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20 juillet 2018

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Changements climatiques: beaucoup de défis en vue pour les mines

Manitou

©Patrick Rodrigue

Les événements climatiques extrêmes pourraient compromettre l’efficacité des ouvrages de rétention sur les sites miniers restaurés ou en voie de l’être. Sur la photo, le site Manitou, à l’est de Val-d’Or.

Les mines devront faire preuve de beaucoup d’adaptation pour faire face aux changements climatiques. Si les exploitations ne devraient pas être trop affectées, la restauration des sites, elle, risque de causer bien des maux de tête aux gestionnaires.

En collaboration avec l’Unité de recherche et de service en technologie minérale (URSTM) de l’UQAT, le Consortium Ouranos a produit un rapport de plus de 300 pages sur ce problème. Il a constaté que, si certains nouveaux défis se présenteront, les changements climatiques auront plutôt pour effet d’accélérer ou d’amplifier des problèmes déjà existants.

«Ce n’est pas tant l’évolution du climat qui est problématique, mais plutôt la variabilité des extrêmes qui est la source des plus grandes préoccupations», signale-t-on dans le rapport.

Par exemple, les digues qui ceinturent les parcs à résidus miniers subiront plus de pression avec l’augmentation prévue de la quantité annuelle de précipitations et du nombre d’événements extrêmes. Par contre, les simulations prévoient aussi des épisodes plus longs de sécheresse en été. Cela pourrait donc compromettre l’efficacité de certains modes de restauration, comme les barrières à oxygène. Quant aux recouvrements isolants, cette méthode deviendra de plus en plus vulnérable avec l’accroissement rapide des températures moyennes dans le Nord québécois et le dégel du pergélisol.

Adapter les méthodes de travail

Ouranos et l’URSTM proposent donc de concevoir des méthodes de restauration capables d’être modulées ou ajustées au fil du temps. Ils suggèrent aussi de favoriser des techniques qui réduisent le recours à des digues de retenue, par exemple les résidus épaissis ou filtrés, ou encore l’entreposage des résidus dans les anciennes galeries des mines.

De plus, comme certaines techniques pourraient voir leur performance être affectée à long terme par les changements climatiques, Ouranos et l’URSTM considèrent qu’il serait important d’intégrer cette variable dans le calcul des garanties financières qui sont exigées des sociétés minières pour procéder à la restauration des sites.

Les chercheurs ont cependant admis qu’en raison des caractéristiques propres à chaque site, il était difficile de faire des constats généraux. «Ultimement, les risques et les vulnérabilités associés aux changements climatiques devraient être étudiés au cas par cas», fait-on valoir dans le rapport.

Moins d’impacts

En ce qui concerne les sites en exploitation, l’étude démontre que ceux-ci sont moins vulnérables, principalement parce que la présence d’opérateurs sur les sites garantit une surveillance régulière et parce que les sociétés minières peuvent fournir rapidement les ressources humaines et financières advenant une modification devenue nécessaire.

Quant au secteur de l’exploration, celui-ci devrait être peu affecté. «D’ailleurs, toutes les conditions climatiques envisagées ont déjà été vécues, ailleurs au Québec ou sur la planète, pour l’une ou l’autre des entreprises qui œuvrent dans ce domaine», ont fait remarquer Ouranos et l’URSTM.

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