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19 août 2018

Jouer dans les ruelles de Ma Noranda

Ma Noranda

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Les ruelles du Vieux Noranda sont un lieu de création inédit pour les artisans du parcours théâtral, Ma Noranda.

Par un chaud dimanche après-midi, comédiens, techniciens, organisations et bénévoles envahissent les ruelles du quartier Noranda pour tester pour la première fois le parcours théâtral de Ma Noranda.

Comme les personnages de Mèche Courte et Fleur Bleue, la production parcourt ces routes presque secrètes afin de les animer. Tout cela sous le regard curieux des habitants du quartier qui, vêtus de pyjamas et de robes de chambre en plein milieu de l’après-midi, se demandent bien ce qui se passe.

Ma Noranda, c’est d’abord l’idée et le cœur d’Alexandre Castonguay, Andréane Boulanger, Rosalie Chartier-Lacombe et, au départ, de Jézabel Pilotte. Une idée hors du commun qui a évolué au fil du temps.

Pour sa cinquième édition, l’équipe de direction a revu l’histoire et le trajet. L’objectif était également ambitieux, soit de recruter 200 bénévoles. Il faut savoir qu’être bénévole pour Ma Noranda n’a rien du bénévolat traditionnel.

Ma Noranda

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard. - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Une partie des figurants pour l’édition 2018, vêtus de leurs costumes sous la thématique «en mou».

Sans frontière

Dès la première rencontre, on est plongé dans l’atmosphère Ma Noranda. C’est-à-dire un esprit de famille où chacun prend soin de l’autre. Où les frontières sociales n’ont pas leur place. Il faut que telle personne vienne chanter, car on la voit dans ce rôle. Une autre comédienne a la vie plus dure: elle est dans la rue, sans domicile fixe, à Montréal. «Dis-lui de revenir à Rouyn. Dis-lui qu’on va l’héberger», lance Alexandre Castonguay, qui va aux nouvelles de chacun des anciens participants.

On accepte tout le monde sans condition, même les enfants. Il est plutôt rare de pouvoir faire du bénévolat en famille…

La règle d’or au sein des bénévoles de Ma Noranda: personne ne te force à faire quoi que ce soit. Il s’agit d’une belle liberté quand on pense que bercer des roches, danser avec le mur ou encore faire la cuillère dans un stationnement graveleux peut être déstabilisant devant les quelque 600 spectateurs qui défileront dans les ruelles de Ma Noranda.

La grande famille

Les postes à combler sont variés et vont, bien sûr, de la figuration à la famille Bougon, en passant par la technique, les musiciens et, finalement, ceux qu’on nomme les fourmis, ces petites fées qui veillent à nourrir tous ces bénévoles et artisans du parcours théâtral.

Car, c’est en famille norandienne adoptive que l’on soupe pendant les six jours de présentation de la pièce. Devant les repas, qui sont multiculturels cette année, grâce à la participation de La Mosaïque, on aura pu découvrir des mijotés typiquement congolais, portugais, camerounais et, évidemment, québécois. Sous la supervision de Rosalie Chartier-Lacombe et le nouveau traiteur Vanitat Salgados, c’est le ventre plein et le cœur heureux que bénévoles, techniciens et artistes partent envahir les ruelles.

Quelques bénévoles de la première édition sont toujours attachés au projet, comme Brigitte Luzy, qui a appris la scénographie aux côtés d’Andréane Boulanger, ou encore Arnel Martel, bien connu pour son rôle de Papa Bougon. Un rôle qu’il a peaufiné avec le temps, si bien qu’il est maintenant entouré de toute une famille de Bougon.

La création de plus près

Ma Noranda est donc une magnifique école artistique, mais aussi de la vie, grâce au fait de côtoyer des gens de tous les horizons. Cela va même jusqu’à faire de petites lanternes en papier en compagnie d’une classe d’adaptation au Centre Élisabeth-Bruyère. Une expérience bien loin de nos confortables chaussures, mais d’une sincérité hors du commun.

C’est aussi voir Alexandre Castonguay travailler de près. Portant à la fois le chapeau de comédien principal aux côtés de Roxane Bourdages et de metteur en scène, il dirige d’une main de maître cette immense équipe. On peut le voir douter, s’enflammer, s’emporter et s’enthousiasmer pour le travail accompli. Mais ce que l’on constate le plus, c’est tout le cœur qu’il met dans ce projet.

Une histoire de quartier

Ma Noranda, c’est aussi la transformation du quartier et l’implication de ses habitants, qui acceptent que pendant plusieurs jours, des bruits bizarres retentissent, que des gens crient à tue-tête des textes et que l’on fasse la fête pendant l’entracte sous des rythmes techno et de la projection sur leur maison. Autant le projet est gros de par son nombre de bénévoles et d’artisans, autant il est près du cœur.

Parce qu’il est impressionnant de voir à quel point chaque personne qui y travaille de près ou de loin s’approprie Ma Noranda. Le titre dit tout… Tous ont à cœur d’être là, d’amener la pièce plus loin, d’offrir aux spectateurs, soir après soir, une expérience qui va bien au-delà de la pièce de théâtre.

Être bénévole pour Ma Noranda, c’est plus qu’offrir du temps pour la production d’un parcours théâtral. C’est s’offrir une expérience de vie et faire partie d’une grande famille. Celle qui comprend des gens de tous les milieux, des grands écorchés de la vie aux artistes amateurs, en passant par les artistes professionnels. C’est aussi voir de près l’évolution d’une pièce où chacun y met du sien, où mes idées valent autant que tes idées et où ça ne coûte rien d’essayer.

 

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La participation à Ma Noranda se fait de plusieurs façons, notamment par la confection d’éléments du décor par la classe d’adaptation au Centre Élisabeth-Bruyère.

©Gracieuseté - Christian Simard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La magie opère, alors que sous l’éclairage naturel de la Lune et des étoiles, la pièce Ma Noranda prend vie.

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La production semble bénie des dieux, alors que le beau temps est souvent au rendez-vous pour la générale et les représentations. Sur cette photo, un moment croqué lors de la très chaude générale.

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

En tant que responsable des figurants et aussi celle qui encadre le public pendant le parcours, la troupe Danse To Go amène une nouvelle dimension à la pièce.

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