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26 septembre 2019

Le gouvernement annonce des investissements qui n’en sont pas

60 M$ pour rénover les écoles de l’Abitibi-Témiscamingue

AB-Notre-Dame-de-Grâce

©Photo L’Éclat/Le Citoyen – Anne Blondin

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a annoncé un investissement de plus de 60 M$ afin d’aider les commissions scolaires de la région à rénover leurs écoles. Avec un peu de recherche, il a été possible de constater qu’il ne s’agit pas de nouveaux investissements.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a annoncé, le 26 septembre, un investissement de plus de 60 M$ pour le maintien des bâtiments scolaires dans la région. Si la somme semble alléchante, il semblerait que ce ne soit que de la poudre aux yeux. 

Par voie de communiqué, le ministre Roberge a indiqué que «tout gouvernement qui fait de l’éducation une vraie priorité devrait avoir à cœur le maintien des écoles en bon état». C’est dans ce cadre que Jean-François Roberge a lancé ce qu’il nomme «une opération de grand rattrapage pour retaper nos écoles, qui ont tant manqué d’amour dans les dernières années», initiative qui a été saluée par le ministre responsable de la région. 

Un bon coup de pouce en apparence 

Pour y parvenir, le ministère de l’Éducation a alloué un budget de 61 601 741 $ à l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue. La Commission scolaire de Rouyn-Noranda reçoit la plus grande part de cette somme, soit 16 055 419 $. Celles de l’Harricana et de l’Or-et-des-Bois obtiennent un peu plus de 14 M$ chacune, celle du Lac-Abitibi, 10 M$, et celle du Lac-Témiscamingue, près de 6,7 M$. 

Ces sommes, qui semblent considérables au premier coup d’œil, sont cependant réparties sur trois ans. Elles englobent l’année scolaire en cours ainsi que celles de 2020-2021 et 2021-2022. 

«Dans le fond, le gouvernement nous annonce qu’il va moins investir dans la rénovation des bâtiments» - Daniel Camden 

Baisse d’investissements en réalité 

Questionné sur l’annonce du ministre Roberge, le président du conseil des commissaires de Rouyn-Noranda, Daniel Camden, a d’abord été surpris lorsque le Journal lui a fait part des investissements pour le maintien des bâtiments puisqu’il a d’abord cru qu’il s’agissait de nouveaux investissements. Cependant, il s’est rapidement ravisé. 

«Le Ministère nous avait déjà octroyé, en juin dernier, une somme de 8 M$ pour le maintien des bâtiments pour l’année scolaire qui vient tout juste de commencer. C’est grâce à cette somme que nous serons en mesure de faire les travaux de réaménagement du 4e étage à l’école Notre-Dame-de-Grâce», a-t-il souligné. 

Moins que le seuil minimal 

Selon l’interprétation de M. Camden face à l’annonce du 26 septembre, la CSRN recevra donc un peu plus de 4 M$ pour les deux années scolaires subséquentes pour atteindre le total des 16 M$ répartis sur trois ans. 

«Cette somme est moins élevée que le seuil minimum d’investissement nécessaire pour maintenir les bâtiments, a-t-il signalé. À titre comparatif, pour l’année 2018-2019, la CSRN a reçu environ 6 M$ pour cette raison. Dans le fond, sous l’apparence d’une bonne nouvelle, le gouvernement nous annonce qu’il vont moins investir dans la rénovation des bâtiments.» 

Montant déjà prévu 

Du côté de la Commission scolaire du Lac-Témiscamingue (CSLT), le directeur des ressources matérielles et du transport scolaire, Joël Fleury, a confirmé au Journal que le montant annoncé correspond aux montants demandés par l’organisme pour la réalisation des projets de rénovation. 

Pour l’année 2019-2020, la CSLT prévoit faire des travaux dans les écoles primaires de Béarn et Rivière-des-Quinze à Notre-Dame-du-Nord, dans le Centre Frère-Moffet et aux écoles Le Tremplin de Ville-Marie et Le Carrefour à Latulipe. Une somme d’un peu plus de 2,8 M$ est prévue pour les réaliser. D’ailleurs, la CSLT aurait reçu la confirmation que les projets avaient tous été acceptés. 

Comme pour la CSRN, les montants octroyés pour la CSLT ne sont donc pas de nouveaux investissements. 

Quelle annonce, au juste? 

La députée de la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, a dénoncé plusieurs aspects cette annonce du ministre Roberge. 

«Effectivement, on parle d’une hausse du financement des travaux d’infrastructures de près de 189 % et on insiste à quel point ces montants sont faramineux. Par contre, lorsqu’on parle avec les acteurs du milieu, on se rend compte qu’il s’agit d’une bonification du montant pour la première année. Et si on s’intéresse aux années suivantes, les montants pourraient ne pas répondre aux besoins des écoles pour maintenir le budget annuel pour le maintien des infrastructures. Dans les faits, on se demande ce que le gouvernement a réellement voulu annoncer», a-t-elle souligné. 

Sortie de secours 

Mme Lessard-Therrien croit également que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur se garde une sortie de secours pour les deux années suivantes puisqu’il est précisé dans son communiqué qu’il s’agit de sommes minimales pour les années scolaires 2020-2021 et 2021-2022.  

«Peut-être que le gouvernement bonifiera les montants annoncés par la suite. Mais à ce moment-ci, je me garderais une petite gêne de dire qu’il s’agit d’une grosse augmentation et que ce sont des montants jamais vus», a-t-elle déclaré. 

Le Journal a fait parvenir une demande de précision auprès du cabinet du ministre Roberge en matinée, mais elle est restée sans réponse. 

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