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11 octobre 2019

Quand la question de l’environnement provoque l’anxiété

Atelier sur l’écoanxiété au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue

AB-Ecoanxiete

©Photo Sabrina Wishak/Burst

Les changements climatiques, comme la fonte des glaciers, ont un impact sur notre santé mentale, selon le Dr Joe Flanders. L’écoanxiété toucherait particulièrement les jeunes millénaux et la génération Z.

Le Dr Joe Flanders, psychologue et assistant-professeur au Département de psychologie de l’Université McGill, est venu présenter, dans le cadre de la Journée des Sciences humaines du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, en septembre, le phénomène de l’écoanxiété, qui est de plus en plus médiatisé. 

Selon l’American Psychological Association, l’écoanxiété se définit comme «une peur chronique du désastre environnemental». Pour le Dr Flanders, il est important de faire la distinction entre la réaction qu’un individu peut avoir face à un événement climatique extrême, comme les inondations ou les feux de forêt, et l’écoanxiété. 

«L’écoanxiété est un état d’esprit qui se manifeste progressivement à mesure que nous observons les conséquences lentes et effrayantes du changement climatique», a-t-il souligné dans sa conférence du 18 septembre. 

Le Dr Flanders a également précisé que, selon les premières études réalisées sur le sujet, les jeunes générations, soit les millénaux et les gens de la génération Z, seraient plus touchées par l’écoanxiété que les générations qui les précèdent.  

Dans le cadre de sa pratique professionnelle, le Dr Flanders a constaté que de plus en plus de personnes consultent pour cette raison. 

«L’écoanxiété est un état d’esprit qui se manifeste progressivement à mesure que nous observons les conséquences lentes et effrayantes du changement climatique» - Dr Joe Flanders 

Portrait de l’écoanxiété 

L’écoanxiété ne se distingue pas particulièrement des autres troubles anxieux dans sa façon de se manifester. «Elle se manifeste souvent par une inquiétude et une rumination intenses, une anxiété généralisée, de l’insomnie, des crises de paniques, des sentiments de tristesse, de perte, de culpabilité, de désespoir et d’irritabilité. Elle est une réponse physique et psychologique à une menace pour notre sécurité qui est non spécifique, voire incertaine», a précisé le conférencier. 

Le terme écoanxiété ne fait pas totalement l’unanimité. «Certaines personnes sont sceptiques et croient que c’est plutôt un nouveau mot à la mode que ceux qui aiment se regarder le nombril ont trouvé de mieux pour se plaindre, a affirmé le Dr Flanders. D’autres s’opposent à la médicalisation d’un sentiment très réel et pertinent. Pour ma part, je crois qu’il s’agit d’une réponse totalement rationnelle à une menace réelle pour notre mode de vie sur la planète.» 

AB-Ecoanxiete

©Photo L’Éclat/ Le Citoyen Anne Blondin

Lors de sa conférence dans le cadre de la Journée des Sciences humaines, le Dr Joe Flanders est venu expliquer ce qu’est l’écoanxiété.

Actions à entreprendre 

Pour parvenir à réduire son écoanxiété, le Dr Flanders propose plusieurs actions. Le premier élément consiste en la gestion de l’humeur. Pour ce faire, il suggère de gérer la consommation de l’actualité et des réseaux sociaux qui ne sont pas toujours utiles. 

«Le cerveau préfère l’information qui est présentée sous forme de récits simples et concrets et il fait des raccourcis pour faire face à la complexité. Ça peut créer des préjugés et des distorsions dans notre façon de penser. Votre cerveau n’a pas besoin d’accumuler des croyances qui sont exagérées ou fausses sur ce qui se passe réellement dans le monde», a-t-il expliqué. 

Une autre façon de réduire son écoanxiété est de communiquer avec les autres. Pour le Dr Flanders, «rien n’aide à calmer notre système nerveux de façon plus fiable et durable qu’un lien sûr et sécuritaire avec un autre être humain». Il est donc important de partager ses inquiétudes et de ne pas s’isoler. L’émergence de groupes de soutien en lien avec l’écoanxiété démontre ce besoin de se rassembler pour discuter. 

Le dernier moyen proposé par le Dr Flanders est de poser des actions concrètes. Il suggère d’utiliser l’énergie créée pour faire face à ce qui génère l’anxiété. Parmi les solutions concrètes qu’un individu peut mettre en place, il suggère le fait de voter et d’exiger des engagements fermes des politiciens, de réduire sa consommation de viande, de faire des déplacements actifs comme la marche et le vélo, d’utiliser les transports en commun lorsque c’est possible et de réduire la consommation de produits en plastique. S’impliquer dans une organisation qui lutte contre les changements climatiques peut aussi être bénéfique. 

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