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06 novembre 2018

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Nouvelle levée de boucliers pour protéger le service de nuit à l’aéroport de Rouyn-Noranda

NAV Canada maintient son intention de priver l’aéroport de Rouyn-Noranda du service de surveillance des vols et des pistes par des spécialistes humains.

Une délégation de NAV Canada est venue à Rouyn-Noranda et Val-d’Or, les 6 et 7 novembre, pour défendre son projet d’automatisation de la station d’information de vol de l’aéroport régional de Rouyn-Noranda.

Les gens de NAV Canada avaient prévu deux soirées d’information pour convaincre la population de la pertinence du retrait du service de sa station de vol, de 22h à 6h, assurée par un spécialiste (FSS), par une station automatisée de surveillance météo (AWOS). La station de Rouyn-Noranda est aussi responsable de l’aéroport de Val-d’Or, en plus d’offrir des services à Saint-Hubert et Roberval. 

Perte de productivité 

L’ennui, c’est que le service automatisé ne serait suffisamment fiable, selon les gens de l’industrie. On craint les pertes de productivité pour les entreprises. Si un avion ne peut décoller ou atterrir, les pertes peuvent être importantes pour une minière en attente de ses travailleurs, par exemple. 

«Notre vol de 20h45 pourrait ne pas atterrir, alors le vol de 6h ne décollera pas non plus. On a des entrepreneurs qui ont des liens d’affaires avec des gens à Montréal, à Québec. Ils sont appelés aussi à se déplacer dans le Nord. Lorsqu’on jumelle tout cela ensemble, ça représente des pertes de productivité importantes pour nos entreprises», a illustré Jean-Claude Loranger, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda. 

Perte de confiance 

Les décideurs de la région ont de moins en moins confiance en NAV Canada, qui chercherait à faire un exemple pour étendre ses systèmes automatisés ailleurs par la suite, selon eux. Pour la mairesse de Rouyn-Noranda, Diane Dallaire, NAV Canada mène des consultations bidon. 

«Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone», a-t-elle lancé. Il y a aussi une crainte que la région située entre Timmins et Montréal ne devienne un trou noir, «le tiers-monde du Québec», selon Antony Lebailly, directeur des opérations chez Propair. En bref, toute la communauté d’affaires et les élus de la région sont contre ce changement. 

«Nous, ce qu’on regarde, c’est l’ensemble du Canada, et dans nos objectifs corporatifs, c’est de garder les redevances au niveau le plus bas», a indiqué Lyne Moreau, de NAV Canada. 

NAV Canada est un organisme à but non lucratif responsable de la surveillance des vols au Canada. L’organisme, financé par l’industrie, soutient que sa démarche est justifiée par des raisons économiques, mais elle a remis 60 M $ en ristournes l’an dernier, et les transporteurs qui utilisent ses services en région veulent continuer à payer les 250 000 $ annuellement pour le maintien du service actuel. 

Manque de confiance chez les pilotes 

Selon Simon Chouinard, commandant chez Air Creebec, les pilotes n’ont pas confiance dans les AWOS. «Nous ne voulons pas de la fermeture du FSS de nuit. L’expérience des pilotes a diminué. Les collisions au sol risquent d’augmenter. En tant que transporteur, on sait que l’AWOS ne donne pas des informations fiables», a-t-il exposé. 

Il a ajouté qu’un jour, il était en bout de piste dans le Grand Nord et il avait dû attendre 45 minutes, pendant que les moteurs tournaient, que l’AWOS donne une donnée stable pour décoller, alors qu’il pouvait constater que la piste était belle et dégagée devant lui. Ainsi, l’AWOS augmenterait les coûts en essence et l’impact environnemental en obligeant les avions à brûler du carburant inutilement. Avec L’AWOS, le temps de réponse des services d’urgence pour un avion qui quitterait la piste serait d’une heure au lieu de quelques minutes avec un FSS sur place. 

NAV Canada se justifie en affirmant qu’il n’y a que trois vols par nuit, que les risques sont faibles et que son système AWOS serait fiable à 99,5 %, ce dont doutent les pilotes. L’augmentation des vols d’urgences médicales changerait les statistiques, selon les responsables de Propair. Pour les pilotes, le fait que le système AWOS soit situé autour de la piste fausse souvent les données puisque du brouillard peut voiler l’herbe, alors que la piste d’asphalte est dégagée, par exemple. 

Lyne Moreau a répondu que 91 aéroports sont desservis par l’AWOS et que les choses se passent bien. Les consultations doivent prendre fin le 30 novembre et la décision de NAV Canada suivra. 

NavCan Nav Canada AWOS

©Photo L'Éclat/Le Citoyen – Thierry de Noncourt

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