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30 août 2018

Le b.a.-ba d’une programmation du FME

Jenny Thibault

©La Frontière/Le Citoyen - Marie-Eve Bouchard - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Jenny Thibault, lors du lancement de la programmation à L’Abstracto en juillet.

Le FME est reconnu internationalement pour être une plateforme de découvertes pour les festivaliers, certes, mais aussi pour les acheteurs de spectacles et les médias. À partir d’une scène à Rouyn-Noranda, des artistes auront la possibilité de se produire outre-mer.

La gestation d’une telle programmation débute neuf mois plus tôt. Le comité responsable de créer la magie se compose de Jenny Thibault, Sandy Boutin et Pierre Thibault. Ce sont les mêmes membres depuis 16 ans, donc habitués à travailler ensemble. Chacun possède son champ d’expertise: les artistes européens pour Sandy, les artistes américains et underground pour Pierre et les artistes émergents du Québec pour Jenny.

«Comme nous ne sommes pas experts, des collaborateurs comme Geneviève Dumont pour la scène métal, Steve Jolin pour la scène hip hop et Marie-Laure Saidani pour l’électro nous aident à la sélection des artistes depuis 2003», explique Jenny Thibault.

«Autrefois, on voyait tous les concerts. Mais en vieillissant, on s’assagit et on connaît maintenant bien l’industrie», ajoute-t-elle. Car l’un des critères pour participer au FME en tant qu’artiste, c’est justement d’offrir une performance remarquable sur scène.

Les têtes d’affiche en premier

Les autres critères qui guident la composition de la programmation sont plutôt d’ordre financier. «Les bailleurs de fonds comme Musicaction exigent une certaine quantité d’artistes franco-canadiens, alors que d’autres comme Factor veulent qu’on propose des projets anglophones, mais d’artistes du Québec issus de minorités visibles. Puis, il y a une question de budget, lequel n’est pas illimité», souligne Mme Thibault.

Les têtes d’affiche sont d’abord signées. Ce sont des artistes qui exigent du travail de négociations à long terme, comme A Tribe Called Red, qui a nécessité plusieurs années de travail avant d’être sur la scène du FME en 2017. «D’autres artistes, comme Martha Wainwright, ont été plus laborieux à avoir. Mais elle a tellement aimé l’expérience qu’elle est revenue une deuxième fois. J’ai été fière d’avoir Andy Shauf ainsi que Richard Desjardins pour notre 15e anniversaire, lui qui avait été là à notre première édition. Il avait clos notamment le festival seul à la guitare. Ça nous a mis sur la carte», rappelle-t-elle.

l y a également une question découverte qui fait la réputation du festival. «Mais entre mars et septembre, des fois, les artistes passent du statut d’émergent à artiste plus connu. Comme Hubert Lenoir, par exemple», souligne Jenny Thibault.

Un marché qui va vite

Cette dernière évoque la vitesse du marché et de la mise en marché des artistes, laquelle a grandement changé avec les réseaux sociaux et les sites de streaming. «Auparavant, les artistes pouvaient rester méconnus beaucoup plus longtemps. Avant les principaux moyens de diffusion, c’était le vidéoclip à MusiquePlus ou les stations de radio. Aujourd’hui, avec Spotify et YouTube, c’est autre chose. Ça nous demande d’avoir un bon flair et d’être beaucoup plus agile», signale-t-elle.

Finalement, la programmation comprend aussi des artistes considérés comme des incontournables. «Je pense à Donzelle, par exemple, ou Alexandra Stréliski, qui font des projets intéressants avec des styles précis et qui réussissent à créer une belle chimie avec leur audience. En fait, ce que l’on veut, c’est créer un beau portrait de famille de la musique au Québec», expose Mme Thibault.

Le défi pour le FME est de demeurer un festival exceptionnel. «Maintenant, chaque région a son festival de musique émergente. Comment faire continuer à se démarquer? Je crois que c’est avec la proximité avec les visiteurs, en leur offrant des bonbons qu’ils ne verront pas ailleurs, comme Karkwatson ou le projet de Pierre Lapointe avec les Beaux Sans-Cœur. Il faut toujours continuer à susciter l’intérêt pour que les festivaliers, les médias et les acheteurs continuent de venir au FME», fait valoir Jenny Thibault.

En vacances à Rouyn-Noranda

La position du festival sur le calendrier est aussi une des raisons qui expliquent son succès avec des retombées économiques importantes pour la ville et ses commerçants. «On n’avait pas pensé à ça nécessairement lorsqu’on a commencé le FME, mais le fait qu’il soit le dernier de la saison est avantageux. Souvent, les acheteurs prennent leurs vacances pour venir ici. Ils sont donc dans un autre mood, plus ouverts. Ils viennent faire du repérage, mais en même temps profiter pour se promener un peu», explique Mme Thibault.

La réputation accueillante du FME est d’ailleurs un point qui ressort tant chez les artistes que les professionnels de l’industrie. «On se doit de bien accueillir la visite», affirme Jenny Thibault.

En tant qu’ancienne du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, Mme Thibault ne cache pas qu’elle s’est inspirée de la façon dont les invités sont pris en charge par l’événement. «Mais on était loin d’avoir les mêmes moyens au départ, précise-t-elle. De là, l’idée de la base de plein air et de notre ami chef pour les repas.»

La qualité d’écoute du public abitibien est aussi ce qui marque les artistes qui participent au FME. «On réussit à créer des soirées magiques dans l’Agora des Arts. La scène extérieure aussi a son charme», détaille-t-elle.

Les spectacles à ne pas manquer, selon Jenny Thibault: Hubert Lenoir et sa première partie Nakamé, Lydia Képinski, Milk & Bone, Penny Diving et les belles surprises des shows cachés.

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