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14 juin 2019

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Le CISSSAT accuse un déficit de 15 M $

Ce déficit aurait été de 25 M $ n’eût été un chèque de la part du ministère de la Santé

CISSSAT_hosto_Rouyn

©Marc-André Gemme

N’eût été l’aide financière du ministère de la Santé, le déficit du CISSSAT, dont on voit ici l’hôpital de Rouyn-Noranda, aurait été de 25 M $.

La direction du CISSSAT a dévoilé qu’elle affichait un déficit budgétaire de l’ordre de 15 M $ pour l’année 2018-2019.

«On a terminé notre année financière avec un déficit de 25 573 000 $, a annoncé Madeleine Paquin, membre du comité de vérification auprès du conseil d’administration du CISSSAT, lors de la séance du conseil d’administration du 13 juin. En chemin, nous avons reçu un montant non-récurrent du ministère de la Santé de 10 500 000 $, ce qui nous laisse un déficit de 10 073 000 $. Je tiens à noter une lueur d’espoir avec cette aide du Ministère puisqu’on semble maintenant reconnaître qu’on a des besoins particuliers en tant que région éloignée et que nous avons besoin de sommes additionnelles.»

Ce déficit est basé sur des revenus de 511 839 790 $ au 31 mars 2019. Il s’agit d’une baisse de 14 075 346 $ par rapport à l’année précédente, où le chiffre s’était arrêté à 525 915 136 $. Or, les dépenses pour l’année 2018-2019 s’élèvent à 526 913 000 $.

«Le déficit de 15 M $ de cette année porte notre déficit d’exploitation cumulé à 31 084 000 $», a précisé Marie-Lyne Blier, directrice des ressources financières.

L’espoir d’une radiation

Le président du conseil d’administration, Claude N. Morin, a demandé à Mme Blier s’il était déjà arrivé dans le passé que le Ministère radie un déficit. «En 30 ans de carrière, c’est arrivé deux fois, a répondu cette dernière. C’est arrivé dans les années 1990, puis en 2003.» Ce à quoi le président a répondu que le CISSSAT pouvait toujours espérer ce genre de geste pour régler la situation actuelle.

Comment arrive-t-on là

Lorsque questionnée sur le sujet, la PDG par intérim, Caroline Roy, a justifié ce déficit par les particularités de l’Abitibi-Témiscamingue par rapport aux autres régions éloignées du Québec.

«Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que la composition du déficit varie d’une année à l’autre, a-t-elle expliqué. Lors de la première année de la fondation du CISSSAT, on a mis en place un plan de retour à l’équilibre budgétaire. À travers les années, nous avons réussi à réduire les coûts d’opération dans plusieurs services. Mais à côté de ça, on a les assurances salaires, la main-d’œuvre indépendante et le recours au temps supplémentaire qui augmentent depuis les dernières années. Cela correspond à environ 10 M $.»

Selon Mme Roy, d’autres particularités de la région justifient aussi ce déficit. «On a des coûts engendrés ici qui ne le sont pas nécessairement dans d’autres régions comme les déplacements des usagers, a-t-elle souligné. Pour nous, c’est un poste budgétaire de l’ordre de 6 M $ par année. Nos usagers qui ont à aller à Montréal ou en Outaouais pour leurs traitements reçoivent une aide financière que d’autres régions n’ont pas à débourser.»

Pas comparable

Récemment, le CISSS de la Gaspésie a annoncé un déficit de seulement 900 000 $. La région est pourtant aussi éloignée que l’Abitibi-Témiscamingue, bien qu’elle compte une population moindre, soit environ 90 700 habitants versus 147 500.

«Je ne peux pas juger de leur situation, mais je peux parler du modèle de notre région, a indiqué Caroline Roy. Nous avons ici un modèle unique, développé avant même la création des CISSS. Nous gérons cinq pôles de service avec des services de proximité qui sont maintenus sur l’ensemble du territoire. On a 89 points de service qui sont maintenus à travers la région. Mais ces services viennent aussi avec un coût associé.»

Redresser la situation

La PDG par intérim a par ailleurs confirmé que le CISSSAT disposait d’un plan de redressement.

«Pour l’année 2019-2020, ce plan s’orchestre sur trois volets, a-t-elle fait savoir. On a des mesures de l’ordre de 5 à 8 M $ en réorganisant certains services qui n’affecteront en rien l’accès aux services pour la population. On a demandé au Ministère d’avoir une aide de l’ordre de 11 M $, qu’elle soit récurrente ou non, pour faire face aux coûts supplémentaires liés à notre éloignement des grands centres.»

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