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01 mai 2020

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Arsenic: le CREAT préoccupé par la pandémie

L’organisme s’inquiète de l’impact que les émissions de la Fonderie Horne pourraient avoir sur l’état des malades

Fonderie_Horne

©Glencore Canada Fonderie Horne

Le CREAT s’interroge sur l’effet que les polluants émis par la Fonderie Horne, parmi lesquels l’arsenic, le dioxyde de soufre et les poussières, pourrait avoir sur les personnes atteintes de COVID-19.

Alors que les opérations à la Fonderie Horne s’effectuent à un rythme légèrement ralenti, le Conseil régional de l’environnement (CREAT) s’inquiète de l’impact que pourraient avoir les émissions polluantes du complexe industriel, surtout en contexte de crise sanitaire.

«On aurait pu s’attendre à ce que le ralentissement des opérations qui a découlé du renvoi à la maison de plusieurs centaines de travailleurs pendant le confinement dû à la COVID-19 aurait pu temporairement améliorer la qualité de l’air, mais on constate que ce n’est pas le cas», a noté la présidente du CREAT, Jacinthe Châteauvert.

En se basant sur les données quotidiennes du site internet de l’Indice de la qualité de l’air, l’organisme a constaté que des pics de pollution en dioxyde de soufre (SO2), qu’il a qualifiés «d’importants», étaient régulièrement observés ce printemps. Quant à l’arsenic, dont les résultats ne sont pas publiés quotidiennement par le ministère de l’Environnement, la Fonderie Horne a récemment fait savoir que ses concentrations moyennes étaient passées 98 ng/m3 en 2018 à 130 ng/m3 en 2019.

«Au début d’avril, le directeur général de la Fonderie Horne a mentionné que le taux d’arsenic avait baissé de 30 % depuis le début de l’année. Ça veut donc dire qu’on était revenu aux taux de 2018. Nous ne voyons pas ça comme une réelle amélioration, surtout qu’on est encore très loin de la cible idéale de 3 ng/m3», a fait valoir Mme Châteauvert.

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Pollution et COVID-19

Insistant sur le fait que son organisme refuse d’établir un lien de cause à effet entre les concentrations d’arsenic et le nombre de cas de COVID-19 confirmés à Rouyn-Noranda, la présidente du CREAT s’interroge quand même sur le rôle que peut jouer la pollution sur la santé des gens.

«Si une personne contracte le virus et qu’elle ensuite exposée à l’arsenic, au SO2 et aux autres polluants comme les poussières, est-ce que son état va être plus grave que dans un milieu où l’air est plus sain? C’est notre principale préoccupation. On se demande également si, après avoir réduit ses effectifs de 80 %, la Fonderie Horne est en mesure de continuer à répondre aux exigences environnementales minimales auxquelles elle est assujettie», a exposé Jacinthe Châteauvert.

Période habituellement plus difficile

Du côté de la Fonderie Horne, Cindy Caouette, conseillère en communication et relations avec la communauté, a souligné que l’équipe de l’environnement, chargée notamment du dossier de l’arsenic, continuait à effectuer des suivis très serrés par le biais du télétravail. «Quant au SO2, qui relève de notre équipe responsable des émissions atmosphériques, nous avons remarqué, au fil des ans, que le printemps est toujours une période plus difficile, notamment en raison des phénomènes météorologiques spécifiques à ce moment de l’année», a-t-elle précisé.

Nette amélioration depuis le début de l’année

Malgré tout, en matière de qualité de l’air, la Fonderie Horne soutient que celle-ci serait en nette amélioration depuis le début de 2020. «En date du 19 mars, la moyenne des émissions d’arsenic enregistrée à la station légale située dans le stationnement de l’usine était de 42 ng/m3, a mentionné Mme Caouette. Ce résultat est attribuable en grande partie au dernier projet du plan d’action de notre deuxième attestation d’assainissement (2017-2022).»

La Fonderie Horne soutient par ailleurs avoir opté pour la proactivité en poursuivant également la réalisation et la mise en œuvre de projets inclus dans son plan d’action supplémentaire déposé à la mi-décembre 2019 pour la réduction des émissions atmosphériques visant directement la population du Vieux-Noranda. Deux actions sont présentement en cours, soit l’aménagement d’une zone de transition entre l’usine et le voisinage immédiat ainsi que la réduction de la circulation de livraison de concentrés sur l’aire d’entreposage du déchargement.

Et le Ministère?

À cet égard, le CREAT espère que la crise liée à la COVID-19 n’empêchera pas le gouvernement d’émettre ses avis concernant le plan d’action supplémentaire.

«La Fonderie Horne l’a déposé le 15 décembre. Quand l’état d’urgence sanitaire a été instauré, le 13 mars, cela faisait donc trois mois que le ministère de l’Environnement l’avait en sa possession. On imagine que les gens du Ministère avaient eu le temps de l’examiner et de faire quelque chose avec ça. En tout cas, on le souhaite. On comprend que la situation est exceptionnelle et que cela peut occasionner des délais, mais il ne faut pas non plus que ça traîne trop longtemps», a souligné Jacinthe Châteauvert.

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