Ma Noranda : un plaisir délicat, marginal et audacieux

Ceux qui n’ont pas encore vu Ma Noranda manquent quelque chose de spectaculaire. C’est beaucoup plus qu’une pièce de théâtre, c’est une œuvre qui touche à peu près à tous les médiums artistiques possibles, et ce, sur une scène naturelle, soit les rues et ruelles de Noranda.

Guidée par quatre jeunes louves autoritaires, rôle joué par la troupe Danse To Go, la centaine de spectateurs qui assistent à la pièce déambulent à travers les rues de Noranda et à la recherche de la chatte Noranda, qui, en chaleur, c’est encore une fois enfuie.

C’est aussi l’histoire d’amour chaotique entre Fleur Bleue, un jeune jardinier un peu trop sentimental et Mèche Courte, une mécanicienne un peu impulsive au caractère explosif.

Après avoir fait l’amour pour la centième-dernière fois, Mèche Courte tombe enceinte. Cette nouvelle vient chambouler la vie des deux amoureux qui commencent à voir la vie d’une autre manière. Le parcours de Ma Noranda suit donc la vie de la chatte en parallèle à celles de Fleur Bleue et de Mèche Courte.

De l’art sous toutes ses formes

L’auteur et metteur en scène, Alexandre Castonguay et toute une équipe de concepteurs, utilisent toutes les formes d’art performatives pour illustrer l’histoire de Mèche Courte et de Fleur Bleue.

De la danse à la chanson, du théâtre dramatique à la comédie en passant par l’art numérique, la pièce touche à tout. Les spectateurs pourraient voir la pièce une dizaine de fois et y observer de nouvelles choses à chaque reprise.

Chaque tableau est imaginatif, c'est un panoplie de plaisirs pour les sens. Les transitions entre chaque station sont animées par des figurants qui font rire par moments et qui causent de l’inconfort à d’autres. L’image de la litière de Noranda est omniprésente. Des figurants attachés à des poignées de cailloux et des chattes qui se frottent aux clôtures se retrouvent tout au long du parcours.

Bien qu’elle soit parfois loufoque et surréaliste, la pièce d’Alexandre Castonguay est un chef-d’œuvre culturel. Tous ceux qui n’ont pas vu la pièce devront se dépêcher puisque les places y sont rares, mais l’expérience en vaut définitivement la peine.

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