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16 octobre 2019

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Arsenic: Québec demande des mesures à la Fonderie Horne

La compagnie a 60 jours pour les présenter

AB-DocumentaireNoranda

©Photo Archives/Patrick Rodrigue - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

En 2018, la Fonderie Horne a émis une moyenne de 98 ng/m3 d’arsenic dans l’air ambiant de Rouyn-Noranda, alors que la limite qui lui est imposée est de 200 ng/m3. Cette limite doit descendre à 100 ng/m3 pour 2021

Dans une lettre obtenue par La Presse, le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charette, demande des actions concrètes à la Fonderie Horne pour réduire ses émissions d’arsenic.

Dans sa lettre, tel que rapporté par le quotidien montréalais dans la matinée du 16 octobre, Benoit Charette «invite [la Fonderie Horne] à me revenir d’ici le 15 décembre 2019 avec une proposition de plan d’action».

Le ministre souhaite des actions qui peuvent être réalisées à court terme, mais ne précise pas de cibles de réduction. «On vise des diminutions et on va juger ensuite si c’est suffisant. Le principal objectif, dans un premier temps, est d’obtenir de l’entreprise un plan visant la diminution des émissions le plus rapidement», a exposé à La Presse le directeur des communications du ministre, Jean-Bernard Villemaire.

Pas encore arrivée à la Fonderie Horne

Interpellée à ce sujet, la Fonderie Horne n’a pas immédiatement été en mesure de commenter la lettre du ministre Charette, et ce, pour une raison bien simple.

«Nous n’avons pas encore reçu la lettre dont La Presse fait état, a indiqué Cindy Caouette, responsable des communications et des relations avec la communauté à la Fonderie Horne, dans la matinée. Tant que nous n’avons pas pris connaissance de son contenu, nous ne pouvons donc pas commenter ni prendre de position.»

D’abord avec le ministre

En après-midi, après avoir accusé réception de la lettre, la Fonderie Horne a fait savoir qu’elle n’accorderait pas d’entrevue, préférant réserver ses premières discussions avec le ministre Charette et son ministère.

«Nous souhaitons cependant rappeler que nous collaborons avec l’ensemble des parties prenantes dans ce dossier et que nous entendons continuer à le faire dans le but de trouver des solutions qui permettront une exploitation durable de l’entreprise, dans le respect de nos voisins, de nos employés et de l’environnement», a indiqué Mme Caouette.

Elle a aussi mentionné que les démarches amorcées pour la formation d’un comité de liaison avaient été soulignées par le ministre de l’Environnement.

«Qui gouverne à Québec?»

Le Comité ARET, lui, n’a pas tardé à réagir, déplorant, par voie de communiqué, que Québec laissait la Fonderie Horne décider elle-même de ses objectifs et de la santé de la population de Rouyn-Noranda.

«Il ne faut pas inciter, il faut exiger! Dans l’attestation d’assainissement de la Fonderie Horne, il y a des exigences pour le soufre, alors que pour l’arsenic, le gouvernement ne demande que des plans depuis plusieurs années» - Valérie Fournier

«Comment se fait-il que, 15 ans plus tard, avec les résultats d’une étude rigoureuse présentant des résultats accablants sur l’imprégnation de nos enfants à l’arsenic, le gouvernement ne fait que demander un plan pour le 15 décembre, sans aucune cible? On se demande vraiment qui gouverne au Québec», a ajouté Mireille Vincelette, co-porte-parole.

Sous la limite

Rappelons que la Fonderie Horne a émis, en 2018, une moyenne de 98 ng/m3 d’arsenic dans l’air ambiant, alors que la limite qui lui est imposée est de 200 ng/m3. Cette limite doit descendre à 100 ng/m3 pour 2021.

À la fin septembre, la Direction de la santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue (DSPu) a dévoilé une étude de biosurveillance dans laquelle elle a révélé que les ongles des enfants de Rouyn-Noranda contenaient 3,7 fois plus d’arsenic que ceux d’Amos. Précisant que, selon les connaissances scientifiques actuelles, on ne peut quantifier le risque pour la santé à partir d’un seuil d’arsenic mesuré dans les ongles, la DSPu a néanmoins demandé des actions urgentes pour réduire l’exposition à l’arsenic.

Avec la collaboration de Patrick Rodrigue.

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