Éducation
Retour06 juin 2019
Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca
Le Cégep développera un campus en territoire cri
Signature d’un partenariat majeur avec la Nation Crie de Chisasibi
©Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue
La signature de l’entente s’est déroulée en présence de Ted Moses, président du Sercrétariat aux alliances économiques Nation Crie Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Blais et Davey Bobbish, chef de la Nation Crie de Chisasibi.
Après avoir couvert tout le territoire de la région, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue lorgnera à présent vers le Nord, alors que l’établissement a signé un partenariat majeur avec la Nation Crie de Chisasibi afin d’y développer premier campus collégial géré par, pour et avec les Cris.
Le 6 juin, le collège régional a obtenu la confirmation du Secrétariat aux affaires autochtones du Québec d’un montant de 150 000 $ pour couvrir la totalité des frais relatifs au développement du projet.
«On collabore avec les Cris depuis plusieurs années déjà, a rappelé le directeur général du Cégep, Sylvain Blais. En septembre 2018, la Nation Crie de Chisasibi nous avait invités, en compagnie de quelques universités, pour discuter d’enseignement supérieur. Ça a bien cliqué entre nous. On a donc consacré les mois suivants à discuter de l’établissement d’un campus autochtone à Chisasibi pour offrir de la formation collégiale aux Cris directement sur leur territoire.»
«Le modèle idéal, ce serait celui où les Cris gèrent leur enseignement. Un campus par les Cris, pour les Cris et avec les Cris» - Sylvain Blais
De 300 à 400 étudiants par année
M. Blais estime que de 300 à 400 étudiants provenant d’un peu partout en Eeyou-Itschee pourraient venir étudier chaque année dans ce campus. L’enseignement y serait adapté aux réalités cries. D’ailleurs, le Cégep et la Nation Crie de Chisasibi consacreront les prochains mois au développement du modèle d’affaires qui conviendra le mieux.
«On va notamment déterminer comment on offrira la formation et quels domaines seront mis de l’avant, a précisé Sylvain Blais. Le modèle idéal, ce serait celui où les Cris gèrent leur enseignement. Un campus par les Cris, pour les Cris et avec les Cris.»
Pas une première expérience
Le Cégep n’est d’ailleurs pas néophyte en la matière. En 2011, en partenariat avec le Collège Dawson de Montréal, il a contribué à l’ouverture d’un campus autochtone dans la communauté abénaquise d’Odanak, à l’est de Sorel-Tracy. «La confiance que nous accorde la Nation Crie de Chisasibi est une belle marque de reconnaissance, a commenté M. Blais. Nous sommes déjà très compétents en gestion décentralisée, comme le démontre le modèle que nous avons mis en place pour l’Abitibi-Témiscamingue. Nul doute que ça a joué en notre faveur.»
Ouverture à l’automne 2021
Le Cégep et la Nation Crie de Chisasibi devraient déposer leur plan d’affaires au gouvernement du Québec en janvier 2020. «On aimerait pouvoir ouvrir officiellement le campus à l’automne 2020, mais ce serait excessivement rapide si on y parvenait. De manière plus réaliste, on estime qu’il devrait ouvrir ses portes à l’automne 2021», a fait savoir Sylvain Blais.
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