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15 août 2019

Belgh Brasse ne peut garantir son retour à Amos

D’Astous: «Ce serait une grande perte pour Amos»

Belgh Brasse Bittt à Tibi Raoul Duguay

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Belgh Brasse avait profité de l’inauguration officielle de ses nouvelles installations d’Amos en mai 2016 pour dévoiler l’image de marque de la nouvelle gamme des bières La Bittt à Tibi, symbole de son branding régional, en présence de Raôul Duguay. À droite, le maître-brasseur Jean-Louis Marcoux.

ÉCONOMIE. L’avenir de Belgh Brasse à Amos n’a jamais paru aussi incertain, plus de deux ans après que la microbrasserie eût été la proie des flammes d’un incendie suspect, en avril 2017.

Pour la première fois depuis le sinistre, le maître-brasseur Jean-Louis Marcoux a reconnu dans un reportage de Radio-Canada qu’il n’était pas assuré que la production reprenne un jour à Amos, berceau qui a vu naître l’entreprise en 1999. Ce qu’il a réitéré dans une entrevue qu’il nous a accordée le 13 août.

«On n’a pas encore pris de décision pour Amos. C’est un dossier long et coûteux, qui n’est toujours pas réglé avec les assurances. C’est malheureux, mais ce qui est arrivé est totalement hors de notre contrôle. Notre avenir est incertain à Amos. On sait que les gens sont déçus, mais c’est une réalité d’affaires. On parle de gros investissements», a-t-il confirmé celui qui voit poindre en décembre le 20e anniversaire du lancement de la 8, sa première bière brassée à Amos.

Protéger les investissements

Pourtant, dans les jours qui ont suivi l’incendie, Jean-Louis Marcoux avait formulé le souhait de reconstruire rapidement l’usine qui employait une quinzaine de personnes à Amos. Mais la situation a bien évolué depuis.

«Nous avions investi plus de 20 M $ dans l’usine à Amos avant l’incendie. On sortait de nouvelles bières. On avait le vent dans les voiles. Après l’incendie, il a fallu agir rapidement pour protéger nos importants investissements dans la mise en marché de nos nouveaux produits», a rappelé le maître-brasseur abitibien.

«L’usine est une perte totale. La suie et la chaleur ont causé des dommages beaucoup plus importants qu’on aurait pu le penser au départ» - Jean-Louis Marcoux

Belgh Brasse a d’abord pu compter sur l’hospitalité des cuves d’autres microbrasseurs pour continuer à produire ses bières des gammes Mons et La Bittt à Tibi. «On a réussi à maintenir nos produits, ce qui a été difficile et a occasionné des coûts importants», a fait valoir M. Marcoux, fier d’avoir pu relever ce défi.

Produire à Laval

Toutefois, la nature suspecte de l’incendie fait en sorte que le dossier n’est toujours réglé avec les assureurs. L’arrestation d’un individu à Daveluyville en septembre 2017 n’a jamais mené au dépôt d’accusations criminelles. Graduellement, Belgh Brasse a investi dans les installations que possède le Groupe Geloso à Laval pour y concentrer ses opérations de brassage. Il va sans dire que l’eau des eskers sur laquelle repose le branding de ses produits ne fait plus partie de la recette.

«Ce serait impensable de transporter l’eau à Laval, a reconnu d’emblée Jean-Louis Marcoux. On a eu des difficultés avec la qualité de la bière au départ, mais là, on sent qu’on l’a retrouvée. Le fait qu’on ait gagné des médailles montre que nous sommes sur la bonne voie.»

Neuf produits

Présentement, Belgh Brasse produit les quatre bières de sa gamme Mons, les trois de sa gamme La Bittt à Tibi et les deux plus récents produits de sa nouvelle gamme Bas de Laine, disponibles uniquement à la SAQ. Le maître-brasseur planche aussi sur de nouvelles bières, dont deux qu’il présentera au Festival bières et saveurs de Chambly le 30 août.

«Ce serait une grande perte pour Amos»

L’incertitude entourant la relance de l’usine Belgh Brasse préoccupe grandement à Amos. «Pour la Ville, Belgh Brasse est un fleuron. Cette entreprise et ses produits nous procurent une notoriété. On parle de la confection d’une bière avec la meilleure eau au monde, l’eau d’Amos. Ce serait une grande perte si Belgh Brasse n’envisageait pas de reconstruire son usine à Amos», a affirmé le maire Sébastien D’Astous, le 14 août.

S’il a régulièrement été en contact avec les dirigeants de l’entreprise dans les mois qui ont suivi l’incendie, ses derniers échanges avec eux remontent maintenant à plusieurs mois. «Je leur ai écrit une lettre en décembre 2018 pour leur exprimer l’intérêt de la Ville à travailler avec eux pour faciliter la relance de l’usine. Je leur ai aussi dit que le bâtiment, bien qu’il ait été sécurisé, n’était pas convenable dans son état actuel pour une entrée de ville. Mais je n’ai jamais obtenu de retour», a expliqué le maire D’Astous.

Relance souhaitée

Bien qu’il comprenne que le dossier s’éternise avec les assureurs, il trouve néanmoins bien que l’entreprise ne brasse plus de bières à Amos depuis déjà plus de deux ans.

«Je sais qu’ils avaient un irritant avec le fait d’embouteiller à Amos, parce qu’ils devaient transporter les bouteilles jusqu’ici. Mais sinon, concevoir la bière ici avec l’eau de l’esker, ce n’était pas un problème du tout. Alors quelle forme exactement pourrait prendre la relance de l’usine? Je ne sais pas, mais je souhaite sa remise en service», a indiqué Sébastien D’Astous.

Un rôle important à Amos

«Belgh Brasse jouait un rôle important au niveau de la diversification économique et de la mise en valeur de notre ressource qui est l’eau d’Amos. C’est aussi un beau terrain bien situé qui n’est plus mis en valeur», a déploré pour sa part Claude Balleux, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Centre-Abitibi.

Il ajoute que beaucoup d’efforts ont été consentis au fil des années par la Ville d’Amos et les organismes locaux de développement économique pour aider l’entreprise à prendre son envol. «Il serait malheureux que ça ne reparte pas. C’est parti avec la notoriété de l’eau d’Amos, alors voir Belgh Brasse gagner des concours et prospérer ailleurs, ça fait un pincement au cœur», a-t-il reconnu.

Claude Balleux aimerait aussi que Belgh Brasse accepte les mains qui lui sont tendues dans le milieu pour faciliter la relance de son usine à Amos. «Personne n’est resté là les bras croisés à attendre. On a fait des approches l’an dernier, mais on n’a jamais eu de retour. Ils attendent peut-être que ça se règle avec les assurances, mais même si on voulait les aider, il n’y a personne au bout de la ligne», a-t-il imagé.

Belgh Brasse Amos

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Ce qui reste de l’usine de Belgh Brasse à l’angle de la rue de la Brasserie et de la route 109 à Amos.

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