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27 avril 2018

Le multiculturalisme?

Assis à une table dans un restaurant de Montréal, encore pour une réunion du Barreau, plus précisément au Modavie, pour ne pas le nommer, j’écoute distraitement une conversation à la table d’à côté.

Ils sont quatre, trois filles et un gars. Je comprends que Monsieur célèbre son anniversaire avec son épouse et ses deux filles. Alors, c’est dans les conversations que je découvre que les quatre personnes de la table d’à côté parlent trois langues, oui, trois langues: français, anglais et espagnol. Il et elles passaient de l’une à l’autre sans aucune difficulté. C’était magnifique de les écouter, pas pour écornifler, mais pour découvrir cette capacité de passer d’une langue à l’autre sans aucune difficulté. Ils sont Canadiens, ils sont Québécois et ont Montréal comme résidence. Pour moi, c’est cela, une intégration réussie et non une assimilation.

Je sais que je touche ici un sujet sensible. Au Québec, c’est en français que cela doit se passer. Il faut comprendre que l’on veut insister pour qu’au Québec, le français soit la langue de travail et de communication des autorités gouvernementales avec les citoyens. Mais jamais, au grand jamais, on ne doit être intolérant avec ceux et celles, qui entre eux, souhaitent communiquer dans la langue de leur choix. Pas de problème non plus sur le plan de la langue d’affichage: elle doit être en français. Ceci étant dit, je le répète, plus de langues tu parles, plus de pouvoir tu as. La preuve: j’ai souvent servi d’interprète dans des rencontres privées entre les dirigeants français du cyclisme et les dirigeants américains de ce sport. Ni l’un ni l’autre ne parlaient la langue de leur vis-à-vis. C’est ainsi que j’ai pu, petit à petit, établir ma crédibilité et atteindre les plus hautes sphères du cyclisme mondial.

Je vous le dis: parler plusieurs langues ne peut pas vous nuire. Allez-y, peut-être pas en commençant par le mandarin, mais faites comme plusieurs personnes, pratiquez les langues les plus près de vous, comme l’anglais, l’espagnol ou autre. Je remarque avec joie que plusieurs jeunes n’hésitent pas à faire une immersion totale dans une langue seconde. Quelle bonne idée, si vous pouvez vous le permettre.

Pour en revenir à ma petite famille du début, je suis convaincu que les débats sur la langue au Québec sont très loin de leurs préoccupations, puisqu’ils peuvent passer de l’une à l’autre avec tellement d’aisance. Non, ce soir-là, leur seule préoccupation était de prendre le plus de selfies possible avec leur papa, puis de les publier sur les médias sociaux pour les membres de leur famille, leurs amis et pour s’amuser des réactions reçues. J’espère que vous n’interprétez pas mes propos comme étant en faveur du bilinguisme au Québec. Au contraire, je soutiens que la langue française doit être défendue en terre d’Amérique. On se doit d’être fier de parler le français et, surtout, ne pas craindre de le faire dans certains commerces de ce Montréal très cosmopolite.

Quand je vois la France s’angliciser de plus en plus, j’ai presque honte de ma Mère-Patrie. Je termine en citant ces belles paroles d’Anatole France, qui a dit: «La langue française est une femme et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, que l’on aime de toute son âme et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle».

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