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21 septembre 2018

Simon Plouffe: immortaliser la culture orale

Simon Plouffe

©Photo Babas Levrai - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Avec son plus récent documentaire, le cinéaste rouynorandien Simon Plouffe s’est penché sur la musicalité des langues autochtones, lesquelles sont grandement en voie de disparition. Il a tenu à faire connaître et, surtout, immortaliser ces langues uniques avec Ceux qui viendront, l’entendront.

Avec ce deuxième documentaire, Simon Plouffe «part à la recherche de ces parlers méconnus à travers l’écoute du quotidien de ceux et celles qui les parlent encore aujourd’hui. Soutenu par un travail d’exploration et de création d’archives, le film permet de mieux saisir la musicalité de ces langues et dévoile l’importance culturelle et humaine de ces traditions orales millénaires», peut-on lire dans synopsis du film.

La barrière de la langue

Plusieurs heures de recherche ont été nécessaires pour Simon Plouffe, ne serait-ce qu’afin de trouver les intervenants. Ces derniers ont accepté d’emblée de participer au projet pour sa qualité et son rôle d’archives.

«Ces gens sont, en fait, des gardiens de la langue, et de la façon où l’on s’en va, leur nombre s’en va toujours en diminuant. Certains, comme les Inuits, étaient plus méfiants au départ. On a dû défendre le projet devant un comité parce qu’ils ont parfois été mal représentés dans les médias», raconte Simon Plouffe.

Les défis étaient nombreux pour le réalisateur originaire de Rouyn-Noranda: la distance à parcourir, alors que les communautés étaient majoritairement au nord de la province, mais surtout, la barrière de la langue, qui s’est imposée plus que jamais.

«Comme ce sont des langues que peu de gens parlent, c’était la traduction qui était l’étape la plus longue. On devait attendre après ça pour faire le montage. Souvent, il n’y avait qu’une ou deux personnes qui pouvaient faire l’interprète. Ces gens se mettaient une certaine pression, parce qu’ils voulaient respecter la parole de leurs aînés», indique-t-il en soulignant que dans la tradition autochtone, il est impensable d’interrompre un aîné qui raconte une histoire.

Le documentaire pour aller vers l’autre

Le style et la recherche propres au milieu du documentaire sied bien à Simon Plouffe, lui qui a débuté dans le métier comme preneur de son, mais qui maintenant porte tous les chapeaux.

«Le documentaire permet d’aller à la rencontre de l’autre, de rencontrer du vrai monde», souligne-t-il. Si bien qu’après L’Or des autres, qui traitait de Malartic, et Ceux qui viendront, l’entendront, Simon Plouffe a déjà débuté la recherche pour son prochain documentaire. Celui-ci abordera les gens qui ont perdu la vue à la suite d’un conflit armé. «Encore une fois, c’est la résilience, le sentiment d’appartenance qui sera au cœur de mon sujet», estime le réalisateur.

Discuter avec le public

Peut-être parce qu’il est Abitibien d’origine et aussi que les relations avec les autochtones sont un enjeu important en région, Simon Plouffe se réjouit de l’accueil que son documentaire a reçu ici auprès des salles de cinéma.

«Les réponses ont été très positives, ce qui est le fun étant donné qu’il s’agit d’un documentaire, fait-il observer. Les cinémas ont un rôle à jouer dans la diffusion de documentaires. Puis, c’est certain que sur grand écran, c’est une autre expérience pour les spectateurs.»

Ces projections à Rouyn-Noranda, Val-d’Or, Amos et Ville-Marie seront toutes suivies d’une rencontre entre le public, le réalisateur et au moins un invité provenant d’une communauté autochtone à proximité.

«Les gens du public sont généralement très curieux et c’est très agréable pour moi d’entendre leurs questions, qui sont très différentes d’un lieu à l’autre. Ça aide à faire tomber les préjugés et à mieux comprendre l’autre. C’est une expérience très positive. C’est aussi une bonne paie pour le cinéaste qui a travaillé pendant quatre ans de voir les réactions du public», estime Simon Plouffe.

Simon Plouffe en tournée

Val-d’Or au Cinéma Capitol, le 28 septembre à 19h15, en compagnie de Maureen Papatie et Virginia Dumont de Lac-Simon.

Rouyn-Noranda au Cinéma Paramount, le 29 septembre à 19h, en compagnie de Kevin Papatie de Kitcisakik.

Amos au Cinéma Amos, le 30 septembre à 19h, en compagnie de Anna Mapachee et France Mowatt de Pikogan.

Ville-Marie au Cinéma Le Rift, le 1er octobre à 19h30, en compagnie de Dominic Lafontaine.

Ceux qui viendront, l'entendront

©Photo Simon Plouffe - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Ils sont de moins en moins nombreux à parler la langue de leurs ancêtres. En ce sens, le documentaire de Simon Plouffe permettra d’immortaliser ces langues.

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