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25 mars 2019

Chants et sons pour vivre avec la mort

Massy Emond lance l’album La cendre et le miel

Massy Emond

©gracieuseté - Amélie Marcotte

Massy Emond, en pleine séance de captation sonore sur un quai.

MUSIQUE. Pour son premier album depuis Qui-vive, paru en 2011, Massy Emond a fusionné sa musique et ses textes avec des sons captés sur le territoire et dans son quotidien.

Le résultat, La cendre et le miel, est paru le 15 mars. L’opus compte huit chansons, dont une instrumentale. Ce qui devait au départ porter la parole de femmes de la littérature régionale a finalement pris une nouvelle tournure en cours de route.

«À la base, je voulais mettre en chanson des écrivaines de l’Abitibi-Témiscamingue. J’ai beaucoup lu. Virginia Pesemapeo Bordeleau, Suzanne Jacob, Jeanne-Mance Delisle… puis, j’ai réalisé que je devais d’abord étayer ma propre parole avant de porter celle des autres», raconte l’auteure-compositrice-interprète de La Motte.

La traversée d’un deuil

Le processus d’écriture amorcé en 2015 l’a plutôt menée sur une piste introspective. Tous les textes sont d’elle, à l’exception de J’veux plus être veuve, écrit par Hélène Bacquet, avec qui elle a beaucoup collaboré au cours des dernières années.

«Le thème de l’album est la traversée d’un deuil, d’une période de sa vie qui demande à la fois réflexion et investissement, une forme de courage et de lâcher prise. C’est une façon de s’adresser à l’invisible. C’est le portrait d’un deuil à partir de La Motte», défile-t-elle.

Un film sonore

Au cours de son processus de création, Massy Emond s’est aussi découvert une passion pour les captations sonores. Armée de ses enregistreuses portatives, elle s’est mise à archiver les différents sons qu’elle captait dans la nature et dans son quotidien. Les deux projets évoluaient en parallèle, jusqu’à ce que les captations sonores ne deviennent les bases de l’album.

«C’est venu redéfinir le projet et mon rapport au son. L’album est comme un film sonore. Je veux entendre l’espace dans lequel la chanson est chantée. Si c’est sur le bord d’un lac, je veux entendre l’eau, les oiseaux… si c’est à la maison, je veux entendre les réverbérations particulières de la pièce dans laquelle je suis. Je me suis appropriée le travail d’enregistrement qui est normalement fait en studio», confie celle qui a aussi lancé l’an dernier l’œuvre sonore NORthern cANaDA, réalisée à partir de captations lors d’une résidence d’artiste à l’Écart… lieu d’art actuel, en novembre 2017. Elle présentera d'ailleurs une performance sonore en lien avec cette production ce jeudi (28 mars), à 19h, à l'Écart.

Cohabitation musique et sons

La musique est présente en filigrane. «L’album contient au fond très peu de musique. Elle est plus évoquée. C’est un habillage sonore unique à l’album. Les chansons existent d’elles-mêmes. D’ailleurs, je les fais déjà sur scène. Mais je ne reproduis pas l’album en spectacle. Les chansons sont autonomes, les arrangements sont différents», fait valoir Massy Emond.

En fait, la musique cohabite avec les chants et les sons du territoire. «Les patterns de chansons sont très simples. C’est du folk, du blues… enchâssé dans un univers sonore peut-être industriel ou sauvage. La musique est là au même titre que les sons de trucks, le chien qui renifle ou le bois qui est fendu», souligne-t-elle.

L’album a été mixé et masterisé par Yannick St-Amand, au Northern Studio. «On a fait du beau travail ensemble. On s’est beaucoup challengés pour placer les différents sons», estime Massy Emond.

100 % fait main

Le produit physique est 100 % fait main. Le disque est inséré dans une pochette pliée et scellée à la cire par l’artiste. Les écritures sont manuscrites. «C’est une édition limitée. J’en avais au lancement. Je vais aussi en avoir dans mes spectacles. Mais sinon, il faudra aller sur Bandcamp (massyemond.bandcamp.com)», précise Massy Emond, qui entend faire connaître l’album sur scène à l’automne, dans un contexte souvent plus communautaire.

 

Une célébration de la création

Massy Emond a lancé son album le 15 mars au Centre communautaire de La Motte. «J’aime recevoir. Ce que je voulais pour le lancement, c’était une fête, une occasion de se rassembler. J’ai invité des artistes dont j’aime le travail (Danny Twist, Max Motton, Roclourd) et je voulais faire une célébration de la création. Le choix de La Motte allait de soi. C’est ici que le projet est né, qu’il a été façonné et qu’il a été forgé», explique-t-elle.

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