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19 juin 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Toute une gifle pour la Commission scolaire

Le ministère de l’Éducation rejette en bloc toutes ses demandes d’agrandissement d’écoles

CSRN_ecole_NDG

©Patrick Rodrigue - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Un des projets déposés par la CSRN et rejetés par le MEES prévoyait la remise en état du dernier étage de l’école Notre-Dame-de-Grâce. En tout, la CSRN estime que, sur un horizon de 10 ans, il lui faudrait ajouter 236 places pour répondre à la croissance

La Commission scolaire de Rouyn-Noranda (CSRN) vient de recevoir toute une gifle. Alors que ses écoles en milieu urbain manquent cruellement d’espace, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a rejeté en bloc toutes ses demandes d’agrandissement.

«Pour rester polis, disons que nous sommes extrêmement déçus, a commenté le président de la CSRN, Daniel Camden, le 19 juin. Le Ministère a reçu quatre fois plus de demandes que le budget dont il dispose, alors il a dû prioriser. Comme Laval et Montréal ont de nouveaux quartiers entiers sans école, le choix n’a pas été difficile.»

Des besoins plus grands que les solutions

Il faut dire que la CSRN espérait depuis l’été 2017 une réponse favorable à ses demandes. Celles-ci consistaient notamment à ajouter une aile complète au Prélude ainsi qu’à ajouter une cage d’escalier et à rendre le dernier étage conforme à Notre-Dame-de-Grâce. À l’école d’Évain, le pavillon Notre-Dame-de-l’Assomption devait, lui aussi, faire l’objet de travaux.

De plus, à la mi-mai, la CSRN avait indiqué que, même si ces projets devaient être acceptés, ils risquaient fort de ne pas pouvoir combler tous les besoins. Le MEES effectue en effet ses calculs à partir des besoins actuels. La CSRN a plutôt opté pour une extrapolation en fonction des projets domiciliaires actuels et futurs compilés par la Ville de Rouyn-Noranda, ce qui, à son avis, donnait un portrait plus juste de la situation.

Victime d’une politique mur-à-mur

«Le problème, c’est que le Ministère conteste nos chiffres, a indiqué M. Camden. Alors que Le Prélude déborde déjà au point où le préscolaire ira désormais à l’école Mgr Pelletier, le Ministère soutient qu’il n’y aurait seulement que neuf élèves en augmentation dans cette école. Ce calcul est tout simplement inimaginable. On ne le comprend pas du tout.»

Le MEES tient aussi compte de la règle qui exige que si une école en surplus d’élèves se trouve dans un rayon inférieur à 20 km, elle doit y envoyer ses élèves en trop. Pour Le Prélude, par exemple, cela signifie que la CSRN devrait transférer des enfants aux écoles de McWatters, Bellecombe et même D’Alembert.

«Cette règle des 20 km est inapplicable dans le contexte de l’Abitibi-Témiscamingue. Nous le soutenons depuis longtemps, mais le Ministère refuse de comprendre. Nous sommes donc victimes d’une politique mur-à-mur, qui ne tient pas compte des spécificités de chaque région», a déploré Daniel Camden.

«Pour rester polis, disons que nous sommes extrêmement déçus» - Daniel Camden

Revenir à la charge

Dès le moment où elle a reçu la lettre confirmant le rejet de ses projets, la CSRN s’est remise au travail pour élaborer de nouvelles demandes. «Nous allons les déposer le plus tôt possible au Ministère, a assuré M. Camden. Et dès le lendemain des élections, nous allons rencontrer le député pour qu’il fasse un suivi très serré du dossier. On ne peut pas se permettre de l’échapper une autre fois.»

Plusieurs scénarios palliatifs à l’étude

En attendant, la CSRN évalue tous les scénarios envisageables pour réduire la pression sur les écoles. Ceux-ci évoquent notamment la maximisation de l’utilisation de chaque espace disponible en classe, le regroupement, lorsque réalisable, de certains niveaux ou encore le transfert d’élèves dans d’autres écoles.

«C’est sûr qu’on ne favorise pas cette option, a mentionné Daniel Camden. Une de nos valeurs les plus importantes, c’est le sentiment d’appartenance des élèves envers leur école. Si nous devons transférer des enfants, nous allons donc le faire en respectant autant que possible les quartiers d’assignation.»

Le Centre Élisabeth-Bruyère, qui héberge présentement la formation générale aux adultes et les classes alternatives, pourrait lui aussi être éventuellement mis à contribution. La Ville de Rouyn-Noranda a cependant émis de sérieuses réserves pour des questions de sécurité. Le bâtiment est en effet localisé à l’une de ses intersections les plus achalandées. Et la future voie de contournement, qui disposera notamment d’un accès direct à la rue Perreault, ne ferait qu’empirer la situation.

L’ultime option

En désespoir de cause, la CSRN pourrait également installer des roulottes sur le terrain de certaines écoles et aménager des classes modulaires temporaires. «Mais c’est vraiment l’ultime option sur la liste, a insisté M. Camden. Avant tout, nous allons redoubler d’efforts pour convaincre le Ministère que la règle des 20 km ne peut pas s’appliquer chez nous. Aucun parent ne va accepter ça. Et nous non plus. Parce que ça n’a tout simplement pas d’allure.»

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