqué sa maison pour prêter l’argent… Si vous saviez le nombre d’entreprises que j’ai vu comme administrateur de la SADC de Rouyn-Noranda qui ont coûté plus de 400 000$ et qui rapportent à peine 10% de ce montant. Ça veut dire que ça prend 10 ans avant de seulement «rentrer dans leur argent». Si une entreprise ferme ses portes, on dira que le patron n’était pas bon et qu’on aurait fait mieux. Si l’entreprise est très lucrative, on est jaloux et on lui prêtera des intentions trop capitalistes. On parle souvent des restaurants en disant que si les maudits patrons payaient mieux leurs employés, il n’y aurait pas de pénurie de main-d’œuvre. On oublie de considérer le facteur démographique faisant en sorte que les baby-boomers commencent à prendre leur retraite et que ce sera pire dans quelques années. Voilà la principale raison de la pénurie.

 

Par ailleurs, quand l’entrepreneur possède une voiture de luxe ou une grosse maison, on aime le mentionner parce que ça dérange un peu. Je ne compte plus les fois que certains entrepreneurs m’ont dit faire exprès pour ne pas démontrer qu’ils font de l’argent pour ne pas fâcher leurs clients. En réalité, dans bien des cas ceux qui gagnent davantage ont cette chance simplement parce que leur produit ou service se vend bien, pas parce qu’ils paient mal leurs employés ou parce qu’ils profitent des clients.  On ne calcule pas non plus que l’entrepreneur n’a aucun programme de retraite, souvent pas accès au chômage, pas de CSST, moi je n’ai même pas eu droit au congé parental.

 

Quand l’entrepreneur se couche à 2h du matin parce qu’il a des problèmes à régler, il n’est pas payé. Il n’aura pas de tape sur l’épaule ni d’encouragement. Il n’a pas de congé de maladie. Ses vacances annuelles ne sont pas payées. Les jours fériés non plus. Un jour, quelqu’un m’a dit : «Plus tu es haut dans une entreprise, plus tu es seul sur ton île ». Il avait raison. Il doit écouter ses employés quand ils ne vont pas bien. Moi, quand je parlais de ma réalité parfois stressante à un employé en prenant une bière il m’a simplement répondu : «C’était ton choix d’avoir une business, tu ne peux pas te plaindre».  Juste cette année, je connais 5 propriétaires de PME qui ont fait une dépression. La plupart ne recevront aucune compensation parce que pas éligible au chômage. N’importe qui en arrêt de travail pour maladie aura son chômage maladie. Pas l’entrepreneur. En plus d’être malade ou épuisé, il doit non seulement tenter de s’en sortir sur le plan personnel, mais son entreprise doit continuer à rouler parce qu’elle est son seul revenu, mais aussi celui de tous ses employés. Non l’entrepreneur «moyen» ne met pas son argent dans des paradis fiscaux. Il ou elle essaie d’acheter des REER et des REEE à la fin de l’année comme tout le monde, et il y a des années où c’est impossible.

 

En conclusion, non l’entrepreneur ne fait pas pitié. C’était son choix. Mais au-delà de faire de l’argent, avoir une PME représente quelque chose de tellement humain, une liberté et des occasions de se réaliser à la tonne. Lâchons les exemples de multinationales et leurs patrons milliardaires.  Les PME ont une réalité incroyablement différente de ça et les gens qui sont derrière ont souvent risqué gros pour y arriver.

Commentaires

17 octobre 2018

Jacques Berthelette

Bien vrai, quand tu travaille a ton compte toute les choses auxquels tu a droit comme e,ployé tu ni as droit. Bravo aux dirigeants de PME

20 octobre 2018

Daniel Henri

Bravo - bien d'accord

20 octobre 2018

René Raymond

Bien d'accord avec la différence entre une PME et une multinationale. Le fAit que le petit entrepreneur n'a aucune aide de la société lorsqu'il à des problèmes de santé etc... Ils à souvent contribué à créer l'emploi à des familles dans son petit village pendant des années . Tout cela ne lui seras jamais reconnue... je parle par expérience.

23 octobre 2018

Sylvie Aubin

Très vrai! Toute petites et moyennes entreprise égaie nos ville et village de leur présence...Tous devrions être plus présent et encourager cette chance qu'on a d'avoir à porter de la main ce qu'on a besoin...On ne vous le dira jamais assez souvent bravo et merci d'être là...

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