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27 août 2018

Sonia Laprise: la rentrée scolaire d’une enseignante passionnée

Sonia

©Photo La Frontière/Le Citoyen - Andréi Audet

Sonia Laprise enseigne les mathématiques à l’école D’Iberville depuis plusieurs années.

Liste d’élèves à regarder, notes à monter, assimilation de la nouvelle matière, activités à préparer… Les vacances d’été ne sont pas encore terminées que Sonia Laprise, enseignante en mathématiques à l’école secondaire D’Iberville de Rouyn-Noranda, entrevoit déjà sa rentrée de septembre avec positivisme.

Déjà cinq semaines se sont écoulées depuis que la cloche de fin d’année a sonné pour Sonia, en juin, et elle avoue que les derniers mois passés à l’école n’ont pas été de tout repos. 

«Ma première semaine de vacances, je l’ai prise pour me reposer. Comme une convalescence, parce que j’étais épuisée. J’ai profité des dernières semaines pour rattraper un peu le temps perdu et recharger mes batteries avec mes filles et mon conjoint», raconte-t-elle. 

Nouvelle tâche 

Avec la décroissance de la clientèle scolaire au secondaire, qui tire bientôt à sa fin, certains enseignants qui ont un poste permanent ont pu remarquer quelques changements à leur tâche. C’est le cas pour Sonia, qui donne initialement des cours à des élèves de 5e secondaire. 

«Dès la rentrée, j’aurai désormais un cours de mathématiques en 2e secondaire. Il est certain qu’il va falloir que je monte de nouvelles notes de cours, en révisant certains chapitres, et enseigner la matière à mon goût», explique-t-elle. 

La mère de deux petites filles se compte particulièrement chanceuse d’être permanente, puisqu’elle peut connaître sa tâche dès le mois de juin, contrairement aux contractuels, qui ne peuvent en prendre connaissance que quelques jours avant le premier jour de classe. Un plus pour mieux se préparer avant la rentrée, selon elle. 

«Il y a un travail de revalorisation de la profession à faire, c’est certain» - Sonia Laprise

Connaître ses futurs élèves 

Une fois après avoir connu la liste de ses futurs élèves, il est important pour Sonia de consulter les dossiers de certains d’entre eux afin de mieux les accompagner au cours de leur année scolaire. 

«Il y a en qui doivent malheureusement faire face à des troubles d’apprentissage ou de concentration, et je veux pouvoir les aider à ce qu’ils vivent le moins de difficultés possible», désire-t-elle. 

Cibler la motivation 

Lorsqu’elle prendra le temps de mettre au clair ses attentes ainsi que ses règlements, l’enseignante compte bien parler de motivation. 

«Chaque groupe que j’aurai peut être différent, et ce n’est pas tout le monde qui va être motivé, mais lorsqu’on prend le temps de s’assoir avec l’élève et de parler avec lui de ce qu’il veut atteindre comme but, ça aide», croit-elle. 

Le temps 

Avec les nombreuses choses qu’elle doit accomplir au quotidien, chaque année, Sonia trouve parfois difficile de composer avec le peu de temps dont elle dispose en une journée. 

«On a un horaire chargé avec les réunions, les récupérations, les appels aux parents et la correction qui s’ajoutent à nos cours. Les gens pensent que nous ne faisons que nos 32 heures demandées par notre employeur, mais non, c’est beaucoup plus que cela», fait-elle état. 

Cynisme et dévalorisation 

À l’ère où les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place dans la société, les commentaires et mythes négatifs sur la profession d’enseignant au Québec sont de plus en plus monnaie courante. Un régime de retraite grassement payé par le gouvernement, des journées pédagogiques à ne pas travailler ou encore des vacances payées tout l’été sont quelques-unes des idées préconçues et fausses, déplore Sonia. «Ce n’est pas si rose que ça, et il y a un travail de revalorisation de la profession à faire, c’est certain», ajoute-t-elle. 

Sonia a déjà été la cible de harcèlement, d’intimidation et de propos blessants de la part d’élèves, certes, mais aussi de parents. Sans être fréquentes, ces situations arrivent plus souvent qu’on peut le penser, accorde-t-elle. 

«Il y a déjà un élève qui est venu se mettre devant moi, et qui profitait du fait qu’il était plus grand pour me faire reculer. Il tentait de m’intimider», se souvient Sonia. 

Une fois, alors qu’elle s’apprêtait à préparer son premier cours de la journée, l’enseignante est tombée sur une lettre d’une de ses élèves qui l’insultait et l’attaquait personnellement. Ses collègues l’ont rapidement épaulée. 

«J’avoue avoir été un peu secouée. La lettre était gratuite et méchante. La personne en question a rapidement été interceptée par un membre du personnel. Je n’aurais pas voulu que ça l’empire», relate-t-elle. 

Adolescents dans le besoin 

Les restrictions budgétaires des dernières années dans le milieu de l’éducation ont fait mal aux élèves, pense Sonia. Les ressources offertes à ceux et celles dans le besoin, dont des consultations avec des psychoéducateurs, des travailleurs sociaux et des orthophonistes, ont écopé. 

«On se sent impuissant puisqu’on ne sait plus vers où diriger nos élèves qui sont anxieux, tristes, dépressifs ou en situation précaire. Il manque clairement de ressources», soupire-t-elle. 

Dans l’avenir, l’adepte de chiffres et de calculs croit qu’avec l’accentuation rapide des nouvelles technologies, les citoyens de demain qu’elle côtoie chaque jour seront confrontés à un marché du travail 2.0 où la robotisation prendra encore plus de place. Les enseignants devront donc redoubler d’efforts pour les conscientiser aux choix qui s’offrent à eux. 

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