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29 mars 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Trois mois de radiation pour le Dr Alexandre Viau

Un diagnostic erroné s’était soldé par le décès d’Emanuelle Corbeil-Châtillon

Cisssat Rouyn-Noranda

©Le Citoyen - Patrick Rodrigue

Après avoir plaidé coupable à des gestes qui s’étaient soldés par le décès d’Emanuelle Corbeil-Châtillon, le Dr Alexandre Viau a été condamné à une radiation temporaire de trois mois. Le Conseil de discipline du Collège des médecins du Québec a rendu sa décision le 27 mars.

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Dans la matinée du 15 janvier, le chirurgien de Rouyn-Noranda avait immédiatement opté pour un plaidoyer de culpabilité à un manquement au Code de déontologie des médecins, à savoir de ne pas avoir «élaboré son diagnostic avec la plus grande attention, en utilisant les méthodes scientifiques les plus appropriées et, si nécessaire, en recourant aux conseils les plus éclairés».

D'un commun accord, les deux parties avaient suggéré au Conseil de discipline d'imposer au Dr Viau une sanction correspondant à une radiation temporaire de trois mois. Avant de rendre sa décision, le Conseil de discipline devait cependant examiner si cette recommandation commune était conforme à l’intérêt public ou si, au contraire, elle ne risquait pas de miner la confiance du public envers l’administration de la justice.

Facteurs atténuants

Dans son analyse, le Conseil de discipline a retenu que, lors de son témoignage, le Dr Alexandre Viau a indiqué qu’au moment des faits, il possédait seulement six mois de pratique à titre de chirurgien. Cet élément a été retenu comme facteur atténuant.

Le médecin a également manifesté des regrets sincères tout au long du processus. «Il est encore bouleversé par le décès de la patiente, peut-on lire dans la décision rendue le 27 mars. Il pense à elle hebdomadairement et a fait preuve d’empathie à l’égard de la famille.»

Conséquences funestes

Le Conseil de discipline a cependant rappelé que les manquements du Dr Viau dans l’élaboration de son diagnostic s’étaient soldés par le décès d’Emanuelle Corbeil-Châtillon. Il a également souligné que le défaut de l’intimé de se présenter au chevet de sa patiente, malgré qu’un diagnostic erroné ait été posé, a aggravé la situation puisqu’il aurait pu vérifier les signes vitaux de celle-ci et procéder à un examen physique.

Rappelons que le 2 janvier 2014, la jeune femme alors âgée de 27 ans était décédé au Centre hospitalier de Rouyn-Noranda des suites d’une défaillance aiguë provoquée par une infection sanguine grave survenue après l’ablation de son appendice, survenue le 13 décembre 2013.

Dans un rapport publié le 28 mai 2014, le coroner Jean Brochu avait soulevé plusieurs lacunes de la part du Dr Alexandre Viau, en particulier l’annulation du drainage d’un abcès post-opératoire diagnostiqué le 30 décembre 2013 par le radiologiste Guy Faribault. Selon le Dr Brochu, l’intervention aurait pu sauver la vie de la patiente. La plainte au Conseil de discipline du Collège des médecins avait été déposée le 17 mars 2017.

Décision sans appel

Dans sa décision finale, le Conseil de discipline a statué que l’infraction à laquelle le Dr Viau avait plaidé coupable avait remis en cause la crédibilité de la profession et que la confiance du public en avait été grandement atteinte.

Il a toutefois précisé que la sanction à imposer ne visait pas à punir le fautif, mais à assurer la protection du public en insistant sur l’aspect dissuasif afin d’éviter une récidive. Il a aussi précisé que la sanction proposée par les deux parties figurait dans la fourchette habituellement imposée pour ce type de manquement.

Le Conseil de discipline a donc accepté la suggestion commune et a imposé au Dr Alexandre Viau une radiation temporaire de trois mois. Comme les parties ont renoncé à leur droit d’en appeler, la sanction est devenue effective le 28 mars.

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