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05 mai 2019

Des camions assemblés à Amos pour le Grand Nord

Camion Kenworth Amaruq

©gracieuseté

L’un des premiers sept camions assemblés par le Centre du camion, sur la route reliant Amaruq à Meadowbank, au Nunavut.

Un partenariat entre le Centre du camion et Agnico Eagle fait en sorte qu’à terme, pas moins de 23 camions pouvant tirer 150 tonnes de minerai dans les conditions extrêmes du Grand Nord auront été assemblés à Amos.

Camion Kenworth Amaruq

©gracieuseté

Les camions arrivent complètement dépouillés de l’usine de Renton. Ils sont ensuite assemblés sur mesure par le Centre du camion à Amos.

Ces véhicules sont destinés au projet aurifère Amaruq, au Nunavut, tout juste au nord-ouest de la baie d’Hudson. Ils transporteront le minerai extrait à Amaruq sur environ 70 km jusqu’au concentrateur de Meadowbank, où il sera traité.

«On travaille à ce projet depuis près de trois ans. Nous avons une équipe qui a passé une bonne année à étudier les technologies disponibles, les impacts économiques sur le projet, les conditions climatiques, les capacités nécessaires pour un camion qui devrait emprunter cette route, etc. On a fait fabriquer deux types de camions. Il s’agit de B-Trains, avec deux remorques articulées. On a fait des essais et c’est un modèle proposé par le Centre du camion qui a été retenu», explique Luc Chouinard, directeur général de Meadowbank.

Des camions modifiés

Il s’agit d’un camion Kenworth C500 avec six roues motrices fabriqué à l’usine de Renton, dans l’État de Washington. Muni d’un moteur Cummins X15, ce puissant camion est très malléable et peut être adapté, selon les besoins. C’est là qu’entre en jeu l’équipe du Centre du camion, qui apporte toutes les modifications nécessaires afin qu’il puisse répondre aux exigences d’Agnico Eagle.

«On a d’abord fait un 10x10 et un 6x6. Ils ont fait des tests et ils ont retenu le 6x6. Ils ont conservé le 10x10 qui servira de remorqueuse. On a assemblé six autres camions qu’on a livrés par bateau en septembre. Ils ont commencé à rouler en novembre. On les suit de proche. On fait des ajustements et des correctifs, selon les commentaires et les besoins exprimés par les opérateurs, sur les camions existants et sur les 16 autres qu’on prépare en ce moment pour être livrés d’ici septembre prochain», indique Alain Sayeur, directeur général du Centre du camion.

«C’est l’avantage de travailler avec un partenaire situé dans la région. C’est plus facile de récupérer les pièces dont on pourrait avoir besoin. Les camions ont aussi plusieurs composantes ajoutées juste pour nous. Ça facilite le suivi. On peut faire différents changements sur les camions livrés l’an dernier et qui ont déjà transporté 180 000 tonnes de minerai», corrobore Luc Chouinard.

Camion Kenworth Amaruq

©gracieuseté

Les camions assemblés par le Centre du camion devront opérer dans des conditions extrêmes, au Nunavut.

«C’est un projet très intéressant et stimulant, un beau défi à relever» - Alain Sayeur

Comme une usine d’assemblage

L’entreprise amossoise effectue pour plus de 115 000 $ de modifications sur chacun des camions. Elle ajoute 10 800 livres d’équipements, allant des systèmes hydrauliques aux rampes d’accès et passerelles avec garde-corps permettant aux opérateurs de circuler en sécurité sur leur camion.

Pas moins de quatre personnes travaillent à temps plein depuis la mi-janvier sur l’assemblage des véhicules. Elles consacrent plus de 200 heures à chaque camion. Le Centre du camion fait aussi fabriquer les rampes et passerelles en sous-traitance par SMG Amos. «On fonctionne plus comme une usine d’assemblage pour les 16 nouveaux camions. On travaille aussi en étroite collaboration avec Témisko, à Notre-Dame-du-Nord, qui construit les remorques à double benne», estime Alain Sayeur.

Conditions extrêmes

Des modifications sont aussi apportées pour affronter les conditions météorologiques extrêmes. «On possède déjà une bonne expertise avec les camions pour le transport hors-norme en forêt. Mais là-bas, il peut faire jusqu’à -50 degrés au thermomètre. Disons qu’on apprend nous aussi. Le service après-vente devient très important», souligne Pascal Sayeur, directeur du service au Centre du camion.

«Les gens de l’Abitibi-Témiscamingue connaissent bien le froid. Il peut faire -30 quelques fois chaque hiver. Ici, au Nunavut, c’est très régulier. Il faut en tenir compte dans la conception des camions, notamment au niveau des boyaux et des conduites», fait valoir Luc Chouinard.

Les camions doivent aussi tirer 150 tonnes sur 70 km dans des conditions routières parfois difficiles. «La pente la plus abrupte fait 8 %. Il fallait choisir un camion capable de tirer cette charge dans de bonnes côtes. C’était un critère majeur de sélection. Les camions vont rouler 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Ils ne vont s’arrêter que lors de blizzards, de migrations de caribous et dans le cadre du programme d’entretien. Certaines composantes seront utilisées au maximum de leur capacité», précise M. Chouinard.

«On veut effectuer un maximum d’assemblage à Amos, pour qu’il ne reste plus qu’à mettre du carburant et tourner la clé dans le Grand Nord» - Luc Chouinard

Développement du Grand Nord

Cette flotte de 23 véhicules s’avérera une pièce importante du puzzle pour le projet Amaruq, puisqu’il faudra transporter 3,2 millions de tonnes de minerai par an. Il s’agit aussi de la clé de voûte du développement d’Agnico Eagle dans le Grand Nord.

«Si on veut bien réussir notre stratégie dans le Grand Nord, qui consiste à développer des projets miniers situés à proximité de nos concentrateurs à Meadowbank et Meliadine, il faut bien réussir ce projet. Jusqu’à maintenant, ça va très bien», fait valoir Luc Chouinard.

Ouvrir des portes

Cette collaboration revêt aussi toute son importance pour le Centre du camion d’Amos, qui y voit l’opportunité de développer de nouveaux marchés dans le domaine miner. «On a déjà une bonne expertise dans le gros véhicule. Agnico Eagle a exprimé un besoin, on a réalisé une esquisse et monté le projet. On est en train de bâtir une toute nouvelle expertise. On pense que ça nous va nous ouvrir des portes. On a déjà des demandes d’autres compagnies, qui suivent ce projet de près», confie Alain Sayeur.

Carte Nunavut projets Agnico Eagle

©gracieuseté - Agnico Eagle

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