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18 janvier 2019

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Pas encore publié, le nouveau guide alimentaire sème la controverse

L’éventuelle abolition du groupe «Laits et substituts» inquiète en région

Gabriel Rancourt

©UPA-AT

Gabriel Rancourt, président des Producteurs de lait de l'Abitibi-Témiscamingue.

Alors qu’ils digèrent encore les reculs subis lors des négociations Canada-États-Unis-Mexique, les producteurs de lait encaissent un autre coup dur avec la disparition envisagée des produits laitiers du Guide alimentaire canadien. Une décision qui sème la controverse en Abitibi-Témiscamingue.

Cette nouvelle mouture du Guide, qui doit être adoptée en 2019, prévoit en effet que le groupe «Lait et produits laitiers» sera gommé du lexique, tandis qu’il sera inclus dans «Aliments protéinés», aux côtés des viandes, des poissons et des noix.

«Je n’ai pas encore vu le nouveau Guide alimentaire, mais je sais que ce ne sont pas les produits laitiers qui disparaissent, mais la place qu’on leur accordait, a indiqué Gabriel Rancourt, président des Producteurs de lait de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est extrêmement décevant, surtout quand on sait que le lait a toujours été considéré scientifiquement comme l’aliment le plus complet au niveau des protéines et des minéraux qu’il contient.»

«Alors que le Guide recommandait de deux à quatre portions par jour, des spécialistes affirmaient qu’il fallait même augmenter le nombre de portions, a enchaîné M. Rancourt. Comme c’était la position des spécialistes, nous n’étions pas inquiets, même si les responsables avaient choisi d’exclure tous les lobbys de l’industrie agroalimentaire dans l’élaboration du nouveau guide.»

Paule Bernier

©Gracieuseté OPDQ - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Paule Bernier soutient que le rôle du Guide alimentaire canadien consiste d’abord à favoriser une saine alimentation, variée et équilibrée.

Favoriser une saine alimentation

La présidente de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ), Paule Bernier, confirme cette exclusion de ces lobbys dans les consultations.

«Il y avait eu beaucoup de mécontents et des allégations d’influence des lobbys lors de la publication du dernier Guide alimentaire en 2007, a-t-elle rappelé. Pour cette édition, il a été convenu d’exclure les représentations de l’industrie agroalimentaire, mais aussi toutes les études et recherches financées par cette industrie.»

D’après Mme Bernier, l’objectif du Guide alimentaire canadien reste toujours le même: demeurer un outil facile à consulter qui incite la population à adopter une alimentation saine, variée et équilibrée.

«Nous, ce qu’on a toujours fait et toujours voulu, c’est d’être utiles à la société. Maintenant, on dirait qu’on est toujours de trop partout» - Gabriel Rancourt

Aliments d’origine végétale recommandés

Les résultats des diverses consultations menées entre 2016 et 2017, récemment publiés sur le site de Santé Canada, ont abouti à une grande tendance où l’augmentation d’aliments d’origine végétale est fortement recommandée.

Ainsi on peut lire dans les principes directeurs, les recommandations et considérations proposés qui risquent d’influencer le nouveau guide de «diminuer la consommation de viandes rouges telles le bœuf, le porc, l’agneau, et la chèvre et de remplacer les fromages gras et la crème par des avocats et des noix».

Peu d’inquiétudes pour l’élevage bovin

Ces recommandations ne surprennent nullement Stanislas Gachet, président du Syndicat des producteurs de bovins de l’Abitibi-Témiscamingue.

«C’est une tendance que nous avons pu observer depuis plusieurs années, a-t-il indiqué. Par contre, à court terme je ne crois pas que ça influence le marché pour nos producteurs. En même temps que la consommation de viande rouge diminue dans les pays industrialisés comme en Amérique, un nouvel intérêt envers nos viandes se fait sentir dans les pays d’Asie, qui en demandent de plus en plus. Il faut aussi garder en tête qu’un guide alimentaire demeure un simple guide, ni plus ni moins.»

Reculs continuels dans le lait

Dans le contexte actuel, Gabriel Rancourt ne voit pas la situation du même côté de la lorgnette. Les produits laitiers, qui avaient jusqu’à tout récemment été considérés comme des aliments complets, perdent en effet de plus en plus de terrain au profit de produits de substitution comme les breuvages laitiers à base d’amandes ou de soya, par exemple.

Stanislas Gachet

©Gracieuseté UPA-AT

Stanislas Gachet ne craint pas d’impacts négatifs liés à la production bovine à court terme.

«À chaque entente que le Canada conclut, on nous enlève des parts de marché, a-t-il déploré. Que ce soit l’Accord transpacifique, l’Accord économique et commercial global Canada-Union Européenne ou plus récemment l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, c’est toujours nous qui sommes perdants. On nous promet des compensations en retour. Mais à quoi servent-elles, ces compensations, si nous ne les avons toujours pas reçues? Nous, ce qu’on a toujours fait et toujours voulu, c’est d’être utiles à la société. Maintenant, on dirait qu’on est toujours de trop partout.»

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