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15 novembre 2019

Comment arrêter de décevoir les investisseurs miniers

Maryse Bélanger partage son expérience à Xplor

AB-Xplor-MaryseBelanger

©Photo Le Citoyen – Anne Blondin

Maryse Bélanger a surtout insisté sur la bonne planification technique et économique des projets pour attirer les investisseurs.

De passage au congrès Xplor de l’Association de l’exploration minière, Maryse Bélanger, conférencière qui possède plus de 30 ans d’expérience dans le domaine minier, n’a pas mis de gants blancs pour expliquer aux participants comment arrêter de décevoir leurs investisseurs. 

Mme Bélanger, qui a été présidente, chef de l’exploitation et directrice d’Atlantic Gold jusqu’à sa vente à la société St. Barbara, a parlé sans détour tout au long de son allocution. Elle croit que la clé du succès pour les sociétés juniors consiste à revoir de fond en comble leur façon de faire. Pour elle, la rigueur doit être de mise lorsqu’une société fait la projection des ressources d’un projet. 

«C’est pendant la phase technique que les grosses dépenses ont lieu. Il faut donc être en mesure de les contrôler. Être en mesure de livrer un projet à temps et dans les limites du budget, ça a une valeur sur le marché. Ça peut devenir attrayant pour des investisseurs ou même favoriser le rachat de sa société par un joueur majeur», a-t-elle souligné. 

«Nous avons la mauvaise habitude d’être très optimistes en ce qui a trait aux ressources. Or, nous n’avons parfois que peu d’informations sur la métallurgie, les coûts et l’environnement» - Maryse Bélanger 

Être plus précis et transparent 

Ce qu’elle propose, c’est de mieux contrôler le forage afin d’avoir des données plus riches à proposer. Pour ce faire, elle suggère de ramener l’espace entre les trous de forage à un écart de 5 à 10 mètres, pas plus. En utilisant cette technique, il est possible d’avoir un meilleur aperçu du gisement dès la première année de forage. 

«Le rapport technique qui nous est demandé ne couvre pas tous les détails que nous devrions savoir pour aller de l’avant dans un projet et c’est ce qui nous tue, a insisté Maryse Bélanger. Ce document est très général. De plus, nous avons la mauvaise habitude d’être très optimistes en ce qui a trait aux ressources. Or, nous n’avons parfois que peu d’informations sur la métallurgie, les coûts et l’environnement.» 

Elle a également recommandé aux gestionnaires de ne pas publier que leurs bons coups lorsqu’ils font du forage d’exploration. «Personne n’est dupe, a-t-elle lancé. On se rend bien compte que vous voulez gonfler votre valeur. Les gens qui prennent le temps d’analyser vos rapports sont plus compétents qu’avant. Il est donc plus gagnant d’être transparent au niveau technique.» 

Revenir à la base 

Pour Mme Bélanger, la clé du succès pour aller chercher du financement consiste à revenir à la base, notamment en faisant confiance aux ingénieurs et au personnel technique que l’on emploie. 

Pour illustrer ses propos, elle a donné en exemple sa propre société. «Environ 80% des réussites d’Atlantic Gold se résument par l’ingénierie de base. Il faut que toutes les études soient réalisées pendant la phase de préfaisabilité. Cela nous place dans une meilleure position pour négocier les contrats de construction. Dans notre cas, nous avons pu avoir un forfait clé en main avec un prix fixe. Notre contracteur avait une lettre de crédit que nous pouvions aller encaisser s’il ne respectait pas l’accord que nous avions avec lui», a-t-elle fait savoir. 

Cette lettre de crédit a d’ailleurs eu un impact majeur auprès des investisseurs, car ils savaient que le projet comportait moins de risque que d’autres. Le modèle adopté par Mme Bélanger et Atlantic Gold a porté fruit. La société a été rachetée par St. Barbara pour la somme de 772 M $, soit l’équivalent de 2,90 $ par action, alors qu’elle ne valait que 0,44$ lors du financement privé. 

Depuis, sept autres sociétés juniors ont adopté la même stratégie que celle d’Atlantic Gold, a souligné Maryse Bélanger. 

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