Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Politique

Retour

06 novembre 2019

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

Étudiants étrangers, la CAQ va dans la mauvaise direction

Réforme du PEQ: les milieux économique et communautaire parlent d’une seule voix

UQAT_campus_rouyn_nuit

©Patrick Rodrigue

Les milieux économique et communautaire dénoncent l’avenue empruntée par le ministre Jolin-Barette, qui veut restreindre l’immigration d’étudiants étrangers diplômés au Québec.

La Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) dénonce la réforme du gouvernement caquiste de François Legault, qui entend établir de nouvelles restrictions au Programme de l’Expérience québécoise (PEQ), qui donnait priorité aux étudiants étrangers obtenant leur diplôme pour recevoir leur certificat d’immigration. 

Alors que les appels de la part des régions, comme l’Abitibi-Témiscamingue, sont incessants pour l’accueil de plus d’immigrants, la CAQ va à contresens, estime le président de la CCIRN, Jean-Claude Loranger. «Les changements de réglementation entourant ce programme auront d’énormes impacts sur les universités, dont la nôtre, mais également pour l’ensemble de la région.» 

Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, vise désormais les diplômés immigrants de secteurs d’études bien précis, dont plusieurs ne figurent pas dans l’offre de l’UQAT, qui pourtant accueille de nombreux étudiants étrangers chaque année. 

Consensus 

Le Réseau Vigilance de l’Abitibi-Témiscamingue dénonce la réforme. Laurie Paquin, responsable aux affaires académiques de l’Association générale étudiante de l’UQAT (AGEUQAT), proteste devant la réforme proposée. «Le PEQ avait pourtant fait ses preuves comme outil d'intégration à la société québécoise! Avec une telle restriction, on viendra se priver de personnes éduquées à de hauts niveaux, talentueuses et brillantes, dont on ne peut pas se passer en région!», a-t-elle lancé. 

Même son de cloche du côté d’Adeline Laquerre, coordonnatrice du Regroupement d'éducation populaire de l'Abitibi-Témiscamingue (REPAT). «Le gouvernement Legault a banni du programme plusieurs domaines relevant des sciences sociales, humaines et de l’environnement, alors que la crise climatique à laquelle on fait face créera des besoins criants sur tous les fronts! C’est insensé!», a-t-elle dénoncé. 

Les milieux économique et communautaire de la région tiennent donc sensiblement le même discours face à cette décision du gouvernement, ce qui n’est pas si commun. 

Programmes en périls 

Les étudiants étrangers demeurent essentiels au maintien de l’offre de service de la part de l’institution régionale. Sans eux, plusieurs programmes pourraient être abandonnés, appauvrissant grandement la région dans son ensemble. La même logique s’applique pour le Cégep. 

«C’est une fausse bonne idée puisque l’UQAT, comme bien d’autres institutions d’enseignement supérieur au Québec, ne pourra plus compter sur des cohortes d’étudiants étrangers qui sont inscrits dans différents programmes de recherches. Chez nous, cela mettra en péril des départements comme l’environnement minier, la foresterie, les programmes spécifiques aux Premières Nations, ceux des sciences humaines ou de l’éducation. L’UQAT a pourtant fondé sa stratégie de développement de sa clientèle sur ces programmes en les déployant en fonction des besoins des industries présentes dans la région. C’est encore une décision prise en oubliant les incidences sur les régions éloignées des grands centres urbains», a déploré M. Loranger. 

Il est de notoriété publique que les étudiants immigrants et leur famille s’intègrent habituellement bien dans leur nouveau milieu et qu’ils font l’envie des entreprises en quête de nouveau personnel. Jean-Claude Loranger craint donc que la nouvelle approche gouvernementale nuise à l’ensemble de la collectivité régionale et demande, au nom de la CCIRN, au gouvernement de faire marche arrière. 

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média