11 décembre 2019

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©gracieuseté - Eska

Les bouteilles de plastique recyclé à 100% seront identiques en tout point aux bouteilles actuelles. Eska transforme elle-même les granules de résine en bouteilles de plastique directement à son usine de Saint-Mathieu-d’Harricana.

L’embouteilleur en a fait l’annonce le 11 décembre. «D’ici la fin mars, nous allons effectuer une transition des bouteilles qu’on fait présentement avec du plastique vierge vers des bouteilles de plastique recyclé qui provient majoritairement de la collecte sélective du Québec. Ça fait plusieurs mois qu’on travaille à ce projet. On a fait des tests. On est arrivés à un produit qui fonctionne très bien pour nous. Il y a quelques modifications à apporter au niveau de nos opérations, mais rien de majeur qui ne nécessite de gros investissements. Le procédé change un peu, alors nous allons devoir former nos opérateurs», explique Michel McArthur, chef des Opérations chez Eska.

Pour effectuer ce virage, l’entreprise s’est adjoint un partenaire, Plastrec, un fabricant québécois de plastique recyclé. Ce dernier fournira à Eska une résine conçue uniquement à partir de plastique récupéré et recyclé. «Il n’y a pas de mélange avec du plastique vierge. C’est 100% recyclé tout le temps. Les technologies ont beaucoup avancé dans ce domaine-là pour être capable d’avoir du plastique de très haute qualité. On a réussi à trouver ce que ça nous prenait chez Plastrec, en faisant différents tests, avec différentes résines et produits… et on a trouvé la bonne recette», affirme M. McArthur, qui ignore pour le moment si cette innovation entraînera un rajustement au niveau du prix des produits.

«À partir du 1er avril, on ne produira plus de nouveau plastique à notre usine de Saint-Mathieu, juste du plastique recyclé à 100%» - Michel McArthur

Économie circulaire

Pour Eska, ce virage s’imposait. «C’est certain qu’on veut constamment améliorer nos emballages et réduire notre empreinte écologique. Pour nous, c’est un très gros pas en avant, parce qu’on crée une véritable économie circulaire québécoise en réutilisant les matériaux de la collecte sélective, et ce, en continu. Ce n’est plus donner une seconde vie au plastique, mais donner une vie en continu au matériel qui est récupéré et recyclé. On va réduire drastiquement notre empreinte écologique», fait valoir M. McArthur.

Cette innovation concerne donc toutes les bouteilles d’eau plate (non gazéifiée) produites à Saint-Mathieu, des formats de 330 millilitres jusqu’à ceux de 4 litres. «Pour l’eau gazéifiée, la technologie n’est pas encore là. On y travaille toujours. C’est notre but de le faire aussi pour ces produits-là, mais on n’y est pas encore», précise le chef des Opérations chez Eska.

Pas en faveur de la consigne

Eska réitère qu’elle n’est pas favorable à l’imposition à moyen terme d’une consigne sur les bouteilles de plastique au Québec. «On a le même objectif que le gouvernement, qui est de récupérer et recycler plus de bouteilles de plastique. Là où il y a une différence, c’est dans les moyens privilégiés pour y arriver. Nous, on ne croit pas que l’élargissement de la consigne soit la meilleure façon d’atteindre cet objectif. On continue de discuter avec le gouvernement, RECYC-Québec et d’autres groupes pour proposer d’autres façons qui ont démontré leur efficacité ailleurs», explique Michel McArthur, chef des Opérations chez Eska.