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28 février 2019

«Je l’admets, on a fait des erreurs dans ce dossier»

La direction du CISSSAT a dû faire face au front commun de l’Abitibi-Ouest

consultation publique natalité la sarre

©Photo L'Éclat / Le Citoyen - Marc-André Gemme

Yves Desjardins et son adjointe Caroline Roy écoutent la future maman Miranda Dessureault. À ses côtés se trouve Nancy Moore de la FIQ.

Lors de la rencontre du 27 février, la direction du Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) a dû admettre qu’elle avait fait des erreurs dans le dossier du service d’obstétrique de La Sarre. Elle était au courant du problème depuis longtemps, mais a tardé à mettre en place des initiatives qui auraient pu éviter une fermeture du service d’obstétrique.

En 2011, la direction du Centre de santé des Aurores boréales avait cru faire une bonne chose en fusionnant les services infirmiers d’obstétriques à ceux de la chirurgie et de la médecine générale. Or aujourd’hui, c’est cette fusion qui est au cœur du problème en obstétrique. 

«Les infirmières en natalité ne veulent pas aller travailler en médecine générale», a crié l’ancienne membre du conseil d’administration de l’hôpital, Nicole Trottier. 

«J’étais une infirmière en natalité jusqu’en octobre 2018, mais j’ai donné ma démission à cause de la fusion», a lancé Annick Bédard lors de la séance. 

Elles ne sont pas les seules à décrier le problème. L’obstétrique étant une spécialisation, les infirmières spécialisées en natalité ne sont pas heureuses lorsqu’elles sont obligées d’aller travailler à l’urgence ou en chirurgie. 

«Tout ça s'est causé par les fusions et les problèmes de gestion, a affirmé la docteure Sabrina Paradis. Ça fait des années qu’on se bat pour que ça change, mais ça ne change pas.» 

Pas d’écoute de la direction 

Un des arguments qui est revenu le plus fréquemment lors de la soirée porte sur les recommandations que les employés font à la direction depuis des années, mais qui auraient été ignorées. «Si vous aviez écouté les recommandations qui vous ont été faites depuis les cinq dernières années, on ne serait pas rendu au point où nous sommes présentement», a lancé Miranda Dessureault, citoyenne présentement enceinte à l’origine d’une pétition pour rouvrir la natalité.  

Mme Dessureault a d’ailleurs demandé à la direction s’ils avaient noté toutes les recommandations et solutions qui leur ont été proposées par les employés. «Avez-vous répertorié les solutions qui vous ont été proposées?, a-t-elle questionné. Avez-vous un compte rendu des discussions que vous avez eu par rapport à ces propositions? Maintenant qu’on fait face à la réalité et que le service est fermé, allez-vous écouter vos infirmières et vos médecins?» 

Bien qu’il n’ait jamais répondu à ces questions, le président-directeur général Yves Desjardins a expliqué qu’il avait planifié mettre en place un comité consultatif composé de citoyens, d’infirmières et de médecins pour justement trouver des solutions au problème. 

Nancy Moore, vice-présidente de la FIQ d’Abitibi-Ouest, a rappelé que les employés demandent la défusion des services d’obstétrique, de chirurgie et de médecine générale depuis plusieurs années, mais que la direction n’a jamais donné suite à leurs demandes. «Chaque fois qu’on a rencontré la direction, on sortait de là en pensant que le message a enfin passé. Mais là, on est en 2019 et on est encore en train de parler de défusionner les services», a-t-elle affirmé. 

Chantage émotif? 

En réponse aux nombreuses demandes de défusion du public, Yves Desjardins a répondu qu’en séparant les services qu’il devrait couper ailleurs. «Je ne peux pas dire oui direct comme ça à la défusion parce qu’il faut comprendre l’impact que ça va avoir sur les autres services, a-t-il affirmé. Je peux retourner les voir et leur dire parfait, on rouvre la natalité, mais je vais être obligé de fermer les soins intensifs et l’urgence.» 

Une citoyenne a plus tard fait remarquer au PDG qu’elle trouvait déplorable ce genre d’affirmation. «Je comprends ce soir que les gens ne se sentent pas écoutés, a affirmé la représentante des auxiliaires bénévoles. Il y a quelque chose de malsain dans la façon que vous nous dites qu’il faut choisir entre les soins intensifs et l’obstétrique. N’essayez pas de nous faire à croire qu’on doit choisir entre les deux, ce sont des services essentiels.»  

Des erreurs ont été faites 

Yves Desjardins admet que la fusion des services fait partie des raisons qui ont menées à la rupture en obstétrique. Or, il a rappelé à plusieurs reprises que cette décision avait été prise avant la création du CISSSAT et son entrée en poste. «Je l’admets, on a fait des erreurs dans ce dossier, mais maintenant on veut trouver des solutions», a fait comprendre Yves Desjardins. 

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