Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Justice

Retour

14 septembre 2018

Dominic Chamberland - dchamberland@lexismedia.ca

Le maire Ferron subit un procès en diffamation

Martin Ferron

©Photo - Archives

Le maire de Malartic, Martin Ferron.

Nouveau chapitre dans le roman-feuilleton qui implique la Ville de Malartic, le Comité de citoyens de la zone sud et Mine Canadian Malartic.

Le palais de justice de Val-d’Or a récemment été le théâtre d’un procès concernant une poursuite civile de 50 000 $ en diffamation que Louis Trottier, ancien porte-parole du Comité de la zone sud, a intentée contre le maire de Malartic, Martin Ferron.

M. Trottier, représenté par Me Anne-Julie Asselin et Me Philippe Trudel, soutient que M. Ferron, défendu par Me Daniel Goupil, a porté atteinte à sa réputation et affecté sa personne en le traitant de menteur dans un article du journal L’Écho Abitibien, en août 2016, article où le maire de Malartic réagissait au dépôt du recours collectif par le Comité de la zone sud contre la minière.

Martin Ferron s’est défendu en affirmant qu’il voulait alors rectifier certaines déclarations de Louis Trottier dans des quotidiens montréalais. «C’est faux de dire qu’il y a un goût de métal dans l’air et qu’on a de la gravelle entre les dents à Malartic. Mon objectif était de remettre à niveau la vérité, pour que les gens connaissent la réalité, a mentionné M. Ferron lorsqu’interrogé par Me Trudel.

«Ces propos étaient erronés et je devais corriger le tir pour défendre l’image de Malartic, a-t-il continué. Je vis dans cette ville et si c’était vrai, jamais je ne tolérerais une telle situation. Je voulais exprimer que M. Trottier était menteur avec ces propos-là, je ne dis pas que c’est un menteur dans la vie en général. Oui, mes paroles étaient dures, mais elles étaient au même diapason que celles de M. Trottier et j’estimais que c’était important de les dénoncer», a signalé le maire Ferron.

Les jambes coupées

Me Trudel a ensuite réussi à faire dire à M. Ferron qu’il était possible que ses propos aient pu affecter Louis Trottier. Celui-ci et ses avocats ont fait remarquer qu’on ne voyait nulle part dans le texte de L’Écho Abitibien que Martin Ferron faisait précisément allusion aux déclarations de M. Trottier (poussière dans la bouche et goût de métal dans l’air) quand il le qualifiait de menteur.

«Ça m’a affecté au niveau social et ça m’a enlevé toute crédibilité, a souligné M. Trottier. Cette sortie de M. Ferron m’a coupé les jambes, surtout que je n’en connaissais pas la raison. Ça m’a démoli et perturbé. J’ai vécu de l’angoisse, du stress et de l’insécurité. Je n’étais plus capable de dire quoi que ce soit sans crainte de me faire traiter de menteur.»

Concernant ses déclarations sur la poussière dans la bouche et le goût de métal dans l’air, Louis Trottier les a expliquées ainsi aux avocats des deux parties: «Je voulais dire qu’au printemps 2015, la poussière levait quand je passais le râteau sur ma pelouse et que je ne pouvais pas faire autrement que d’en avoir entre les dents, avec un goût de métal. Ce n’était pas le cas tout le temps en se promenant en ville; il faut être logique.»

Plaidoiries

En plaidoiries, l’avocat du maire Ferron a notamment suggéré que le terme menteur était une qualification de fait dans ce cas (le goût de métal dans la bouche), que son client «avait dit quelque chose de vrai pour défendre la réputation de sa ville, donné une justification tout à fait raisonnable et qu’il n’avait pas l’intention de porter atteinte à la réputation de M. Trottier».

Me Asselin a répliqué en soutenant entre autres que les propos de Martin Ferron «étaient graves et aucunement nuancés», tout en se demandant si cette affirmation était isolée ou faisait partie d’un agenda pour discréditer, dans un contexte tendu, Louis Trottier et le Comité de citoyens.

Au terme de cette longue journée d’audience, la juge Peggy Warolin, de la Cour du Québec Chambre civile, a pris la cause en délibéré et indiqué qu’elle allait rendre son jugement par écrit.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média