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19 juin 2019

Rodrigue Savard coupable d'intimidation

Le juge a fait comprendre à Rodrigue Savard qu’il devait modifier son attitude

Rodrigue Savard gros cave 10-04

©Marc-André Gemme - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

JUSTICE. Rodrigue Savard, administrateur du média citoyen 10-04 Média, a été reconnu coupable d’intimidation face à François Munger, propriétaire de l’entreprise médiatique MédiAT.

Le 19 juin au Palais de justice d’Amos, le juge Thierry Potvin n’a pas retenu la version des faits de Savard. Il l’a déclaré coupable d’intimidation et d’avoir empêché Munger de faire un travail qu’il avait légitimement le droit de faire. Les accusations de harcèlement criminel qui avaient été déposées contre lui n’ont finalement pas été retenues. 

Rodrigue Savard a écopé d’une probation de 18 mois pendant laquelle il ne pourra communiquer directement ou via les réseaux sociaux avec François Munger ni se rendre aux bureaux de MédiAT. 

Fait à noter, le juge n’a pas ordonné à Savard de quitter les lieux si lui et François Munger devaient se retrouver au même endroit pour exercer leur travail. «Il va falloir que ces gens-là apprennent à s’ignorer, a lancé le juge Thierry Potvin. Je ne vais pas empêcher une personne d’exercer son travail, même si ce n’est qu’un loisir pour M. Savard.» 

Pas de travaux communautaires 

La Couronne, représentée par Me Annie-Claude Breton, avait suggéré l’ajout de 60 heures de travaux communautaires à la sentence, mais l’avocat de la défense, Me Pascal Jolicoeur, a plaidé que les problèmes de santé de son client l’empêchaient de travailler debout pendant de longues périodes de temps. Le juge a d’ailleurs rappelé que Savard avait eu l’autorisation de s’assoir lors de son témoignage pendant le procès. 

Me Jolicoeur a plutôt proposé une amende sous forme d’un don qui serait remis à un organisme communautaire. Or, le juge Potvin a décidé de ne pas imposer d’amende étant donné la situation financière précaire de Savard. Ce dernier n’aura pas de travaux communautaires à faire non plus. 

Rappel des événements 

L’histoire pour laquelle Savard a été condamné débute le 24 août 2017. L’accusé reçoit alors l’appel d’un ami d’Amos, propriétaire d’un commerce qui vient d’être dévalisé. Il se rend alors sur les lieux. 

Lors de l’arrivée du journaliste François Munger, Savard l’empêche d’exercer son travail en le harcelant et en l’intimidant. «M. Savard contacte M. Munger par téléphone et lui dit, en clair, de se mêler de ses affaires, a relaté le juge Thierry Potvin. Les deux hommes sont des compétiteurs, en ce sens qu’ils couvrent tous les deux les faits divers pour leur média respectif.» 

Un peu plus tard, Munger revient sur les lieux avec un agent de sécurité et enregistre la conversation qui s’ensuit avec Savard. «L’enregistrement en question est éloquent, a affirmé le juge Potvin. Le ton de l’accusé est très agressif et ne laisse aucune place à la conversation ou à la négociation. Les mots choisis sont vulgaires et répétés encore et encore.» 

Le juge a choisi de ne pas répéter les mots en question, mais a expliqué qu’ils signifiaient «va-t’en» sans l’ombre d’un doute. 

Savard a soutenu qu’il ne cherchait pas à intimider François Munger et qu’il voulait plutôt, à sa manière, l’inviter à aller prendre ses photos plus loin. Version que le juge n’a pas retenue. 

Gérer son agressivité 

Avant de laisser Savard quitter le Palais de justice, le juge Potvin a voulu lui lancer un message clair. 

«Lors de votre témoignage, vous avez souvent fait référence au fait que vous parlez fort, que c’est comme ça que vous vous exprimez, a relaté le juge. Vous allez devoir trouver une manière de vous exprimer autrement parce que je peux très bien concevoir que quelqu’un qui reçoit un message de votre part avec des mots comme ceux que vous avez utilisés dans l’enregistrement se sente intimidé. Il en va de votre bonheur à vous aussi. Vous avez l’air d’une personne qui se fâche rapidement. Je vous souhaite donc de trouver une certaine sérénité et d’accepter des situations qui échappent à votre contrôle.» 

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