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Justice

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05 février 2020

Jean-François Vachon - jfvachon@lexismedia.ca

Une vengeance qui a failli coûter cher à une future enseignante

Image intime justice

©Gracieuseté - Depositphotos/Elnur

Une jeune femme de 25 ans de Rouyn-Noranda a obtenu une absolution conditionnelle après avoir plaidé coupable d’avoir publié de façon non consensuelle une photo intime d’une autre jeune femme.

Une jeune femme de 25 ans de Rouyn-Noranda a plaidé coupable, le 27 janvier au Palais de justice de Rouyn-Noranda, d’avoir sciemment transmis une image intime d’une autre jeune femme à cette dernière et à son conjoint. Elle a obtenu une absolution conditionnelle dans ce dossier, notamment car elle souhaite travailler dans le monde de l’éducation.

À l’époque, l’accusée était en couple. Sur le téléphone de son copain, elle a trouvé une photo intime de la victime. En colère et pour se venger, l’accusée a alors envoyé l’image à la victime et au conjoint de cette dernière, accompagné du message «juste pour que tu te sentes comme une c**** de conne».

L’accusée ne connaissait pas du tout la victime. «Pour la victime, ce fut une totale surprise de recevoir cette photo d’elle-même nue. Ç’a amené un stress important, car elle ne savait pas si elle avait été envoyée à d’autres personnes, d’autant plus qu’elle venait d’une personne qu’elle ne connaissait pas», a expliqué la procureure de la Couronne, Me Joannie Jacob.

Cette dernière a suggéré comme peine une probation de 12 mois assortie de 200 heures de travaux communautaires, alors que l’avocate de la défense, Me Audrée Arcelin, a demandé une absolution conditionnelle.

L’accusée s’exprime

La jeune femme de 25 ans a expliqué au juge Marc E. Grimard son état d’esprit à cette époque. «Je vivais beaucoup de violence psychologique avec mon conjoint. Je n’étais pas stable et j’avais de la difficulté à me sortir de cette relation. Au moment des évènements, il me trompait. Il avait un autre compte Facebook, une deuxième adresse électronique et il se retrouvait sur des sites de rencontres. Je me sentais prise. J’avais de la difficulté à sortir de la maison. Je n’avais pas de ressources», a-t-elle raconté.

«Quand j’ai trouvé les photos de la victime, j’étais en colère. Je ne comprenais pas pourquoi ça m’arrivait à moi. Comme je croyais qu’elle avait commis un acte d’infidélité, j’ai renvoyé la photo à la victime et à son conjoint. Dès l’envoi, je l’ai regretté. Je me suis senti mal. Je veux m’excuser», a-t-elle ajouté.

:«Le message que je souhaite transmettre à tous: faites attention. De plus en plus, les tribunaux entendent des dossiers où des gens menacent d’autres gens sur les réseaux sociaux. Vous pouvez avoir un casier judiciaire pour ça. Les médias sociaux sont un monde dangereux si on ne fait pas attention» - le juge Marc E. Grimard

Absolution conditionnelle demandée

Son avocate a demandé une absolution conditionnelle, car un casier judiciaire aurait pu empêcher l’accusée de travailler dans le domaine qu’elle souhaite, soit l’éducation.

«C’est une jeune femme qui regrette ses actions, qui a une bonne moralité et qui est un actif pour la société. Elle comprend qu’elle doit avoir des conséquences et elle est prête à faire des travaux communautaires. Ce sont des circonstances particulières et elle a plaidé coupable pour subir les conséquences», a fait valoir Me Arcelin.

La procureure de la Couronne a, pour sa part, laissé la décision à la discrétion du juge. «Il y a cependant trois aspects à souligner. Il y a une question d’équilibre entre la conséquence et la gravité du geste. Le caractère de l’infraction mérite aussi une dissuasion générale et il ne faut pas oublier que cette situation a eu des impacts sur la victime», a soutenu Me Jacob.

Dénoncer

Le juge Marc E. Grimard a décidé d’accorder une absolution conditionnelle à ce que l’accusée complète 200 heures de travaux communautaires dans la prochaine année.

«Il faut dénoncer ce genre de comportement, qu’on voit de plus en plus. Il y a une question de dissuasion à tenir compte et je crois que vous avez appris votre leçon. Que ce soit sur Facebook ou autre chose, on ne devrait pas parler de choses intimes, faire des messages haineux ou des menaces. N’oubliez pas une chose: aujourd’hui, les employeurs vont aller voir votre profil Facebook. Ils vont voir le type de message que vous faites et la personne que vous êtes, avec vos photos sur le party», a-t-il évoqué.

«Le message que je souhaite transmettre à tous: faites attention. De plus en plus, les tribunaux entendent des dossiers où des gens menacent d’autres gens sur les réseaux sociaux. Vous pouvez avoir un casier judiciaire pour ça. Les médias sociaux sont un monde dangereux si on ne fait pas attention», a-t-il ajouté.

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