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09 mars 2018

Ces villages qui ne veulent pas mourir

Je suis récemment allé à la soirée Édith Piaf organisée par Les copains d’abord dans le village de La Motte, situé entre Amos et Rivière-Héva, pour ceux qui ne le savent pas encore. 

Les copains d’abord sont un groupe de personnes qui ont pris en main la salle communautaire du village, une ancienne église qu’on a sauvée de l’abandon. Elle est devenue le cœur d’une vie culturelle sans pareille. Je sais que, pour nombre d’entre vous, La Motte est le lieu de naissance de Mgr Marc Ouellet, qui était sur les rangs pour devenir pape il y a quelques années. Mais La Motte, c’est beaucoup plus que ça. Il faut le faire pour attirer 200 personnes de la région à l’occasion d’un seul spectacle. Sans parler de sa Route du terroir, qui attire chaque mois d’août plusieurs milliers de personnes qui viennent y découvrir le terroir d’ici. Un tour de force puisque ça se déroule en même temps que la Foire gourmande de Ville-Marie.

Mais qu’y a-t-il dans l’eau de La Motte pour que ses habitants parviennent à réaliser ces exploits? La volonté de se prendre en main et, malgré la fermeture du seul dépanneur du village, la volonté de maintenir une vie communautaire sans précédent.

Ce n’est pas le seul exemple de la région. Connaissez-vous Rapide-Danseur, en Abitibi-Ouest? Avec son rassemblement à tous les printemps de plusieurs centaines de motocyclistes. Il s’agit sûrement de l’un des plus beaux petits villages de ce coin de pays. Il y a Sainte-Germaine-Boulé, qui organise un festival du bœuf des plus courus. Que dire de Saint-Bruno-de-Guigues, petite municipalité du Témiscamingue qui triple sa population lors de son festival western annuel? Je pourrais continuer ainsi durant plusieurs pages à vous évoquer ces villages qui ne veulent pas simplement être la banlieue-dortoir de leur ville-centre. D’ailleurs, je m’excuse auprès de vous tous et toutes qui, dans vos villages organisez des activités que je n’ai pas énumérées ici. Sachez que vous faites un travail exceptionnel pour éviter que vos communautés ne se dépeuplent et ne se dévitalisent.

Ce qu’il y a dans l’eau de certains villages, c’est la volonté de ses habitants de demeurer chez eux pour y élever leur famille et d’y développer une vie culturelle, sportive et communautaire. En somme, occuper le territoire. Notre territoire. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile, mais, et c’est là notre force, notre résilience est plus forte que la pression exercée par les grandes villes. Notre région, ce n’est pas seulement de grands espaces, d’immenses forêts ou des lacs majestueux. L’Abitibi-Témiscamingue, c’est aussi et surtout sa population chaleureuse, fière d’y vivre et de la faire découvrir.

Mais avant tout, il faut la visiter. Je vous invite à le faire. Partout il y a des activités et des attractions qui en valent le détour. Savez-vous où se situe Spirit Lake? Qu’il y a un sentier d’interprétation magnifique à Nédélec? Qu’à Clerval, il y a des couchers de soleil sans pareil sur le lac Abitibi? Que l’Île-Nepawa est unique au Québec? J’espère que ces interrogations, auxquelles je ne donne pas de réponses, vous inciteront à les trouver et, surtout, à les découvrir par une visite. Nous devons être fiers de vivre ici et le faire savoir aux milliers de visiteurs. Et pas seulement à l’occasion du centenaire d’une de nos municipalités.

Pour en revenir au spectacle de La Motte, bien appuyé sur le mur communautaire, les yeux fermés, à écouter chanter du Piaf, j’étais fier. Fier de ceux et celles qui y ont mis tout leur cœur, qui ont fait de cette soirée un moment unique. Des voix, des arrangements et des musiciens exceptionnels qui n’ont rien, non rien de rien, à envier aux grands centres. Comme le disait le titre du spectacle, j’en Piaf d’impatience de retourner vivre la vie culturelle dans une petite municipalité. Vous aussi, j’espère. Je vous assure que vous ne serez pas déçus. Au plaisir de vous y rencontrer, merci à vous tous et toutes, qui refusez de voir votre village mourir. C’est un honneur de vous dire merci!

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