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25 février 2020

La Coop Novago ferme sa succursale d’Amos

Elle maintient ses services agricoles à distance

Coop Novago agricole Amos

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

La quincaillerie Unimat d’Amos a fermé ses portes le mardi 25 février.

Novago Coopérative a fermé définitivement sa succursale Unimat d’Amos, le 25 février, une décision affectant sept employés et 135 membres des régions d’Amos et Val-d’Or. Elle maintient néanmoins ses services agricoles à distance.

La coopérative agricole a convoqué ses membres sociétaires à une rencontre d’information mardi après-midi à l’Amosphère pour expliquer sa décision et les solutions qu’elle a mises en place pour continuer de les desservir. Le président Jean-Nil Laganière et le directeur général Dany Côté ont aussi dû essuyer les critiques de la trentaine de membres présents. Les médias et des représentants de la Ville d’Amos ont pu assister à l’assemblée.

La décision de Novago Coopérative de fermer sa succursale d’Amos s’inscrit dans un redressement du secteur détail de l’entreprise, qui éprouve des difficultés comme l’ensemble du secteur au Québec, notamment en raison des nouvelles habitudes des consommateurs (achats en ligne). Les dirigeants ont rappelé les restructurations majeures d’autres entreprises, dont Rona/Lowes. Dans la dernière année, Novago a elle-même fermé deux autres magasins (St-André-Avelin et Luskville) et en a mis un troisième en vente (Champlain).

Coopérative Novago agricole

©Martin Guindon - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Cinq dirigeants de Novago Coopérative ont rencontré la trentaine de membres sociétaires présents à l’Amosphère, le 25 février, dont Marie-Josée Clément, directrice détail, Jean-Nil Laganière, président, et Dany Côté, directeur général.

«Pour nous, c’est clair. L’éléphant dans la pièce, c’est la sous-performance du secteur détail. On doit adresser cette situation qui pèse lourd sur les résultats de notre coopérative, qui affecte notre capacité à bien supporter nos agriculteurs», a fait valoir Dany Côté.

Rentabilité et infrastructures

Plusieurs facteurs ont été pris en compte dans la décision de fermer la succursale d’Amos. D’abord, celle-ci est déficitaire depuis plusieurs années. En quatre ans, le chiffre d’affaires aurait chuté de 1 million $ (passant de 4 à 3 M $) et le volume de transactions aurait diminué de 27%. La coopérative estime ses pertes entre 200 000 et 250 000 $ par année à Amos. Les dirigeants ont pris leur part du blâme pour ces résultats, mais refusent de tout prendre, puisque Novago n’est dans le décor que depuis le printemps 2018. De plus, la Coop Val-Nord était déjà en situation d’insolvabilité au moment de sa fusion avec Profid’Or en 2016.

La qualité des infrastructures a aussi pesé lourd dans la balance, les dirigeants évoquant des sous-investissements historiques dans les installations. «Le point culminant, vous l’avez vu cet été, alors que plusieurs bâtiments ont été déconstruits pour des enjeux de santé et sécurité majeurs pour nos employés. Les deux tiers de notre capacité d’entreposage ont été éliminés au coût de 120 000 $. Pour se remettre à niveau afin de continuer à être en affaires et espérer aller chercher de la croissance, ça nécessitait des investissements d’au moins 820 000 $», a expliqué le directeur général de Novago.

Les dirigeants ont aussi souligné la forte concurrence locale ainsi que des enjeux majeurs de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre. Ils ont ajouté que tous les scénarios avaient été étudiés, dont celui de maintenir seulement un comptoir de services agricoles, mais que même cette avenue n’était pas rentable.

«Quand le secteur détail pèse lourd, on menace la pérennité du service agricole qu’on doit maintenir coûte que coûte, parce que c’est notre mission première, c’est de contribuer au succès de nos producteurs agricoles, de nos membres» - Dany Côté

Désarroi des agriculteurs

Les membres agriculteurs présents ont exprimé pour leur part leur désarroi face à la décision de la coopérative, qui a pris tout le monde par surprise, alors que plusieurs se sont rivé le nez à une porte barrée avec un message dans la porte ou l’ont appris via les réseaux sociaux le mardi matin. Ils ont déploré la perte d’un service de proximité qui peut affecter le bien-être de l’animal, mais aussi la façon de faire, certains qualifiant la manœuvre de «brutale» et «sauvage» à leur endroit.

«Comme membre de la Coop depuis 42 ans, j’ai toujours respecté la bannière. Je n’ai jamais acheté une poche de moulée ou un sac de semences pas étampé Coop. Avez-vous respecté les membres? Non. Arriver sur une porte formée ce matin, je ne le prends pas. Je suis quelqu’un de toujours modéré dans mes propos, mais dans la manière que vous avez agi, vous avez manqué de respect envers les membres qui sont là depuis longtemps», a dénoncé Pascal Rheault, qui est aussi président régional de l’UPA et préfet suppléant de la MRC Abitibi.

Respect des employés

Les dirigeants ont fait leur mea culpa, reconnaissant que les choses auraient sans doute pu se passer autrement. Par respect, ils ont voulu d’abord informer les employés, ce qui a été fait la veille de la fermeture. «On ne pouvait pas initier des rencontres avec nos membres ou la population sans d’abord faire l’annonce à nos employés qui perdaient leur emploi», a insisté Dany Côté.

Quant à la décision de fermer immédiatement le magasin, elle avait été prise dans la crainte de se retrouver sans employés pour offrir le service. «On était déjà au strict minimum en termes d’employés en partant. On aurait pu se retrouver ce matin avec plus aucun employé pour opérer la succursale», a précisé le directeur général, qui a finalement, avec la collaboration des anciens employés, pu rouvrir la succursale en fin de journée et le lendemain matin pour répondre aux besoins urgents des membres.

Service de livraison

Si la succursale d’Amos est fermée, Novago Coopérative continuera de desservir ses membres et ses clients à distance. La livraison régulière de moulée sera maintenue aux trois semaines pour les agriculteurs. La coopérative met aussi en place un nouveau service de livraison de quincaillerie tous les jeudis à partir de sa succursale BMR de La Sarre, avec des frais de livraison avantageux. Novago assurera aussi le service de livraison de quincaillerie et de moulée de dépannage aux mêmes tarifs que si le point de vente était toujours situé à Amos.

Une vente de liquidation est prévue à la fin du mois de mars. Les membres sociétaires auront le premier choix en vertu d'une journée VIP.

 

Plus de 45 ans de présence

La Coopérative agricole d’Amos a vu le jour en avril 1974. Elle s’est fusionnée avec ses consœurs de La Sarre et Ville-Marie pour former la Coop Val-Nord en novembre 2008. En août 2016, la Coop Val-Nord s’est à son tour fusionnée avec la Coop Profid’Or, de la région de Lanaudière. Moins de deux ans plus tard, celle-ci a uni ses forces aux coopératives Agrivert, Agrodor et Univert pour former Novago Coopérative, en avril 2018.

 

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