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12 mars 2019

Conteurs à la rencontre des Autochtones

Pierre Labrèche

©gracieuseté - Valérie Simone Lavoie

Pierre Labrèche

LITTÉRATURE. Les conteurs Pierre Labrèche et Marta Saenz de la Calzada ont travaillé avec des mentors autochtones pour créer des contes qui vont à la rencontre des Premiers Peuples. Ils les présenteront le 14 mars à Rouyn-Noranda et le 18 avril à Amos.

Les deux conteurs abitibiens ont fait cet exercice dans le cadre d’une résidence d’écriture pour laquelle le Festival des contes et légendes de l’Abitibi-Témiscamingue (FCLAT) a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec. Ils ont été jumelés à des conteurs autochtones, qui ont agi comme des mentors pour leur processus de création.

La Rouynorandienne Marta Saenz de la Calzada a effectué la première résidence en 2017, avec le conteur micmac Robert Seven Crows Bourbon. Il aura été la pierre angulaire de sa création, puisqu’elle a jonglé avec différentes idées avant qu’il ne la guide vers la bonne piste.

Sur les rives de la Wabakin

«J’ai passé une fin de semaine à Mont-Laurier, où habite Bob, et il était debout à 4h du matin à regarder le secteur de La Sarre sur Google Maps. Il m’a parlé du chemin de fer, de la sideline, de la voie morte. Lors de la colonisation, les hommes arrivaient en premier et devaient construire la maison, puis la famille venait les rejoindre. Si la maison n’était pas prête, la famille s’installait souvent dans un wagon», raconte-t-elle.

Marta Saenz de la Calzada

©gracieuseté - Isabelle Dumas

Marta Saenz de la Calzada

Marta Saenz de la Calzada est allée sur le terrain, a rencontré des aînés aux Jardins du Patrimoine et des femmes autochtones à Pikogan. Elles lui ont inspiré le conte Sur les rives de la Wabakin. «C’est l’histoire d’une famille dans un tel wagon proche de la rivière Wabakin et qui reçoit l’aide d’une famille autochtone installée tout près, notamment pour se nourrir. C’est la rencontre entre ces deux familles. J’ai voulu mettre en évidence l’aide que les Autochtones ont apportée aux colons. Ça mérite qu’on en parle. C’est important de savoir ça et c’est méconnu», fait valoir Marta Saenz de la Calzada, qui pose maintenant un regard très différent sur les Premiers Peuples.

Le conte a été présenté l’an dernier au FCLAT, mais aussi au Festival Contes en îles aux Îles-de-la-Madeleine et au Rendez-vous des Grandes Gueules à Trois-Pistoles.

Le récit d’une quête

Pour sa part, le Lamottois Pierre Labrèche a été jumelé en 2018 à la conteuse crie Virginia Pesemapeo Bordeleau, qui l’a beaucoup aidé dans la validation du processus créatif, mais aussi sur ses incertitudes à propos de ce qu’on peut dire et ne pas dire. Il a rapidement constaté une grande ouverture et un désir de partage en allant à la rencontre d’Autochtones à Pikogan.

«Je suis parti du nom de mon lac (La Motte), qui est devant ma maison. Comment s’appelait-il avant qu’on arrive? J’ai étudié en géographie et, au fil du temps, ç’a influencé ma façon de voir le territoire. Je suis donc parti à la recherche du nom de mon lac, ce qui est devenu une quête d’identité et d’appartenance du territoire», confie-t-il.

Le résultat s’intitule Okikeska. «C’est presque un récit de vie. C’est moi qui pars avec cette question et j’ai développé des bouts d’histoire, dont certains émergent de la tradition orale. C’est une histoire de partage, de rencontre et d’ouverture. Toutes ces rencontres des gens sur le territoire ont permis de faire cheminer le projet. Ce fut très inspirant. Je n’étais pas du tout familier avec la culture autochtone auparavant», reconnaît le conteur.

Pierre Labrèche a présenté le fruit de son travail l’an dernier au FCLAT, ainsi qu’au Rendez-vous des Grandes Gueules à Trois-Pistoles et à la Nuit des contes à Thoiras, en France.

Marta Saenz de la Calzada et Pierre Labrèche monteront sur scène afin de présenter leur conte le jeudi 14 mars, 19h30, à l’Agora des arts de Rouyn-Noranda, puis le jeudi 18 avril, 19h, au Vieux-Palais d’Amos.

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