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17 décembre 2019

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Le Comité ARET présente ses alternatives

Un document de 175 pages sera déposé

CL-Pétition

©Camille Lalancette - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La présentation du plan de la Fonderie Horne pour réduire ses émissions d’arsenic n’a pas impressionné le comité ARET qui a répliqué mardi avec son propre document.

Le comité ARET a présenté à son tour ses ambitions dans un document de 175 pages y allant de recommandations autant sur des éléments dont le plan de la Fonderie devrait tenir compte ainsi que des recommandations au gouvernement sur certains aspects spécifiques.

Par exemple, le document recommande l’ajout de cheminées de 15 mètres au niveau des évents de toits, le contrôle des émissions secondaires via le trafic routier ainsi que l’amélioration du stockage des concentrés extérieurs et leur manutention citant un rapport de la firme externe Hatch conçu pour le compte de Falconbridge Fonderie Horne en 2015 obtenu via la Loi d’accès à l’information. Ce rapport stipule que la concentration d’arsenic dans l’air aurait pu diminuer autour de 40 ng/m3.

«On demande au gouvernement d’analyser et de tenir compte de ces pistes de solutions d’experts externes qui n’ont jamais été mis en place», a indiqué la co-porte-parole du comité Valérie Fournier.

Cesser le traitement des concentrés complexes

La recommandation phare du comité ARET est notamment de cesser de traiter les concentrés complexes qui seraient responsables de la majorité des émissions de la Fonderie. En plus de cela, il demande au gouvernement de légiférer dans cette matière en vue de réduire l’arrivée d’intrants contenant une concentration élevée d’arsenic. «Des solutions, il y en a. Aucune raison économique n’est valable quand on parle de santé. On est rendu là. La Fonderie n’a pas pris ses responsabilités au cours des 15 dernières années, ça donne cela», a fait valoir Mme Fournier.

Cependant, elle affirme avec vigueur que les travailleurs n’ont pas à payer pour la négligence du gouvernement et de leur employeur. «Les travailleurs n’ont pas à payer parce que leur employeur a été paresseux dans ses mesures. C’est au gouvernement et à la Fonderie à prendre leurs responsabilités», a-t-elle soutenu.

D’autres recommandations

Le Comité ARET propose aussi d’autres mesures pour aider à agir dès maintenant. On souhaite notamment que des mesures quotidiennes sur les concentrations de métaux toxiques dans l’air soient disponibles quotidiennement pour permettre aux parents de prendre les meilleures décisions possible.

On souhaite l’ajout de stations de mesure dans les quartiers de la Montée-du-Sourire ainsi qu’à Noranda-Nord et que toutes les stations puissent déceler les particules ultra-fines de métaux.

Parmi les autres recommandations, le Comité ARET indique que le gouvernement devrait légiférer pour que l’alimentation en arsenic n’augmente pas à la Fonderie Horne et qu’on réglemente, comme ailleurs dans le monde, les concentrés complexes (la Horne fait partie des cinq fonderies qui traitent des concentrés complexes ayant une haute teneur en arsenic).

Une diminution rapide

Si la Fonderie ne veut pas parler d’objectifs, le comité ARET en a. «Ce qu’il faut, c’est atteindre le 15 ng/m3 le plus rapidement possible pour ensuite atteindre la norme provinciale de 3 ng/m3. Il faut mettre les bouchées doubles», a lancé la co-porte-parole.

«On savait qu’on ne nous proposerait pas une diminution à 3 ng/m3 en l’espace de 24 mois, mais on s’attendait minimalement à ce que ce soit mentionné quelque part dans ce plan-là. On sait que ce n’est pas réaliste de le demander pour demain matin, mais il faut qu’il apparaisse quelque part et rapidement. Pas dans 20 ans!» - Valérie Fournier

Un plan qui ne pas va assez loin

Fait assez surprenant, la Fonderie Horne n’a pas remis le plan qu’elle a déposé au Comité ARET qui a dû se fier sur une bribe fragmentaire mise en ligne par Radio-Canada rapidement et les communiqués de presse pour réagir lundi avant-midi.

Ainsi, dans la première version du communiqué remis lundi par l’organisme, on mentionnait qu’il n’y avait aucun objectif clair de réduction des émissions d’arsenic et aucune échéance pour y parvenir, ce qui n’était pas vrai puisque le document remis par la Fonderie aux médias contenant des échéanciers, des projections de réduction des émissions (en pourcentages) ainsi que le coût des différents projets.

24 heures plus tard, le comité ARET n’avait pas entre les mains le plan détaillé de la Fonderie et avait indiqué qu’il devrait passer par la Loi d’accès à l’information pour obtenir les détails.

Néanmoins, selon la co-porte-parole, les mesures annoncées ne la surprenaient pas. «Il n’y a aucun élément nouveau dans le plan. Ce sont des mesures qui étaient déjà sur la table et qui ont seulement été devancées», a-t-elle fait valoir.

«À la base, si le ministre Charette avait demandé d’atteindre une cible précise avec un échéancier précis, on aurait eu un plan plus complet. Là, on a un plan aussi flou que la demande du ministre. Il n’y a rien d’étonnant là-dedans. On est déçu», a ajouté Mme Fournier.

Aucun membre sur le comité citoyen de la Fonderie

Le plan de réduction de la Fonderie a été présenté à son comité citoyen quelques jours avant sa remise au ministère ainsi que la présentation aux médias. Questionnée si une personne du comité ARET siégeait à ce comité, Valérie Fournier a affirmé que non. «Les gens à qui on s’adresse, c’est le gouvernement, pas la Fonderie. Et on veut pousser le gouvernement à faire mieux. Ce n’est pas un refus de collaborer avec la Fonderie, mais notre présence est plus utile au sein du comité ARET. On va arriver au même résultat», a-t-elle évoqué.

De plus, selon elle, aucun changement n’a été apporté au plan entre sa présentation au comité citoyen de la Fonderie et sa remise. «Maintenant, il est rendu au ministère et, avec notre document, on veut leur donner les outils pour l’analyser», a-t-elle exposé.

Avec la collaboration d'Anne Blondin

Commentaires

20 décembre 2019

Luc Martial

Je demeure très inquiet de groupes tel que Comité ARET. Ce rassemblement est de gens pour qui rien ne sera suffisant. Ils veulent le contrôle du dialogue et du dossier – sous le prétexte de la santé (et pire, sous le prétexte de protéger les enfants). Ils veulent leur 15 minutes – et les médias qui aiment bien l’extrémisme, leur donne lumière et importance. Ce genre de regroupement vient nuire à la santé physique, mentale, morale et économique de tous les citoyens de la ville. Ces gens ne représentent pas l’intérêt publique et ne parlent surtout pas pour la majorité. Et si on laisse ces gens prendre contrôle du dossier – cela aura des répercussions négatives à très long terme sur la province, la ville, les commerces et la vie des gens responsables, réalistes et raisonnables de Rouyn-Noranda. Pour les gens du Comité Arrêt et les parents du quartier qui disent s’inquiéter de la santé de leurs enfants (mais ne veulent pas déménager parce que le quartier est super-cool) – aucun taux d’émission d’arsenic sera acceptable (même pas le taux provincial de 3ng/m3 pour l’arsenic (Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère, Loi sur la qualité de l’environnement)). Ce Comité ARET exigera éventuellement la fermeture de la Fonderie, si celle-ci ne peut atteindre leur chiffre magique de 3ng/m3. Alors pourquoi pas maintenant faire l’exercice à savoir ce qui arriverait si la Fonderie décidait éventuellement qu’elle en avait assez avec ces militants et fermait ses portes ici (comme ils les ont fermées au Nouveau Brunswick récemment)? Soyons honnête avec nous-même. Je me demande si ce Comité ARET serait assez honnête et courageux pour aussi exiger du gouvernement qu’aucun cuivre ou produit contenant du cuivre soit permis au Québec – si l’usine qui a traité ce cuivre a dépassé la norme provinciale de 3ng/m3 pour l’arsenic (Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère, Loi sur la qualité de l’environnement)? Où peut-être que la « santé » des enfants dans les autres pays ne les concerne pas? De plus, le fait qu'ils disent ne pas vouloir participer au comité de liaison de la Fonderie démontre clairement leur vrais intentions et motifs. L' orgueil de ce comité, de ces gens est évident, triste et dangereux Avant qu'il soit trop tard pour nous tous- les citoyens responsables, réalistes et raisonables de Rouyn-Noranda devrait aussi s'exprimer. Nous devons tous un grand respect et une grande appréciation a la Fonderie. Finalement, moi aussi je suis un parent, moi aussi je priorise les enfants. Je suis un citoyen de Rouyn-Noranda, je susis taxé (probablement plus qu'eux), je fréquente les commerces. J'ai choisi de vivre ici dans une ville industrielle avec une Fonderie (qui y était installée longtemps avant mons arrivée). Ces gens du Comité ARET ne sont pas plus informés ou important que moi.

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