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30 mars 2018

Avez-vous peur de mourir seul?

Un article de la journaliste Noémie Mercier dans le magazine L’Actualité de février 2018 m’a profondément bouleversé. Intitulé Mourir seul, il traite du nombre alarmant de Québécois qui meurent dans la solitude la plus complète.

«Personne pour remarquer qu’ils ne sont plus de ce monde; personne pour s’occuper de leurs funérailles et leur rendre un dernier hommage. Ils finissent dans des fosses communes dans l’indifférence presque totale. Comment en est-on arrivé là?», s’interroge Mme Mercier.

Le ton est donné pour ce texte qui devrait être lu et relu par tous ceux et celles qui ont de vieux parents qui, bien souvent, trouvent que vieillir, c’est bien difficile. Je ne parle pas seulement ici de vos parents ou grands-parents. Ça concerne aussi notre vieille tante qu’on a oubliée au CHSLD ou en centre d’accueil. Si vous n’avez pas d’enfants ou que ceux-ci vous ont oublié, cet article est pour eux et pour vous. Il faut prévoir nos fins de vie et, surtout, se rendre compte que celles-ci risquent de se passer sans soutien. On est loin du temps où le plus vieux ou la plus vieille des enfants était responsable du bien-être de ses parents.

Permettez-moi de citer encore l’article de Mme Mercier: «Pas besoin d’être marginal ou sans le sou pour se retrouver seul en fin de vie. Le simple passage du temps rend vulnérables ceux qui, autrefois, ont eu des vies sociales remplies et des carrières fructueuses. Certains d’entre nous vivront assez vieux pour que ceux que nous aimons, nos frères, nos sœurs, voire nos enfants, si nous en avons, soient déjà morts ou trop diminués pour veiller sur nous».

Alors là, j’ai vraiment eu peur et c’est venu me chercher directement au cœur. Tu réalises, plus tu vieillis, que tu as peur de finir seul et tu te dis, oui, mais ça n’arrive qu’aux autres. Sachez que non, ça risque, justement, de vous arriver à vous aussi, car selon Statistique Canada, dans un rapport de 2012, «une personne âgée sur cinq au pays manque de compagnie, se sent tenue à l’écart ou isolée».

Il y a de quoi se poser la question s’il vaut la peine de vieillir si c’est pour finir seul et oublié. Ma réponse est oui, il faut vivre et surtout vivre chaque jour comme si cela devait être le denier. Oui, on vit de plus en plus vieux, et tant mieux pour nous. Il faut en profiter et je refuse de croire qu’à 70 ou même à 80 ans, on doive attendre la mort sans rien faire. On a travaillé bien souvent jusqu’à 65 ans dépassés, alors nos années de retraite, il faut en profiter, se maintenir en forme et, pourquoi pas, faire finalement ces voyages dont on a tant rêvé. Il y a tellement de ces choses à faire que l’on remettait toujours à plus tard, alors foncez et réalisez vos rêves que vous caressiez lorsque vous étiez plus jeunes.

Vous aussi, les jeunes, vous devez vous dire qu’il y a quelque chose d’inéluctable, que dès qu’on vient au monde, un jour, on le quittera et qu’entre ces deux moments, le monde nous appartient.

Je voudrais que l’on s’occupe plus de nos parents qui sont en fin de vie. Allez visiter cette vieille tante qui est toujours seule dans son appartement ou en centre d’accueil. Côtoyer les personnes âgées ne peut que nous enrichir grâce à leur expérience de vie. Je sais, on est tous trop occupés par la vie quotidienne du métro, boulot, dodo, enfants et carrière, mais vous risquez de passer à côté de quelque chose d’unique si le tourbillon de la vie vous éloigne de ceux et celles qui sont à l’origine de votre propre existence. Vos parents, qu’ils soient vieux et grincheux ou adorables et gentils, méritent que l’on s’occupe de leur bien-être. Regardez leurs yeux la prochaine fois que vous leur rendrez visite. Vous y verrez ce bonheur de se sentir entourés et, surtout, aimés. Vous savez, nos vieux parents ne sont pas éternels, comme nous, d’ailleurs, mais lorsqu’ils seront partis, vous regretterez, hélas, peut-être trop tard, le temps qui vous a manqué pour être auprès d’eux. Alors, si vous passez près d’un centre d’accueil ou d’hébergement, l’un de ces jours, prenez le temps de vous y arrêter, ne serait-ce que quelques minutes, pour aller dire bonjour. Je suis convaincu que votre journée ne pourra qu’être ensoleillée, même s’il pleut ou qu’il neige dehors. Et alors, ce proverbe ne sera pas pour vous celui qui dit: «Le bien a pour tombeau l’ingratitude humaine.»

Et si vous le pouvez, n’hésitez pas à donner de votre temps auprès d’un organisme comme Parrainage civique de l’Abitibi-Témiscamingue. Vous pourriez faire une grande différence dans la vie d’une personne délaissée.

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