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20 juillet 2018

De Palmarolle à Pyongyang

Un Abitibien visite la Corée du Nord

Donald Renault - Corée du nord

©Photo gracieuseté - Donald Renault

Grand voyageur et aventurier, Donald Renault a décidé de se lancer dans une aventure hors de l’ordinaire en entreprenant un voyage en Corée du Nord.

«J’ai toujours été passionné par l’histoire, a raconté Donald Renault. L’an dernier, je suis allé visiter la Corée du Sud et je me suis rendu à la ligne de démarcation qui sépare le pays de la Corée du Nord. Cette visite a piqué ma curiosité puisque ç’a avait l’air tellement mystérieux.»

Il a profité du climat politique plus calme, à la suite des Jeux olympiques, et du rapprochement entre les deux Corées pour se lancer dans l’aventure.

Donald Renault Corée du nord

©Photo gracieuseté - Donald Renault

Donald Renault devant les statues de Kim Il Sung et de son fils, Kim Jong Il.

Un processus difficile

La première complication est venue du fait que le Canada n’entretient pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord. «J’ai su que la Suède avait encore des liens avec le pays. Je suis donc passé par l’ambassade suédoise pour préparer mon expédition», a indiqué Donald Renault.

La deuxième difficulté est survenue lorsqu’il a demandé aux compagnies d’assurances de le couvrir pendant son périple. «Personne ne voulait m’assurer. J’ai donc dû faire affaire avec une agence en France, laquelle a accepté de m’assurer pour les 13 jours où je serais en Corée du Nord», a précisé M. Renault.

Premières impressions

«En débarquant de l’avion, j’ai eu l’impression d’atterrir dans une téléréalité, a raconté le Palmarollois. Il y avait des gens à l’aéroport, mais je me demandais vraiment si c’était des acteurs. C’était un peu vide. On aurait dit que c’était comme une mise en scène.»

Ce sentiment de vide s’est répété lors des déplacements dans la capitale. «On se promenait en autobus sur d’immenses artères, mais celles-ci étaient pratiquement vides, a-t-il ajouté. Puis, lorsque nous sommes arrivés sur la grande place, où l’on voit souvent des parades militaires, tout s’illumine, avec de grands jets d’eau, des familles avec leurs enfants et de la musique. C’était comme si tout était prévu d’avance et que c’était une grande chorégraphie.»

Donald Renault a également remarqué que les rares touristes qui étaient présents étaient souvent mis à part. «Chaque fois qu’on allait manger, c’était dans le fond d’un couloir, dans des petits locaux à l’écart», a-t-il mentionné.

Donald Renault - Corée du nord

©Photo gracieuseté - Donald Renault

Les jeunes nord-coréens étaient très curieux de la technologie moderne.

Supervision constante

Chaque groupe de touriste était toujours accompagné d’un guide. Impossible de partir seul à la découverte du pays. «C’était correct. On savait que ça faisait partie de l’aventure», a signalé M. Renault.

Un soir, il a tenté de quitter son hôtel par lui-même, mais on l’a rapidement arrêté, le temps d’avertir son guide. «Mon voyage s’est fait en même temps que la réunion officielle entre les deux Corées. Le lendemain de la rencontre, j’ai vu un journal, alors j’ai voulu en prendre une copie, mais le guide m’a rapidement demandé de ne pas manipuler l’item. J’ai quand même pu finir par l’acheter, et ils me l’ont mis dans une belle enveloppe en soie», a-t-il évoqué.

La prise de photos est également étroitement surveillée. Les guides vérifient les clichés afin de s’assurer qu’ils répondent aux exigences du gouvernement. Il est notamment interdit de prendre des photos de la campagne, mais Donald Renault en a tout de même pris quelques-unes.

La campagne

Alors qu’en ville, on pouvait croire à un peu de modernité, la campagne révélait un autre visage de la Corée du Nord. «C’était comme à l’âge de pierre: les gens labourent encore avec des bœufs, les personnes âgées traînent d’immenses balles de foins sur leur dos et beaucoup de femmes travaillent aux champs, a raconté Donald Renault. C’est là qu’on voit qu’il y a une élite et que ce que le gouvernement montre aux touristes, c’est ce qui paraît le mieux.»

Une bonne partie des travailleurs agricoles habitent en ville. Avant de partir pour les champs, ils ont droit à toute une cérémonie pour les stimuler. «Tous les matins, pendant une heure de temps, une fanfare militaire est présente pour encourager les ouvriers qui s’en vont aux champs», a-t-il souligné.

Corée du nord

©Photo gracieuseté - Donald Renault

La campagne nord-coréenne est loin en arrière technologiquement.

Un peu de vrai

Alors que la majorité de son voyage lui semblait chorégraphiée, le Palmarollois a pu voir un peu de vrai. «Au lendemain de la rencontre entre les deux Corées, on sentait vraiment une atmosphère d’euphorie, comme si les gens avaient un peu plus d’espoir de voir une réunification entre le Sud et le Nord, a-t-il relat.. Les gens venaient nous voir. Ils nous entraînaient dans leurs danses. C’était à un point tel que même nos guides semblaient avoir perdu le contrôle.»

Il a donc pu constater que, même sous une dictature rigide, les gens ont tous les mêmes aspirations: la paix.

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